Afr. du Sud.–Ken. fict. vostf 2009 coul. 23min (vidéo num.)
Nature has disappeared. Everything outside is dead. Asha lives and works as a museum curator in one of the inland communities run by the Maitu Council. One day, she finds a box of earth in her mail.
Kenyan director and producer
Wanuri KAHIU
Wanuri KAHIU holds a Bachelor of Science from the University of Warwick, as well as a Master of Fine Arts from the University of California. She won the Motion Pictures of America Associates Award as well as the Hollywood Foreign Press Award for her graduation film at Ama’s Mama. From a Whisper (2008) won five awards at the African Movie Awards ceremony in Nigeria, including Best Director and Best Film. This was followed by For Our Land (2009), a documentary on the life of Nobel Peace Prize laureate Wangari Maathai. In 2010, her sci-fi short Pumzi, partly funded by Focus Features and the Goethe-Institut, was screened at the Sundance Film Festival. His feature Rafiki world premiere at the 2018 Cannes Film Festival is the first Kenyan film at this French festival.
de Wanuri Kahiu
Afr. du Sud.–Ken. fict. vostf 2009 coul. 23min (vidéo num.)
La nature a disparu. À l’extérieur, tout est mort. Asha vit et travaille en tant que conservatrice de musée dans une des communautés d’intérieur que dirige le Conseil de Maitu. Un jour, elle trouve dans son courrier une boîte contenant de la terre.
Wanuri Kahiu
Réalisatrice et productrice kényane.
Wanuri KAHIU a une Licence en Sciences de l’Université de Warwick, ainsi qu’un Master en Beaux Arts de l’Université de California. Elle a eu le Prix de la Motion Pictures of America Associates aussi bien que le Prix Hollywood Foreign Press pour son film de fin d’études à l’Ama’s Mama.
From a Whisper (2008) a eu cinq prix à la cérémonie des African Movie Awards au Nigeria, dont ceux du meilleur réalisateur et du meilleur film. Elle a ensuite tourné For Our Land (2009), un documentaire sur la vie de la lauréate du prix Nobel de la paix Wangari Maathai. En 2010, son court-métrage de science-fiction Pumzi, en partie financé par Focus Features et le Goethe-Institut, a été projeté au festival de Sundance. Son long métrage Rafiki en première mondiale au Festival de Cannes 2018 est le premier film kenyan à ce festival français.
Afrique du Sud fict. vostf 2009 coul. 27min (vidéo num.)
Un réquisitoire saisissant sur l’homophobie dans le climat brutal d’une ferme sud-africaine emplie de secrets de famille.
Étienne Kallos
Etienne Kallos est un réalisateur gréco-sud africain. Ses premiers travaux, documentaires, sont sélectionnés au Festival de Berlin. Son premier court-métrage de fiction, Doorman, est présenté aux Festivals de Cannes en 2006 (dans la section Cinéfondation) et de Sundance en 2007. Son film de fin d’études, Firstborn, remporte le Lion d’Or du meilleur court-métrage à Venise en 2009. Les Moissonneurs est son premier long-métrage.
A travers des extraits de films africains, ce documentaire propose un voyage poétique dans une ville imaginaire, emblématique de toutes les grandes villes africaines. Il nous rappelle également, grâce aux mots inspirés du cinéaste Djibril Diop Mambety, la responsabilité de celui qui prend des photos des autres.
Isabelle Boni-Claverie
Isabelle Boni-Claverie est scénariste, réalisatrice et écrivaine.
Elle traverse les genres selon les besoins de la narration. Depuis plus de 15 ans, elle a co-écrit des séries très populaires pour la télévision française tout en réalisant avec succès des films plus personnels.
À 18 ans, son premier texte, La Grande dévoreuse, est publié dans « Villes d’Exil » (éd. Le Monde/La Découverte), puis réédité dix ans plus tard sous forme de roman par les NEI (Nouvelles Editions Ivoiriennes).
À 22 ans, elle est chef de la rubrique cinéma de Revue Noire, première revue d’art contemporain consacrée à l’Afrique et sa diaspora. Elle collabore ensuite pendant cinq ans avec le mensuel AM (Afrique Magazine) pour lequel elle crée la rubrique « Ma nuit avec».
Sa rencontre avec la réalisatrice Claire Denis la convainc de faire du cinéma. Après des études de Lettres Modernes à la Sorbonne et d’Histoire de l’Art à l’Ecole du Louvre, elle entre à La Fémis dont elle sortira diplômée en scénario en 2000.
En 2005, l’acteur et producteur américain Danny Glover (L’Arme fatale, Witness, La Couleur pourpre…) lui confie l’adaptation pour le cinéma du roman de Valérie Tong Cuong, « Où je suis » (éd. Grasset) qui devient Heart of blackness.
Depuis, Isabelle a co-écrit un certain nombre de téléfilms et de séries pour la télévision, parmi lesquels la comédie Sexe, Gombo et Beurre Salé(ARTE),Seconde Chance(TF1), Coeur Océan(France 2) et Plus Belle La Vie (France 3).
Remarquée d’abord au sein de la profession – deux de ses premiers courts métrages,Pour la nuitet Le Génie d’Abou sont primés dans plusieurs festivals internationaux –, Isabelle Boni-Claverie l’est ensuite par un public plus large. Son documentaire Trop Noire pour être Française ?, diffusé pour la première fois en 2015 sur ARTE, est à la fois un succès d’audience et un succès médiatique.
Ce film, et le livre Trop Noire pour être Françaiseparu en 2017 aux Editions Taillandier, attestent du désir d’Isabelle Boni-Claverie de raconter les histoires de toutes celles et ceux qui restent sous représenté-e-s au cinéma et dans la littérature.
Régulièrement sollicitée par la télévision et la presse sur les questions du vivre ensemble, Isabelle Boni-Claverie intervient aussi comme conférencière. Elle a été conviée à s’exprimer à deux reprises à l’ONU.
En 2019, elle est professeure invitée à l’Université de New York (NYU). Dans ce cadre, elle organise un festival de trois jours, The Black Experience In French Cinema : A Film Retrospective and a Conference, qui réunit cinéastes, comédiens et chercheurs français et américains.
En 2020, elle reçoit le Grand Prix French Voices, décerné aux Etats-Unis par la Fondation Face et les Services Culturels de l’Ambassade de France pour son livre Trop Noire pour être française. En 2021 elle crée avec Aïssata Sy sa société de production,Izzy B. Productions, afin de produire des fictions et des documentaires inclusifs qui racontent le monde d’aujourd’hui.
One day, to build one’s house, one begins to steal sand, the sand on the beach. In the Medina, it all becomes a muddle. Communication between people and places, everything is part of the chaos. One day is all collapses. Living together without respecting the earth, without respecting the others, brings a time of misfortune which buries and erases everything, leaving no trace.
Biography
Mohamadou Ndoye « Douts » is a contemporary Senegalese visual artist born in 1973 in Sangalcam, a town near Dakar in Senegal. He divides his time between Dakar (Medina district) and the Paris region.
He graduated from the Ecole des Beaux-Arts de Dakar in 1999. He is an artist who paints the chaos of the streets, teeming with life, the city and its architecture. Douts is also a director of animated films. He has exhibited in Senegal, the United States, Italy, Spain and France, and has taken part in major contemporary art meetings and biennials, including Havana, ARCO Madrid and South Africa, among others…
de Mohamadou Ndoye « Douts »
Sén.–Bel. anim. sans dialogues 2001 coul. 7min (vidéo num.)
Un jour, pour construire sa maison, on se met à voler du sable, le sable de la plage. Dans la Medina tout devient pêle-mêle. Les énergies de communication, la convivialité entre habitants, sont à la merci du tohu-bohu et de la cohue. Un jour, tout s’effondre. Vivre ensemble dans l’irrespect de la nature et des autres provoque un temps de malheur qui ensevelit tout, efface tout sans laisser de traces.
Mohamadou Ndoye « Douts »
Mohamadou Ndoye « Douts », plasticien contemporain sénégalais né en 1973, à Sangalcam, ville du Sénégal, proche de Dakar. Il partage son temps entre Dakar (quartier Medina) et la Région Parisienne.
Il est diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de Dakar en 1999. C’est un artiste qui peint le désordre des rues, grouillantes de vie, la ville, l’architecture. Douts est aussi un réalisateur de films d’animation. Il a exposé au Sénégal, aux Etats-Unis, en Italie, en Espagne et en France et a participé à de grandes rencontres et biennales d’art contemporain dont La Havane, ARCO Madrid, Afrique du Sud, entre autres…
Séance présentée par Jean-Marie Teno(cinéaste) au Forum des images
Video of eye_trailer_exhibition_william_kentridge_ten_drawings_for_projection_2019
EnglishFrançais
A film by William Kentridge
South Africa, animation, no dialogue, 1989-2020, colour and B&W
In 2015, the South African artist William Kentridge donated 10 Drawings for Projection (1989-2011) to the Eye Filmmuseum. These ten short animation films marked Kentridge’s breakthrough on the international art scene. Illuminating the eventful history of South Africa, these films will be shown at Eye this summer as part of a larger installation. Also included in the exhibition is the film installation O Sentimental Machine (2015), featuring historical footage of Russian revolutionist Leon Trotsky. The exhibition takes place during the Holland Festival, for which William Kentridge is Associate Artist.
The generous donation followed the exhibition William Kentridge – If We Ever Get to Heaven at Eye in the summer of 2015. The artist was impressed by the quality of that presentation and the richness of the Eye collection. As a gesture of appreciation, he decided to donate all works from the series 10 Drawings for Projection to the museum
Total program duration: 80 min 35 s
CITY DEEP, 9 ’40 min — 2020
OTHER FACES, 9 min — 2010 Image William Kentridge Musique Philip Miller Montage Catherine Meyburgh Source William Kentridge A crossed-out Soho Eckstein moves between reality and contradictory memories. In Johannesburg, every street corner is the scene of a daily civil war.
TIDE TABLE, 9 min — 2003 Image William Kentridge Musique Franco et le T.P. O.K. Jazz Montage Catherine Meyburgh Son Wilbert Schübel Source William Kentridge We find an aging Soho Eckstein on Muizenberg beach, drifting back to his childhood memories.
STEREOSCOPE, 8 min — 1999 Image William Kentridge Musique Philip Miller Montage Catherine Meyburgh Son Wilbert Schübel Source William Kentridge
Kentridge uses stereoscopic vision as a metaphor for a split personality, to explore Soho’s inner conflicts
WEIGHING AND WANTING, 6 min — 1998 Image William Kentridge Musique Philip Miller Montage Angus Gibson, Catherine Meyburgh Son Wilbert Schübel Source William Kentridge A stone represents Soho’s conscience – allegorized by a stone – split between business and private life.
HISTORY ON THE MAIN COMPLAINT, 6 min — 1996 Image :William Kentridge Musique Claudio Monteverdi Montage Angus Gibson Son Wilbert Schübel Source William Kentridge Soho Eckstein lies comatose in a hospital bed. While examining him, Felix enters the lair where Soho’s memories and guilt are buried…
FELIX IN EXILE, 8’43 min — 1994 Image William Kentridge Musique Philip Miller, Motsumi Makhene Montage Angus Gibson Son Wilbert Schübel Source William Kentridge Soho Eckstein and his wife are reunited. Felix is alone in a hotel room, the cell of his exile…
SOBRIETY OBESITY AND GROWING OLD, 8 min — 1991 Image William Kentridge Musique Antonin Dvorák, Friedrich von Flotow Monateg Angus Gibson Source William Kentridge A love triangle forms between Soho Eckstein, his wife and Felix Teitelbaum. Meanwhile, Johannesburg fills up with demonstrators…
MINE, 5’50 min — 1991 Image William Kentridge Musique Antonin Dvorák Montage Angus Gibson Production Free Filmmakers Co-operative Source William Kentridge Soho Eckstein’s routine and that of his miners during their day underground.
MONUMENT,3 min — 1990 Image William Kentridge Musique Edward Jordan Montage Angus Gibson Son Catherine Meyburgh Production Free Filmmakers Co-operative Source William Kentridge Soho Eckstein, as a « benefactor », donated a monument to the city: a sculpture of an oppressed worker, chained to his pedestal.
JOHANNESBURG, 2ND GREATEST CITY AFTER PARIS, 8’02 min — 1989 Image William Kentridge Musique Duke Ellington, South Kaserne Choir Montage Angus Gibson Son Warwick Sony Production Free Filmmakers Co-operative Source William Kentridge The film introduces the series’ protagonists: Soho Eckstein, a cynical industrial magnate, and his alter ego, Felix Teitelbaum, a romantic poet.
Biography
William Kentridge (born Johannesburg, South Africa, 1955) is internationally acclaimed for his drawings, films, theatre and opera productions.
His method combines drawing, writing, film, performance, music, theatre, and collaborative practices to create works of art that are grounded in politics, science, literature and history, yet maintaining a space for contradiction and uncertainty.
Kentridge’s work has been seen in museums and galleries around the world since the 1990s, including the Museum of Modern Art in New York, the Albertina Museum in Vienna, Musée du Louvre in Paris, Whitechapel Gallery in London, Louisiana Museum in Copenhagen, the Reina Sofia museum in Madrid, the Kunstmuseum in Basel, Zeitz MOCAA and the Norval Foundation in Cape Town and the Royal Academy of Arts in London. He has participated a number of times in Documenta in Kassel (2012, 2002,1997) and the Venice Biennale (2015, 2013, 2005, 1999 and 1993).
Opera productions include Mozart’s The Magic Flute, Shostakovich’s The Nose, and Alban Berg’s operas Lulu and Wozzeck, and have been seen at opera houses including the Metropolitan Opera in New York, La Scala in Milan, English National Opera in London, Opera de Lyon, Amsterdam opera, the Sydney Opera House and the Salzburg Festival.
Kentridge’s theatrical productions, performed in theatres and at festivals across the globe include Refuse the Hour, Winterreise, Paper Music, The Head & the Load, Ursonate and Waiting for the Sibyl and in collaboration with the Handspring Puppet Company, Ubu & the Truth Commission, Faustus in Africa!, Il Ritorno d’Ulisse, and Woyzeck on the Highveld.
In 2016 Kentridge founded the Centre for Less Good Idea in Johannesburg: a space for responsive thinking and making through experimental, collaborative and cross-disciplinary arts practices. The centre hosts an ongoing programme of workshops, public performances, and mentorship activities.
Kentridge is the recipient of honorary doctorates from several universities including Yale, London University and Columbia University. In 2010, he received the Kyoto Prize. In 2012, he was awarded the Commandeur dans l’ordre des Arts et des Lettres in France and he presented the Charles Eliot Norton Lectures at Harvard University. In 2015 he was appointed an Honorary Academician of the Royal Academy in London. In 2017, he received the Princesa de Asturias Award for the arts, and in 2018, the Antonio Feltrinelli International Prize. In 2019 he received the Praemium Imperiale award in painting in Tokyo. In 2021 he was made a Foreign Associate Member to the French Académie des Beaux Arts, Paris. In 2022 he was presented the Honour of the Order of the Star of Italy and in 2023 he received the Olivier Award for Outstanding Achievement in Opera for Sibyl in London.
His work can be found in the collections of Art Gallery of Western Australia (Perth), Art Institute of Chicago, Carnegie Museum of Art (New York), San Diego Museum of Art, Fondation Cartier (Paris), Zetiz MoCAA (Cape Town), Norval Foundation (Cape Town), LACMA (Los Angeles), Haus der Kunst (Munich), Sharjah Art Foundation, Mudam (Luxembourg), Musée d’Art Contemporain de Montreal, MoMA (New York), SF MoMA (San Francisco), Castello di Rivoli (Turin), Moderna Museet, Stockholm, MoCA (Los Angeles), Stedelijk Museum (Amsterdam), National Gallery of Victoria (Melbourne), Johannesburg Art Gallery, MAXXI (Rome), Louisiana Museum (Humlebaek,Denmark), National Gallery of Canada (Ottawa), National Museum of Modern Art (Kyoto), Israel Museum (Jerusalem), Inhotim Museum (Brumadinho, Brazil), Broad Art Foundation, Los Angeles, Centre Pompidou (Paris), Fondation Louis Vuitton (Paris), National Gallery of Australia (Canberra), Tate Modern (London), Sifang Art Museum (Nanjing), Kunsthalle Mannheim, Vehbi Koç Foundation (Istanbul), Luma Foundation (Arles), Museum of Fine Arts (Budapest), Fundaçion Sorigue (Lerida, Spain), Guggenheim (Abu Dhabi), Kunsthalle Praha (Prague) and Amorepacific Museum of Art (Seoul); as well as private collections worldwide.
En présence de Bénédicte Alliot (directrice de la Cité internationale des arts) et Gaspard Njock (auteur, illustrateur) → Débat modéré par Louisa Babari (artiste visuelle)
de William Kentridge
Afrique du Sud anim. sans dialogues 1989-2020 coul. et n&b 1h22 (vidéo num.)
En 2015, l’artiste sud-africain William Kentridge a fait don de 10 Drawings for Projection (1989-2011) au Eye Filmmuseum. Ces dix courts métrages d’animation ont marqué la percée de Kentridge sur la scène artistique internationale. Ce sont désormais 11 dessins pour projection – avec le tout dernier City Deep (2020) – qui constituent cet éblouissant programme du maître Sud-africain.
1 – JOHANNESBURG, 2ND GREATEST CITY AFTER PARIS (1989 – 8min) 2 – MONUMENT (1990 – 3min) 3 – MINE (1990 – 6 min) 4 – SOBRIETY OBESITY AND GROWING OLD (1990 – 8min) 5 – FELIX IN EXILE (1994 – 9min) 6 – HISTORY ON THE MAIN COMPLAINT (1996 – 6min) 7- WEIGHING … AND WANTING (1998 – 6min) 8 – STEREOSCOPE (1999 – 8min) 9 – TIDE TABLE (2003 – 9min) 10 – OTHER FACES (2011 – 9min) 11- CITY DEEP (2020 – 10min)
Né à Johannesburgh en 1955, William Kentridge a d’abord suivi des études de sciences politiques avant de se tourner vers l’art.
Connu essentiellement pour ses films d’animation composés de dessins au fusain, cet artiste travaille aussi la gravure, le collage, la sculpture, la performance et l’opéra. Associant le politique et le poétique, William Kentridge entreprend dans son oeuvre graphique, comme dans ses installations et ses films, de dénoncer l’apartheid et le colonialisme :
« Je pratique un art politique, c’est-à-dire ambigu, contradictoire, inachevé, orienté vers des fins précises : un art d’un optimisme mesuré, qui refuse le nihilisme ».
William Kentridge
Cinq thèmes s’articule autour des grands thèmes qui ont mobilisé Kentridge depuis les trente dernières années, au travers d’une importante sélection de ses oeuvres de la fin des années 1980 jusqu’à nos jours. Mettant l’accent sur ses productions les plus récentes comme Learning from the Absurd : The Nose (2008), l’exposition révèle, pour la première fois en France, le très large éventail de son oeuvre.
Sa méthode combine le dessin, l’écriture, le cinéma, la performance, la musique, le théâtre et les pratiques collaboratives pour créer des œuvres d’art qui s’appuient sur la politique, la science, la littérature et l’histoire, tout en maintenant un espace de contradiction et d’incertitude.
Depuis les années 1990, les œuvres de Kentridge ont été exposées dans des musées et des galeries du monde entier, notamment au Museum of Modern Art à New York, le musée Albertina à Vienne, le musée du Louvre à Paris, la Whitechapel Gallery à Londres, le Louisiana Museum à Copenhague, le musée Reina Sofia à Madrid, le Kunstmuseum de Bâle et Zeitz MOCAA et la Norval Foundation au Cap. Il a participé à plusieurs reprises à la Documenta de Kassel (2012, 2002, 1997) et à la Biennale de Venise (2015, 2013, 2005, 1999). (2015, 2013, 2005, 1999 et 1993).
Parmi ses productions d’opéra, citons La Flûte enchantée de Mozart, Le Nez de Chostakovitch, et les opéras Lulu et Wozzeck d’Alban Berg. Elles ont été vues dans des maisons d’opéra telles que le Metropolitan Opera de New York, La Scala de Milan, l’English National Opera de Londres, l’Opéra de Lyon, l’Opéra d’Amsterdam, l’Opéra de Sydney et le Festival de Salzbourg. Opera House et le festival de Salzbourg.
Les productions théâtrales de Kentridge, présentées dans des théâtres et des festivals du monde entier, comprennent Refuse the Hour, Winterreise, Paper Music, The Head & the Load, Ursonate et Waiting for the Sibyl et, en collaboration avec la Handspring Puppet Company, Ubu & the Truth Commission, Faustus in Africa !, Il Ritorno d’Ulisse et Woyzeck on the Highveld.
En 2016, Kentridge a fondé le Centre for the Less Good Idea à Johannesburg : un espace de réflexion et de réalisation par le biais de pratiques artistiques expérimentales, collaboratives et transdisciplinaires. Le centre accueille un programme continu d’ateliers, de performances publiques et d’activités de mentorat.
Kentridge est titulaire de doctorats honorifiques de plusieurs universités, dont Yale et l’Université de Londres. En 2010, il a reçu le prix de Kyoto. En 2012, il a présenté les Charles Eliot Norton Lectures à l’université de Harvard. En 2015, il a été nommé académicien honoraire de la Royal Academy de Londres. En 2017, il a reçu le prix Princesa de Asturias pour les arts, et en 2018, le prix international Antonio Feltrinelli. En 2019, il a reçu le prix Praemium Imperiale en peinture à Tokyo. En 2021, il a été élu membre associé étranger de l’Académie des Beaux-Arts française.
Ses œuvres se trouvent dans les collections de l’Art Gallery of Western Australia (Perth), de l’Art Institute of Chicago, Carnegie Museum of Art (New York), San Diego Museum of Art, Fondation Cartier (Paris), Zetiz MoCAA (Cape Town), Norval Foundation (Cape Town), LACMA (Los Angeles), Haus der Kunst (Munich), Sharjah Art Foundation, Mudam (Luxembourg), Musée d’Art Contemporain de Montréal, MoMA (New York), SF MoMA (San Francisco), Castello di Rivoli (Turin), Moderna Museet, Stockholm, MoCA (Los Angeles), Stedelijk Museum (Amsterdam), National Gallery of Victoria (Melbourne), Johannesburg Art Gallery, MAXXI (Rome), Louisiana Museum (Humlebaek,Danemark), Galerie nationale du Canada (Ottawa), National Musée d’Art Moderne (Kyoto), Musée d’Israël (Jérusalem), Musée Inhotim (Brumadinho, Brésil), Broad Art Foundation, Los Angeles, Centre Pompidou (Paris), Fondation Louis Vuitton (Paris), Galerie nationale d’Australie (Canberra), Musée des beaux-arts du Canada (Ottawa). d’Australie (Canberra), Tate Modern (Londres), Sifang Art Museum (Nanjing), Kunsthalle Mannheim, Fondation Vehbi Koç (Istanbul), Fondation Luma (Arles), Musée des Beaux-Arts (Budapest), Fundaçion Sorigue (Lerida, Espagne). Sorigue (Lerida, Espagne), Guggenheim (Abu Dhabi), Kunsthalle Praha (Prague) et Amorepacific Museum of Art (Séoul). d’art (Séoul), ainsi que des collections privées dans le monde entier.
La mélancolie dessinée
Léa Bismuth (critique d’art et commissaire d’exposition)
William Kentridge est né en 1955 à Johannesbourg en Afrique du Sud, pays qu’il prendra comme point de départ de son œuvre et dont il stigmatisera avec distance et poésie la politique d’apartheid. Son œuvre, multiple, crée des passerelles entre différentes pratiques artistiques : dessin, animation, musique, création de fiction, mise en scène et bien sûr cinéma se mêlent pour une démarche protéiforme, sans cesse en mouvement, toute en esquisse.
L’artiste s’est d’abord fait connaître avec la série Ten Drawings for Projection (Dix Dessins pour projection), suite de dix films qu’il commence à réaliser à la fin des années 1980. Tout est déjà dans ce titre : il ne s’agit pas strictement de cinéma d’animation, mais d’un savant mélange entre un dessin inaugural et sa mise en mouvement par le biais d’un projecteur de cinéma. Ces courts films — dont aucun ne dépasse les 10 minutes — sont comme des poèmes visuels qui prendraient vie. Ils mettent en scène des personnages récurrents qui vont servir de fil directeur et narratif. Ainsi Soho Eckstein incarne la figure du capitalisme triomphant et dominant : sorte d’ogre dictatorial à la tête d’un empire immobilier et financier ; il s’oppose au frêle Felix Teitelbaum, modeste poète qui est un être à l’écoute du monde et de l’amour, une sorte de double de l’artiste. Kentridge fait ici le portrait de son pays, de l’horreur de l’apartheid (aboli en 1991) et des conséquences de cette politique colonialiste sur le devenir des peuples. Mais l’artiste souligne bien qu’il ne veut pas pour autant être un « politicien » : il cherche plutôt à trouver le lien entre un engagement politique et une pratique solitaire dans l’atelier. Et la méthode d’animation qu’il va faire sienne témoigne d’une volonté de rendre compte d’un monde en mouvement, capable du meilleur comme du pire. Fidèle à la technique d’animation image par image (stop motion, à raison de 25 images par seconde), Kentridge décrit d’abord, par le dessin, ce qu’il appelle une « géographie » : à l’aide de photographies qui lui servent de modèle, il pose les bases visuelles du décor dans lequel il va faire évoluer ses personnages. Il réalise un premier dessin au fusain, à l’origine du processus d’animation. Puis le long travail d’animation commence, consistant en des phases successives de gommage, d’effacement, de transformation et d’ajouts de dessins. Kentridge décrit son art comme volontairement physique, engagé dans la matérialité du papier.
La série des Ten Drawings for Projection est fondamentalement nostalgique et émotionnelle en ce qu’elle réactive notamment les techniques primitives du cinéma. On pense à la caméra des frères Lumière, au son de la bobine qui défile dans les projecteurs, aux tourne-disques qui grésillent et laissent échapper quelques airs de jazz ; le fantôme de Jean-Luc Godard et ses Histoire(s) du cinéma n’est jamais bien loin non plus. Prenant pour modèle les codes du cinéma muet, Kentridge place dans sa narration des « cartons » à l’écriture maladroite, qui font avancer l’action. Au fil des films, la fiction se noue autour d’un triangle amoureux ayant pour acteurs Felix, Mrs. Eckstein et son mari, le puissant Soho : David et Goliath luttent pour la femme aimée. C’est en dessinant l’amour que Kentridge est le plus virtuose. Dans Sobriety Obesity & Growing Old (1991), l’amour est une immersion, une immense vague capable de balayer les empires. Le bleu de l’océan ne rivalise alors qu’avec un autre élément liquide que l’artiste représente avec brio : le rouge du sang de la révolution qui creuse des sillons. Dans certains films, l’artiste élargit la portée politique de son geste ; il ne se contente pas de dépeindre la réalité de l’Afrique du Sud, mais semble nous amener sur d’autres terrains monstrueux, ceux des baraquements des camps de concentration, vers une violence outrageante et sans borne. Dans History of the Main Complaint (1996), Soho — dont le corps est réduit à une mécanique absurde entre téléphone et tiroir-caisse — se souvient de ses exactions de bureaucrate : il incarne alors toute la culpabilité à l’œuvre dans des livres de comptes réduisant chaque être à un numéro, la folie meurtrière, le viol, l’état de guerre permanent qui fait de chaque homme une bête. L’humanité n’est plus qu’un troupeau de vaches qu’on mène à l’abattoir. La seule chose qui peut la sauver du néant reste la douceur d’une caresse.
Pour Kentridge, l’animation est en soi une forme politique, une interface, une sorte de membrane permettant de donner vie à ce qui se joue entre les aspirations subjectives de l’individu et son rapport au monde extérieur. Dès lors, toutes les traces et les effets de flou sont un moyen de révéler l’élan vers le monde, de faire respirer sa mémoire, dans sa dimension transitoire et changeante. Le monde est mouvant comme les images d’un film. Encore Journey to the Moon (2003) est tout naturellement un hommage au cinéma de Georges Méliès, à son Voyage dans la Lune (1902) et au modèle de la lanterne magique. Kentridge puise chez Méliès une poésie pré-surréaliste qui lui permet de redécouvrir le cinéma dans ses potentialités imaginatives. Faisant à son tour fusionner les mondes, mêlant rêve et réalité, il y apparaît comme un maître de cérémonie lisant dans le marc de café, magicien parfois maladroit, créateur de mondes fourmillants qui ne sont pas sans rappeler Un chien andalou de Luis Buñuel. La trajectoire dynamique d’une cafetière italienne emmène le spectateur droit dans les étoiles et les constellations. Kentridge délaisse ici son alter ego Felix pour se mettre réellement en scène, à travers la double présence du dessin animé et de l’image filmée.
Plus que jamais, il fait ici son autoportrait en cinéaste, en homme qui marche à l’envers, en créateur de fantasmes. Comme dans un miroir déformant, il nous renvoie une image du monde qui n’est pas tout à fait la vraie, mais saura nous obliger à voir le monde autrement.
Niger fict. sans dialogues 1996 coul. 2min (vidéo num.)
Synopsis
2 minutes of cinema directed by Mariama Hima in the manner of the Lumière operators for the 1996 GREC Minutes collection (commissioning of one-minute films in a single shot from 30 directors to celebrate 100 years of cinema).
Mariama Hima
Mariama Hima Yankori (born 1951, Niamey) is a Nigerien film director, ethnologist and politician. She became the first female Nigerien film director in the 1980s, was State Secretary of Promotion of Women and Protection of Children, and later the first female Nigerien ambassador to France.
Hima’s films are documentaries, focused on artisans working in Niamey. They have been awarded prizes at international film festivals, including Venice and Beaubourg.
Filmographie
1984: Baabu Banza (Rien ne se jette), documentary, 20 minutes
Niger fict. sans dialogues 1996 coul. 2min (vidéo num.)
Synopsis
2 minutes de cinéma réalisées par Mariama Hima à la manière des opérateurs Lumière pour la collection des Minutes du GREC 1996 (commande de films d’une minute en 1 seul plan à 30 réalisatrices et réalisateurs pour célébrer les 100 ans du cinéma).
Mariama Hima
Mariama Hima Yankori, née en 1951, à Niamey, est une cinéaste, ethnologue, et femme politique nigérienne. Elle obtient en 1989 un doctorat en anthropologie sous la direction de Jean Rouch. Elle est la première femme réalisatrice de films au Niger. Elle a été également Secrétaire d’État à la Promotion de la Femme et à la Protection des Enfants en 1996.
Les films de Hima sont des documentaires, centrés sur les artisans travaillant à Niamey. Ils ont été primés lors de festivals internationaux, notamment à Venise et à Beaubourg.
Filmographie
1984: Baabu Banza (Rien ne se jette), documentaire, 20 minutes
avec Ali Baba Nour, Abdoulaye Ahmat Fr.–Tchad fict. vostf 1995 coul. 23min (35 mm)
Ali Baba, chauffeur de taxi est sur le point de devenir papa. En parcourant les rues de N’Djamena, il nous raconte sa vie, ses rêves, et ses défis, à travers les obsessions d’une société violente…
Issa Serge Coelo
Issa Serge Coelo est né en 1967 à Biltine au Tchad.
Il passe à la réalisation en 1994 avec Un Taxi pour Aouzou primé dans de nombreux festivals et nominé aux Césars en 1997. Il a également fondé la société de production Parenthèse Films. Il a reçu le Prix du jury au 11e Festival du cinéma africain de Khouribga ainsi que le Prix de l’Innovation au 31e Festival des films du monde de Montré
Mordecai et Margaret ont tous deux cherché refuge à Londres contre les troubles politiques au Nigéria. Leur vie est rythmée par le reportage télévisé de la capture puis de l’exécution par l’État de Ken Saro-Wiwa, un activiste politique dans leur pays d’origine.
Manu Kurewa
Né au Zimbabwe en 1965, Manu Kurewa est un cinéaste basé au Royaume-Uni. Il a travaillé dans le théâtre de tournées communautaires, où il a beaucoup travaillé avec des groupes de jeunes pour créer des pièces qui exprimaient les préoccupations de la communauté.
Kurewa a suivi un cours de réalisation à l’École nationale de cinéma et de télévision d’Angleterre où il a réalisé trois courts métrages dont One Sunday Morning (1997) et Mangwana (1998, Festival de Cannes). Il a depuis été chargé d’adapter une pièce de théâtre à succès à Harare, Waiters, dans une série télévisée ZBC en 2000, et a terminé un drame d’une demi-heure intitulé Small Love, pour la télévision écossaise. Le film parle de deux jeunes souffrant de problèmes de santé mentale.
Filmographie :
Lloyds Bank Channel 4 Film Challenge – Saison froide (1996)
Afrique du Sud fict. vostf 1999 coul. 11min (vidéo num.)
Dans un canton urbain difficile, un tueur cherche la rédemption et constate que sa communauté n’est pas disposée à accepter son désir de changer. Avec son côté saignant, un homme appelé Shadow boiteux à travers un paysage en noir et blanc de bâtiments brûlés, de processions funéraires et de souvenirs en couleur.
Grand Prix du court métrage, Festival de Venise 1999
Teboho Mahlatsi
Né en 1974, Teboho Mahlatsi est diplômé du cours de cinéma et de télévision du Centre culturel de l’Afrique, puis a passé cinq ans à travailler comme scénariste. Il a écrit, produit et réalisé de nombreux projets, dont le documentaire Ghetto Diaries pour la chaîne éducative sud-africaine SABC Education TV, et la série télévisée très controversée Yizo Yizo, qui a remporté le prix du meilleur réalisateur et de la meilleure série dramatique aux Avanti Awards (l’équivalent sud-africain de les Emmys).
Son court métrage Portrait of a Young Man Drowning remporte le Lion d’argent au Festival de Venise en 1999. L’année suivante, il termine une courte série télévisée, Ungshaya Ding Dong. Les autres œuvres de Mahlatsi incluent A-Z – A Commentary on Post-Apartheid South Africa (2001) et Meokgo and the Stick Fighter (Sekalli le Meokgo – 2006). De plus, il a réalisé de nombreux vidéoclips. En 2018, aux USIBA Awards, organisés par la ministre des Arts et de la Culture Nathi Mthethwa, Mahlatsi a été honoré pour son travail révolutionnaire dans le domaine de l’audiovisuel et de la création. Il est administrateur de la société The Bomb Shelter Film Company (Pty) Ltd.
Filmographie :
Portrait d’un jeune homme qui se noie (1999)
Ungshaya Ding Dong (2000)
A-Z – Un commentaire sur l’Afrique du Sud post-apartheid (2001)
Yizo Yizo (2004)
Sekalli le Meokgo / Meokgo et le Stick Fighter (2006)
Shuga (2009-2012)
Rencontrez l’Afrique du Sud. Rencontrez Bheki: The Mbhaco Maker (2017)
Pékin, en fin de journée. Sun, une jeune femme chinoise, rentre chez elle où l’attend son amant, un jeune étudiant africain. Leurs différences culturelles provoquent des conflits mais aussi le voyeurisme des autres.
Joseph Kumbela
Joseph Kumbela est né en 1958 au Zaïre (aujourd’hui République démocratique du Congo). À l’âge de treize ans, il s’installe à Paris, où il étudie le design et travaille dans le domaine du design, pendant dix ans. Lorsque sa compagnie a fait faillite, il a décidé d’aller à New York pour étudier la danse et le théâtre. Il a commencé dans un théâtre à New York, puis a déménagé à Los Angeles où il a étudié à la Play House de la Sunset School of Acting.
Il a également eu des seconds rôles dans des téléfilms français. En 1991, il obtient un rôle dans Gito, l’ingrat de Léonce Ngabo et participe également à la mise en scène. Il obtient le prix du meilleur premier rôle masculin au FESPACO en 1993. Il part ensuite en Suisse et commence à écrire des films. Ses crédits de scénarisation incluent Génisse, princesse au pays des mille collines et Bagamoyo : ici meurt mon coeur.