En 1942, pendant la Seconde guerre mondiale, dans un village de Casamance, au Sénégal, le Colonel Armand obéissant à un ordre venu de France doit prélever tout le riz cultivé. Ce sont les femmes qui sont responsables des récoltes : la plupart des hommes ont été réquisitionnés pour se battre en métropole. Elles décident de résister et cachent leur riz. L’armée arrive pour punir le village.
Quinzaine des Réalisateurs, Festival de Cannes 1972
Ousmane Sembene
Ousmane Sembène (né le 1er janvier 1923 à Ziguinchor, Sénégal, mort le 9 juin 2007 à Dakar, Sénégal), est un écrivain, réalisateur, acteur et scénariste majeur de l’Afrique contemporaine, connu pour ses aspects militants sur les questions politiques et sociales.
En 1946, il embarque clandestinement pour la France et débarque à Marseille, où il vit de différents petits travaux. Il est notamment docker au port de Marseille pendant dix ans. Il adhère à la CGT et au Parti communiste français. Il milite contre la guerre en Indochine et pour l’indépendance de l’Algérie.
En 1956, il publie son premier roman, Le Docker noir qui relate son expérience de docker. Puis en 1957 il publie Ô pays, mon beau peuple. En 1960, il publie un nouveau roman, les Bouts de bois de Dieu qui raconte l’histoire de la grève des cheminots en 1947-1948 du Dakar-Niger, la ligne de chemin de fer qui relie Dakar à Bamako. L’histoire se déroule parallèlement à Dakar, Thiès et Bamako sur fond de colonialisme et de lutte des cheminots pour accéder aux mêmes droits que les cheminots français.
En 1960, l’année de l’indépendance du Soudan français — qui devient le Mali — et du Sénégal, Ousmane Sembène rentre en Afrique. Il voyage à travers différents pays : le Mali, la Guinée, le Congo. Il commence à penser au cinéma, pour donner une autre image de l’Afrique, voulant montrer la réalité à travers les masques, les danses, les représentations.
En 1961, il entre dans une école de cinéma à Moscou. Il réalise dès 1962 son premier court-métrage Borom Saret (le charretier), suivi en 1964 par Niaye.
avec Patricia Ree Gilbert, Don Fellows États-Unis fict. vostf 1968 coul. 1h15 (cin. num.)
Le tournage d’un film sur un couple en crise. Hors champ, le réalisateur et l’équipe technique discutent du projet. De multiples caméras et niveaux de lectures pour une mise en abîme passionnante.
William Greaves
Le cinéaste William Greaves est né à New York de parents originaires de la Jamaïque et de la Barbade. Il grandit à Harlem et fréquente la Stuyvesant High School. Après avoir obtenu son diplôme en 1944, il entre au City College de New York. En 1948, Greaves a étudié avec le cinéaste d’avant-garde d’origine allemande Hans Richter. Après avoir joué dans la comédie musicale Finian’s Rainbow, Greaves est invité à rejoindre le prestigieux Actors Studio de New York, où il s’entraîne avec Marlon Brando et Shelley Winters.
Greaves commence sa carrière d’acteur et apparaît dans le succès de Broadway, Lost in the Stars, ainsi que dans des films tels que Souls of Sin en 1948. Il s’installe au Canada en 1952 et travaille pour l’Office national du film en tant que scénariste et réalisateur. Pendant son séjour au Canada, Greaves a étudié avec John Grierson, considéré comme le père du cinéma documentaire moderne. Après son retour aux États-Unis en 1961, Greaves a rejoint l’Organisation de l’aviation civile internationale en tant que responsable de l’information publique, produisant des films pour l’organisation. En 1963, il est allé travailler pour le département du cinéma et de la télévision des Nations Unies à l’Académie africaine des arts et de la recherche. Greaves a créé William Greaves Productions en 1964, et peu après, il a commencé à produire ses propres œuvres. Le premier long métrage de Greaves, Symbiopsychotaxiplasm : Take One, est sorti en 1968, la même année où il a commencé à produire le Black Journal, un magazine d’information mensuel diffusé sur la télévision publique. Black Journal a été diffusé jusqu’en 1970, et a reçu un Emmy en 1969.
Après avoir quitté le Black Journal, Greaves est revenu à la réalisation de films indépendants avec son film Ali, the Fighter (1971). Depuis lors, Greaves a été prolifique dans son art, produisant des films tels que Ida B. Wells : A Passion for Justice, From These Roots, et son œuvre la plus récente, Ralph Bunche : An American Odyssey. Au total, il a produit plus de 200 films documentaires et a reçu plus de soixante-dix prix dans des festivals internationaux de cinéma. Il a été intronisé au Black Filmmakers Hall of Fame, a reçu un hommage spécial lors du premier Black American Independent Film Festival à Paris, et a reçu un « Indy », le Life Achievement Award de l’Association of Independent Video and Filmmakers. Greaves est membre de l’Actors Studio depuis cinquante-cinq ans et préside le comité du film de la Princess Grace Foundation.
France, Algerie, Angola • 1968 • 20 minutes • 35 mm • Noir & Blanc
The film’s script (written by Sarah Maldoror in collaboration with Serge Michel) is based on a short story by the white Angolan writer and political activist Luandino Vieira, who had been sentenced by the Portuguese colonial regime to serve a fourteen-year term at the camp of Tarrafal in Cape Verde. Filmed in Algiers, Monangambée is a film about torture and, in a larger sense, the incomprehension that exists between the colonized and the colonizers.
Quinzaine des Réalisateurs, Festival de Cannes 1971
The main founder in Paris in 1956 (with Samba Ababacar, Toto Bissainthe, Timiti Bassori etc.) of the first black theatre company « Les Griots », she grasped the importance of audiovisual media for the liberation struggles at the end of the 50s and decided to go to Moscow in 1961 to train in cinema. On her return, Sarah Maldoror moved to Algeria, where she made her first film two years later. A militant black filmmaker of international stature, a companion of Mario de Andrade, one of the leaders of the Popular Movement for the Liberation of Angola, of whom she would have two daughters, Sarah Maldoror was committed to the liberation struggle. At the end of the 60s and the beginning of the 70s, when the wars of independence were raging in the Portuguese colonies and were largely obscured in the West, Sarah Maldoror was the only one to succeed in bringing the voice of African militants in the struggle to the screen. A voice that speaks of ignorance and contempt for the culture of the colonised, the torture and imprisonment of opponents of colonisation, the commitment of women and human solidarity in the face of oppression. … » Monagambée » (1969, based on the novel by an Angolan writer who was imprisoned by the Portuguese colonial powers – Sarah’s first film, which had already won several awards, including Best Director at the Carthage Festival), « Des fusils pour Banta » (1970, filmed in Guinea Bissau when Sarah herself was involved in the maquis) and « Sambizanga » (1972, filmed in the Congo during the war of liberation in Angola, winner of the Tanis d’or at the Carthage Festival and the Ouagadougou Catholic Office Prize) established Sarah Maldoror’s reputation for professionalism and made her a benchmark for the international militant movement. Her films are characterised by great subtlety in their treatment of subjects, and by a constant poetic breath and aesthetic quality. Among the thirty or so documentaries and films she has made to date, we have selected seven major themes from her work, which she illuminates with an « insider’s » view that can be seen by women and men alike: – contemporary African wars of liberation and perseverance in the struggle, – women in the struggle, – insidious, everyday racism, – solidarity between the oppressed, – political repression in ‘peacetime’ (for those who refuse to submit to confinement, psychiatric internment… the rehabilitation of black history and its heroes, a history deliberately obscured and distorted by colonial power, and which it is up to the colonised to reappropriate (historical struggles waged against the slavery system by the descendants of Africans deported to the Americas, etc.). – film in progress « Les Révoltés de Matouba »). Over the course of her career, Sarah Maldoror has won awards at numerous festivals in Europe, the Americas and Africa, and has been invited on several occasions by American universities to present her films.
Filmography
1969 : Monangambee
1972 : Sambizanga,
1977 : Un homme une terre (entretien avec Aimé Césaire)
1978 : Et les chiens se taisaient (sur une pièce d’Aimé Césaire, coréalisé avec Bernard Favre et Vincent Blanchet
1998 : La Tribu du bois de l’É
Au Forum des images le film a été présenté par Annouchka de Andrade (directrice artistique et fille de la cinéaste Sarah Maldoror)
de Sarah Maldoror
avec Carlos Pestana, Noureddine Dreis Ang.–Alg. fict. vostf 1968 n&b 17min (cin. num.)
« Monangambééé! » – Cri de la révolte en Angola « Monangambééé ! Transmis de case en case, de village en village, ce cri en Angola pâlit même les plus courageux. Hommes, femmes et enfants ont fui et se sont réfugiés dans la brousse. Monangambééé : ça veut dire quelque chose comme la mort blanche, mais au moins une déportation sûre sans retour. Ce cri accompagnait l’arrivée des négriers portugais. Aujourd’hui encore, le même cri se fait entendre, le même sifflement sur l’immensité de l’Angola : c’est un signe de reconnaissance et un signal de ralliement pour le Front populaire de libération. Monangambééé est aussi le titre d’un film de Sarah Maldoror, adapté d’une nouvelle de l’écrivain nationaliste angolais Luandino Vieira. Vieira a été arrêté en 1961 et purge actuellement une peine de 14 ans de prison.
Quinzaine des Réalisateurs, Festival de Cannes 1971
Sarah Maldoror est une cinéaste française, née en 1929 et décédée en 2020. Née d’un père guadeloupéen et d’une mère gersoise, elle choisit le nom d’artiste « Maldoror » en hommage au poète surréaliste Lautréamont.
Sarah Maldoror est la principale fondatrice à Paris en 1956 (avec Samba Ababacar, Toto Bissainthe, Timiti Bassori etc.) de la première compagnie théâtrale noire « Les Griots ». Elle saisit dés la fin des années 1950 l’enjeu de l’audiovisuel pour les luttes de libération et choisit de partir à Moscou en 1961 pour se former au cinéma.
À son retour Sarah Maldoror s’installe en Algérie où elle réalise deux ans plus tard son premier film. Cinéaste noire militante de stature internationale, compagne de Mario de Andrade, l’un des leaders du Mouvement Populaire de Libération de l’Angola, Sarah Maldoror est engagée dans la lutte de libération.
À la fin des années 1960 et au début des années 1970, alors que les guerres d’indépendance font rage dans les colonies portugaises et sont en Occident largement occultées, Sarah Maldoror est seule à parvenir à porter au cinéma la voix des militants africains en lutte. Une voix qui dit : l’ignorance et le mépris de la culture des colonisés, la torture et l’emprisonnement des opposants à la colonisation, l’engagement des femmes, la solidarité humaine face à l’oppression.
Monangambééé (1969, basé sur le roman d’un écrivain angolais alors emprisonné par le pouvoir colonial portugais – premier film de Sarah et qui se voit déjà décerner plusieurs prix dont celui de meilleur réalisateur par le Festival de Carthage), Des fusils pour Banta (1970, tourné en Guinée Bissau alors que Sarah Maldoror est elle-même engagée dans le maquis) et Sambizanga (1972, tourné au Congo sur la guerre de libération de l’Angola, Tanit d’or du Festival de Carthage, Prix de l’Office catholique de Ouagadougou) assoiront sa réputation de professionnalisme et feront d’elle une référence du mouvement militant international.
Ses films se caractérisent par une grande subtilité dans le traitement des sujets, par une qualité esthétique et un souffle poétique constants. Parmi la trentaine de documentaires et films qu’elle a réalisés, nous retenons sept thèmes majeurs de son œuvre qu’elle sait éclairer d’un regard « vu de l’intérieur », où les femmes comme les hommes peuvent se retrouver :
– les guerres africaines contemporaines de libération et la persévérance dans la lutte,
– les femmes dans la lutte,
– le racisme insidieux et quotidien,
– la solidarité entre opprimés,
– la répression politique en « temps de paix » (pour ceux qui refusent de se soumettre enfermements, internements psychiatriques…),
– la lutte via la culture, avec des portraits de Toto Bissainthe, Aimé Césaire ou Léon-Gontran Damas,
– la réhabilitation de l’histoire noire et de ses héros, histoire sciemment occultée et distordue par le pouvoir colonial, et qu’il appartient aux colonisés de se réapproprier;
Sarah Maldoror a au cours de sa carrière été sollicitée et primée par de très nombreux festivals d’Europe, des Amériques et d’Afrique, et été invitée à plusieurs reprises par des universités américaines pour y présenter ces films.
Jimmy returns from a trip to the United States to his village in Niger. As a gift to his friends, he brings back full cowboy outfits from the Wild West. From now on, dressed in American mythology, their names will no longer be Kali, Ibrahim or Boubakar, but Black Cooper, James Kelly, Casse-Tout or Reine Christine. And, just like what they imagine to be a real band of cowboys, they are going to sack the region, provoking the anger of the villagers.
Restauration 2K par L’image retrouvée avec le soutien du CNC
Moustapha Alassane
Moustapha Alassane was a pioneering filmmaker in Niger, making some of that country’s first short and feature films. His artistic approaches combined painting, animation, ethnography and the avant garde to develop political and social critiques of post-independence Niger. His artistic innovation heavily impacted his West African cinema contemporaries, inspiring other films such as Djibril Diop Mambéty’s TOUKI BOUKI. Our series includes Alassane’s moral tale of faux African cowboys, RETURN OF AN ADVENTURER (1966), the mystical parable based on a traditional folktale TOULA (1973) and several of animated short films to precede these live-action works. Programs are in French and Hausa with English subtitles.
Jimmy revient d’un voyage aux États-Unis dans son village du Niger. En guise de cadeau à ses amis, il ramène des tenues complètes de cow-boy du Far West. Désormais, habillés à la mythologie américaine, ils ne s’appelleront plus Kali, Ibrahim ou Boubakar, mais Black Cooper, James Kelly, Casse-Tout ou Reine Christine. Et, à l’image de ce qu’ils imaginent être une véritable bande de cow-boys, ils vont saccager la région, provoquant la colère des villageois.
Pays concerné : Niger
Durée : 34 minutes
Genre : western
Type : fiction
Scénario, Image : Moustapha Alassane Son : Moussa Hamidou Montage : Philippe Luzuy Musique : Nelos Amelonion Production : Argos Films
Acteurs Zalika Souley, Djingarey Maïga, Moussa Harouna, Ibrahim Yacouba, Abdou Nani, Boubacar Souna RETURN OF AN ADVENTURER (Niger, 1966, 16mm, 34 min)
Restauration 2K par L’image retrouvée avec le soutien du CNC
Moustapha Alassane
Né en 1942 à N’Dougou (Niger), Mustapha Alassane est d’abord mécanicien. Il apprend la technique cinématographique dans les locaux de l’IRSH à Niamey dont Rouch assure la direction scientifique. Jean Rouch facilite sa formation et l’aide à partir au Canada où il rencontre le célèbre Norman MacLaren qui lui enseigne le cinéma d’animation.
Né en 1942 à N’Dougou (Niger), Mustapha Alassane est d’abord mécanicien. Il apprend la technique cinématographique dans les locaux de l’IRSH à Niamey dont Rouch assure la direction scientifique. Jean Rouch facilite sa formation et l’aide à partir au Canada où il rencontre le célèbre Norman MacLaren qui lui enseigne le cinéma d’animation. Il va devenir l’un des premiers cinéastes d’Afrique, contribuant à faire du Niger des années 70 un grand pays de cinéma, à l’égal du Sénégal. Moustapha Alassane se lance dans la réalisation de films, qui ne sont pas tous des dessins animés. Il tourne les premiers dessins animés d’Afrique sub-saharienne, réalise des documentaires, des longs métrages.
Moustapha Alassane tourne dès 1961 deux courts métrages inspirés des contes traditionnels: Aouré et La Bague du roi Koda. Représentant de la culture africaine (Deela ou el Barka le conteur, 1969 ; Shaki, 1973), il pratique aussi la satire de moeurs (F.V.V.A., femme, villa, voiture, argent, 1972).
Moustapha Alassane a réalisé une trentaine de films d’animation, de fiction, ou documentaires, qui restituent avec un regard satirique les situations sociales et les moeurs de son pays.
Directeur de la section cinéma de l’université de Niamey pendant 15 ans, Moustapha Alassane, par sa création prolifique et son cinéma engagé, a contribué dans les années 1960-1970 à faire du Niger un grand pays de cinéma, tout comme le Sénégal à la même époque.
Dans sa programmation des cinémas du mardi, deux soirées ont été consacrées par le Centre Culturel Franco Nigérien Jean Rouch (CCFN/JR) à Moustapha Alassane. A l’occasion de cette projection, la Directrice du CCFN/JR, Mme Delphine Boudon a solennellement annoncé la remise de la légion d’honneur française au cinéaste nigérien Moustapha Alassane lors du Festival de Cannes.
« Pour moi, le cinéma peut et doit servir à modifier la mentalité de la masse. Chacun de mes films touche à la politique, ne serait-ce que parce qu’il suscite un intérêt auprès de la masse et est susceptible de lui faire prendre conscience de sa culture. Je pense que, pour le moment, le cinéma n’a pas suffisamment prouvé au monde que l’Afrique a une culture propre. Il doit pouvoir éveiller la conscience du spectateur sur des problèmes spécifiquement africains et guider l’Afrique dans une direction plus viable. »
Il meurt le mardi 17 mars 2015, à Ouagadougou (Burkina Faso), des suites d’une longue maladie, à l’âge de 73 ans.
Ivory Coast, 1964, Experimental short film, 32 mins, fantastic, French
Synopsis
Suggested by Mama Watta, a legendary water goddess who seduces men into captivity, the film depicts the symbolic encounter of a man and a woman one night on the beach. The two share dreams on the sand but with daylight comes disorientation and death.
Directed by Bassori Timite
Alternative title: ON THE BANK OF SOLITUDE
Country: Ivory Coast Year: 1964 Runtime: 32 min Language: French
Director / Réalisateur : Timité BASSORI Photography / Image : Ivon BAGUINOF Editing / Montage : Guy FERRANT
2010 | 39th International Film Festival of Rotterdam (IFFR 2010) | Rotterdam, Pays-Bas | 27 January – 07 Feb 2010 * Selection: Signals – Where Is Africa (Rétrospective du cinéma africain novateur)
k restoration by Eclair Classics. Film restored by the Cinémathèque Afrique of the Institut français as part of the 20 films for 2020 programm.
Timité Bassori
Ivorian film director, screenwriter and writer (novelist).
Born on 30 December 1933, in Aboisso (Ivory Coast), he is considered as one of the fathers of the Ivorian cinema. After studying at IDHEC in Paris, Bassori realized his long narrative debut The Woman with the Knife (1969) in which he starred as young man returning from Europe to his homeland only to start facing his weaknesses. Bassori was given a life-achievement award in Khouribga African Film Festival (FFCAK) in 2009 and was jury president in FFCAK’s following edition in 2010. He has held several positions: including director at the Ivorian Cinema Company and has published many books like The Banished Village (1974)
Filmography
1964 (short) – Sur la dune de la solitude (ON THE BANK OF SOLITUDE) * Director
1969 (feature) – La femme au couteau * Director / Actor (cast member)
1976 (feature) – LA VICTOIRE EN CHANTANT (NOIRS ET BLANCS EN COULEUR) * Production Manager
This film is part of a session of short films including:
Le film est tiré d’une légende où Mamy Watta, la déesse de l’eau séduit les humains.
C’est la rencontre de deux jeunes gens un soir au bord de la lagune. Les deux jeunes vont faire connaissance et passent la nuit au bord de l’eau. Le lendemain matin, au réveil la jeune fille a disparu. Curieusement, plus tard, le jeune homme retrouvera le visage de sa compagne d’une nuit sur un lit de mort.
Restauration 2k par Eclair Classics. Film restauré par la Cinémathèque Afrique de l’Institut français dans le cadre de 20 films pour 2020.
Timité Bassori
Né le 30 décembre 1933 à Aboisso (Côte d’Ivoire), il est considéré comme le père du cinéma ivoirien. Après ses études de cinéma à l’IDHEC (Paris) et son premier court métrage Sur la dune de la solitude (1964), un film fantastique, Timité Bassori réalise son premier et unique long métrage La femme au couteau (1969), un drame dans lequel il joue le rôle d’un jeune ivoirien revenu d’Europe et qui vit un traumatisme. Ce thriller psychologique La femme au couteau (1969) est le tout premier long métrage de fiction de la Côte d’Ivoire.
Timité Bassori a reçu un prix pour sa carrière au Festival du Cinéma africain de Khouribga (FFCAK) en 2009 et a été Président de jury au FFCAK l’édition suivante en 2010. Toujours en 2010, le Festival de Rotterdam (IFFR) a projeté les deux films de Bassori dans le cadre d’une rétrospective du cinéma africain novateur. En 2015, il était membre du jury du Festival du Cinéma africain de Louxor (Luxor African Film Festival, LAFF).
Il a exercé plusieurs responsabilités dont celle de Directeur de la Société Ivoirienne de Cinéma et a publié de nombreux livres tels le recueil de nouvelles LES BANNIS DU VILLAGE (1974, Nouvelles Editions Africaines, NEA, Abidjan/ Dakar)
Filmographie
1964 (court métrage fiction) – Sur la dune de la solitude (ON THE BANK OF SOLITUDE) * Réalisateur
1969 (long métrage fiction) – La femme au couteau * Réalisateur / Acteur principal
1976 (long métrage fiction) – LA VICTOIRE EN CHANTANT (NOIRS ET BLANCS EN COULEUR) * Directeur de Production
Vibrant love story, which means “Just You” in Lingala, intersperses modern life, the youth of Brazzaville at the time, the European dances in vogue in the 1960s, and life initiation, the sorcery, spiritual power and ritual.
The first film made in the Congo and the first love story in African cinema. He wants to put her love to the test and disappears. But first, he arranges things with a traditional healer. In a state of despair, she goes to the healer to ask for help in finding her beloved. The healer pretends to do a ritual. Convinced that she has been abandoned forever, the young woman roams the streets of Brazzaville. She walks all night long and, in the delirium of her despair, curses the tradition of a male chauvinist society. In the morning, on the river bank, she realizes that a child has been watching her. She follows him and finds her loved one amidst the ruins of an abandoned house.
Restauration 4K par Hiventy. Film restauré par la Cinémathèque Afrique de l’Institut français dans le cadre de 20 films pour 2020.
Director and image Sebastian Kamba, Luc Siassia. Sound: Albert M’Bemba. Music: Nawo Tsetsa, Les cheveux crepus, Martin Samba. Cast: Antoine Aissi, Pierrette Nkouka, Paulette Dussaud, Jean-Claude N’Silou. Production company: Tv du Congo, Centre Culturel Français de Brazzaville.
Bio/filmo
Born on 25 December 1941 in Brazzaville (Congo).
Studied at OCORA (Office de Coopération Radiophonique, France). TV internship in Paris. Teacher.
Published the book Production Cinématographique et Parti Unique. L’exemple du Congo. Paris: L’Harmattan, 1992.
Filmography
1964: Le Peuple du Congo-Léo vaincra (short film)
1966: Kaka-Yo (Rien que toi, short film)
1970: Mwana keba (short film)
1970: Festival panafricain d’Alger (documentary)
1974: La Rançon d’une alliance (feature film, based on the novel by Jean Malonga)
Kaka Yo
de Sébastien Kamba
Congo fict. vostf 1965 n&b 28min (cin. num.)
Deux jeunes gens s’aiment et désirent se marier, mais un sorcier conseille au fiancé d’éprouver les sentiments de sa promise. L’épreuve : le jeune homme disparaît, la jeune fille doit le rechercher, en sachant que si elle ne le retrouve pas, elle le perd. Dans sa quête, elle est protégée par un mystérieux enfant qui la guide avec le chant de sa guitare. Vibrante histoire d’amour, Kaka Yo qui signifie en lingala « rien que toi », entremêle la vie moderne, la jeunesse de Brazzaville de l’époque, les danses européennes en vogue dans les années 1960, et la vie initiatique, le sorcier, son pouvoir spirituel et rituel : « je m’occupe de votre destin, » dit-il.
Magnifiquement filmé, le film est une ballade à la première personne, sur les pas d’une jeune femme belle et solitaire, guidée par un gamin qui incarne l’esprit de l’amour. Un film peu vu, mais un vrai bijou.
Restauration 4K par Hiventy. Film restauré par la Cinémathèque Afrique de l’Institut français dans le cadre de 20 films pour 2020.
Sébastien Kamba
Sébastien Kamba est né en 1941 à Brazzaville. Il sera enseignant puis passe avec succès un concours de recrutement pour la télévision congolaise. Il fait un stage en France au studio école de l’Ocora, dont il sort avec un diplôme de caméraman, poste qu’il occupe sept ans à la télévision congolaise.
De plus en plus conscient de la puissance de la caméra, il réalise en 1962 son premier film Le Peuple du Congo-Léo vaincra, premier film de l’histoire du cinéma congolais avant de réaliser au sein de l’équipe du Caméra-Club de Brazzaville, Kaka Yo, puis en 1973 son premier long métrage La Rançon d’une alliance. Depuis Sébastien Kamba a tourné de nombreux courts métrages documentaires, mais n’a jamais pu revenir, faute de moyens, à la fiction. Il est l’auteur de « Production cinématographique et parti unique : l’exemple du Congo ».
Filmographie
1964 : Le Peuple du Congo-Léo vaincra (court métrage) 1966 : Kaka-Yo (Rien que toi, court métrage) 1970 : Mwana keba (court métrage) 1970 : Festival panafricain d’Alger (documentaire) 1974 : La Rançon d’une alliance (long métrage, d’après le roman de Jean Malonga) 1977 : Le corps et l’esprit (court métrage)
Présentée par Eva Nguyen Binh (présidente de l’Institut français), Emilie Pianta Essadi (responsable du pôle Cinémas du monde de l’Institut français), Léa Baron (Cinémathèque Afrique de l’Institut français) et Gabrielle Chomentowski (docteur en sciences politiques)
Ibrahim Shaddad’s graduation film JAGDPARTIE, (which he shot at the Deutsche Hochschule für Filmkunst Potsdam-Babelsberg (now: Filmuniversität Babelsberg KONRAD WOLF), is a treatise on racism. Shot in a forest in Brandenburg, it uses a Western look to portray the hunt for a Black man.
Ibrahim Shaddad
Ibrahim Shaddad, born in Halfa, Sudan in 1945, studied at the Filmuniversität Babelsberg KONRAD WOLF. He has written and directed many films and some plays. Practically all films and plays in Sudan were discontinued by producers or banned by governments. He is a founding member of the Sudanese Film Group and a member of the editorial board of the magazine Cinema.
Filmographie
1964: Jagdpartie / Hunting Party.
1981: Jamal / A Camel.
1984: Al Habil / The Rope (32 min.).
1994: Insan (25 min.).
d’Ibrahim Shaddad
RDC/Soudan, fiction, 1964, N&B, 41 min
Le film de fin d’études d’Ibrahim Shaddad, JAGDPARTIE (1964), qu’il a tourné à la Deutsche Hochschule für Filmkunst Potsdam-Babelsberg (aujourd’hui : Filmuniversität Babelsberg KONRAD WOLF), est un traité sur le racisme. Tourné dans une forêt du Brandebourg, il utilise un aspect western pour dépeindre la chasse à un homme noir.
Ibrahim Shaddad
Ibrahim Shaddad, né à Halfa au Soudan en 1945, a étudié à la Filmuniversität Babelsberg KONRAD WOLF. Il a écrit et réalisé de nombreux films et quelques pièces de théâtre. Pratiquement tous les films et pièces de théâtre au Soudan ont été abandonnés par les producteurs ou interdits par les gouvernements. Il est membre fondateur du Sudanese Film Group et membre du comité de rédaction du magazine Cinema.
Un jeune boursier sénégalais revient de France. Qu’a-t-il appris ? qu’a-t-il oublié ? quelle voie va-t-il choisir au contact des nouvelles réalités africaines ? Les problèmes qui se posent à la jeunesse africaine exposés avec franchise, courage et humour.
Prix du Meilleur court métrage, Festival mondial des arts nègres de Dakar 1966
Ababacar Samb Makharam
Né le 21 octobre 1934 à Dakar (Sénégal), Ababacar Samb Makharam entre au Conservatoire d’art dramatique de Paris en 1955 et fonde la troupe de théâtre, Les Griots avec Timité Bassori, Sarah Maldoror et Toto Bissainthe.
En 1958, il s’inscrit pour étudier le cinéma au Centro sperimentale di cinematografia, grande école de cinéma de Rome.
De retour au sénégal en 1964, il travaille à la Radio sénégalaise, et aux Actualités sénégalaises comme réalisateur.
En 1966 son court métrage Et la neige n’était plus gagne le 1er Prix du court métrage au Premier Festival Mondial des arts nègres.
Samb fut aussi acteur, on se souvient de lui dans Tamango de John Berry, Les tripes au soleil de Claude Bernard Aubert et Baks de Momar Thiam.
Il a également été à ses débuts en 1968, assistant réalisateur de Ousmane Sembene pour le Mandat.
Parallèlement à sa carrière de réalisateur, Samb s’investit dans la promotion et la défense des cinémas africains et sera à partir de 1970 le 1er Secrétaire général de Fédération Panafricaine des Cinéastes (FEPACI), puissante association panafricaine qui durant son mandat fait introduire la problématique du cinéma africain dans les textes de l’OUA.
Il crée sa société de production Baobab Film (Dakar). Ababacar SAMB Makharam meurt le 7 octobre 1987.
Filmographie :
1960 : L’Ubriaco 1966 : Et la neige n’était plus 1968 : La Terre et le paysan 1971 : Kodou 1982 : Jom (ou L’Histoire d’un peuple)
After three years of absence, back (Recep) after a long travel trip spent on the back of one of the ships in an effort to save money in order to complete his marriage b (benign), who lives with his mother in a shack built on the sea, but with the passage of days legged in the heart of (Recep) feelings of jealousy when he doubted the existence of a relationship between the pool (benign), and between (Mamdouh) son of the owner of the shipping company, which coincided with the existence of many problems between the owner of the company and its employees.
Director : Youssef Chahine Author : Youssef Chahine, Mohamed Rifaat, Liette Fayad Image : Ahmed Khorched Sound : Nivio Orfanelli Editing : Kamal Abou al-Ela Music : Fouad al-Zaheri Production : Gabriel Talhami (Égypte)
Version restaurée par MISR International (Le Caire)
Youssef Chahine
Youssef Chahine is widely considered the leading pioneer of film-making in Egypt and the Middle East.
With a distinctive brand of cinema and a truth-seeking lens, Youssef Chahine has time and time again focused on intricate topics seldom discussed before in Egyptian cinema and never presented with such honesty.
Since 1950, when he released his first film, and until his very last movie, Chahine’s lens has mirrored the upheavals in Egyptian society, from the British occupation, to the post-monarchical rule under Nasser, to the rise of political Islamism and the ever-changing relation between the Arab and Western worlds. At their core, his movies sought to connect with the world at large
On the 25th of January of 1926, Chahine was born to a lawyer father of Lebanese descent and a Greek mother in Alexandria, a city that represented an ideal of fusions of creeds and cultures, and embraced amalgams between different ideologies and art movements, giving it its own unique character and a place at the forefront of theatre and film arts.
As a son of this open maritime city, Chahine learnt early on about the rest of the world. This gave him a unique platform to penetrate the international film festivals circuit and quickly establish himself, amongst western critics, as one of the greatest film makers in the world.
During his early years, Chahine attended local schools, receiving a mix of Chatholic and secular educations. During WWII, his dream of becoming an actor led him to completing his studies in the Pasadena Play House in California.
In 1950 began the story of the youngest film director in the history of Egyptian cinema, at the time, with the film “Baba Amin” which Chahine made as a warm tribute to his father.
Youssef Chahine’s brand of cinema spanned various cinematic genres. From the melodrama, to the light comedy, to the historical, the sociopolitical, the musical drama, to the documentary, to the film d’auteur.
Youssef Chahine’s uncompromising nature made him a pioneer in the film d’auteur genre, through the daring manner in which he tackled social taboos never publicly discussed thus far. His works might have shocked the cultural and cinematic scene at the time, but they mainly enticed a whole generation to engage in honest and courageous storytelling. Class conflict and labour strife was a prominent feature in Chahine’s early works.
Youssef Chahine was no stranger to the Egyptian and Arab political scene. His views and activism weren’t shackled by any particular ideology, but were driven by the pulse of the streets and the youth’s aspirations. It was starting the 23rd of July revolution that Chahine’s political awareness was formed and later evolved due to the various socio-political changes that Egypt witnessed during the following years.
Chahine’s brand of cinema began to take a more committed and a deeper turn after the 1967 defeat, which had a profound impact on an entire generation. This was clearly felt in his trilogy.
Musicals played a substantial role in Chahine’s cinema. He was one of the very first directors to make his songs an integral part of the movie’s dramatic construct.
Chahine appeared in a fleeting scene in his movie Baba Amin. But he truly fulfilled his lifelong acting dream in Cairo Station through his portrayal of Qinawy, the crippled, sexually and emotionally repressed newspaper boy in love with Hanooma.
Chahine went on to appear in a number of other films: Dawn of a New Day, Cairo As Seen By Chahine, Alexandria Again and Forever as well as in Merzak Allouache’s L’après-Octobre.
Chahine was no stranger to controversy until the very end, and this was mostly felt in his altercations with censorship, critics, and authorities. His contribution to the industry continues through the numerous directors and film technicians who have graduated from his school of film making.
For decades, Youssef Chahine remained at the forefront of the industry and this was due to his reliance on new faces and new blood that reinvigorated his artistry every time, leading up to his final work (Chaos 2007).
Après trois ans d’absence, Ragab, un jeune marin d’Alexandrie, rentre chez lui. Il a réussi à économiser l’argent qui lui permettra d’épouser sa cousine Hamida. Dans la compagnie de chargement de bateaux où il travaille, Ragab est mêlé à un conflit qui paralyse la compagnie. Le nouveau directeur de la société n’est autre que Mamdouh, son ami d’enfance. Trompé par l’ancien directeur qui sème le doute quant aux rapports entre Hamida et Mamdouh, Ragab encourage les dockers à poursuivre la grève. Le meurtre d’un vieil ouvrier lui ouvrira les yeux…
Réalisation : Youssef Chahine Scénario : Youssef Chahine, Mohamed Rifaat, Liette Fayad Image : Ahmed Khorched Son : Nivio Orfanelli Montage : Kamal Abou al-Ela Musique : Fouad al-Zaheri Production : Gabriel Talhami (Égypte)
Version restaurée par MISR International (Le Caire)
Youssef Chahine
Né en 1926 à Alexandrie en Égypte dans une famille catholique d’origine libanaise par son père, Youssef Chahine suit une scolarité dans un établissement de langue anglaise. Il quitte l’Égypte à 21 ans pour suivre des études de cinéma dans les environs de Los Angeles.
Youssef Chahine quitte l’Egypte en 1947 pour étudier le cinéma près de Los Angeles. De retour un an plus tard, l’opérateur Alvise Orfanelli, pionnier du cinéma en Egypte, lui permet de réaliser en 1950 son premier film, Papa Amin. Cinéaste engagé, Youssef Chahine ne cesse de dénoncer la censure et l’intégrisme. Dans L’ Aube d’un jour nouveau (1964), il brosse un portrait critique de l’intellectuel dans Le Choix (1970), analyse la société de son pays et critique l’affairisme dans Le Moineau (1973). Très contestataire, le cinéaste fait même un séjour en prison, en 1984, pour diffusion d’un film interdit par la censure.
Ses films sont également l’occasion pour le réalisateur de se pencher sur son passé et de se dévoiler à son public. En 1978, il signe Alexandrie pourquoi ?, un retour sur sa jeunesse en Egypte qui remporte un Ours d’argent et le Grand Prix du jury au Festival de Berlin. Quatre ans plus tard, Youssef Chahine réalise La Mémoire, le premier volet d’une trilogie autobiographique. Alexandrie encore et toujours en 1989 et Le Destin en 1997 viennent compléter cette trilogie. Ce film est un pamphlet contre le fanatisme d’aujourd’hui et remporte un grand succès. Youssef Chahine présente le long-métrage à Cannes la même année et obtient le Prix du cinquantième anniversaire.
En 2001, Youssef Chahine met en scène Silence… on tourne, une comédie musicale et sentimentale. Cinéaste toujours engagé, il réalise un court-métrage pour le film collectif 11’09 »01 september 11, réflexion sur les attentats du 11 septembre 2001 à New York. Avec Alexandrie – New York, Youssef Chahine renoue avec son cinéma autobiographique et revisite son passé en Egypte et ses rapports avec les Etats-Unis. En 2007, il signe ses deux dernières oeuvres : un court métrage, segment du film collectif cannois Chacun son cinéma, et Le Chaos, critique du régime égyptien.
Philippe Abia, Arlette Din Beli Cameroun fict. vostf 1975 n&b 1h29 (cin. num.)
N’Dome aime Ngando. Mais le jeune homme ne parvient pas à réunir la dot nécessaire au mariage et demande l’aide de son oncle. Mais celui-ci s’éprend de la jeune femme qui lui donnera, espère-t-il, l’enfant qu’il attend vainement de ses premières épouses. Il paie donc la dot, mais pour lui-même. De désespoir, la jeune femme se donne alors à l’homme qu’elle aime, mais ce geste ne décourage nullement l’oncle qui l’épousera en la sachant enceinte. Le vrai père, N’Dome, viendra, trois ans plus tard, reprendre son enfant.
Grand classique du 7e art africain, cette tragédie met en scène le conflit entre un oncle et son neveu, amoureux de la même femme.
Étalon d’or, FESPACO 1976
Sélection officielle, Mostra de Venise 1975
Restored in 2019 by Cineteca di Bologna/L’Immagine Ritrovata and The Film Foundation’s World Cinema Project. Funding provided by the Hobson/Lucas Family Foundation. This restoration is part of the African Film Heritage Project, created by The Film Foundation, FEPACI and UNESCO – in collaboration with Cineteca di Bologna – to help locate, restore, and disseminate African cinema.
Jean-Pierre Dikongué Pipa
Alors qu’il est adolescent, Jean-Pierre Dikongue-Pipa pratique le théâtre en amateur. Il crée bientôt sa propre troupe et écrit ses pièces. A Paris, il suit des études cinématographiques au Conservatoire indépendant du cinéma français de 1962 à 1964.
Jean-Pierre Dikongue-Pipa réalise quelques courts métrages avec l’aide du ministère français de la Coopération, puis, devant les difficultés inhérentes au cinéma en Afrique, reprend ses activités théâtrales. Près de dix ans plus tard, il parvient à réaliser l’un des premiers longs métrages camerounais , Muna moto (1975), qui raconte les tribulations d’un couple d’amoureux confrontés aux pesanteurs de la tradition, symbolisée en la circonstance par la dot. Critique apparente des archaïsmes, mais aussi – plus discrètement, pour échapper à la censure – des abus de pouvoir si fréquents dans le continent africain, le film séduit la critique européenne par la beauté des images et une justesse de ton proche du néoréalisme. Le Prix de la liberté (1978), qui évoque la condition féminine, est en revanche un peu trop simpliste pour convaincre des esprits accoutumés à un langage cinématographique élaboré. Mais peut-être ce type de cinéma sert-il avant tout un objectif de communication auprès du public africain ?