44- Les Récits de la nuit

44 aw Oustourat
al layl

De Moumen Smihi

44 années du Maroc
sous le
Protectorat
franco-espagnol.


Fiche technique:

Scénario, réalisation et production : Moumen Smihi
Dialogues : Mohammed Bennis, Moumen Smihi
Images : Pierre Lhomme, Abdelkrim Derkaoui
Son : Studio Aïn Chok-Casablanca
Montage : Claude Farny, Elizabeth Moulinier
Musique : Benjamin Yarmolinsky et Guido Baggiani
Recherches et conseils sur les décors : Farid Belkahia, Patrice de Mazières
Costumes : Driss Raïss El Fanni
Sous-titres français : Pascal Kané


Production : S.M.D.C / B.C.M-Casablanca, Filmodie-Paris, Imago Film International-Tanger
Format : 35 mm
Durée : 110 mn
Date : 1975-1985
Couleur

Fiche artistique:

Abdeslam Faraoui, rôle de “El Haj”
Marie-France Pisier, rôle de “La seconde épouse”
Pierre Clementi, rôle de “Moussa”
Naïma El Mcharki,  rôle de “La première épouse”
Christine Pascal, rôle de la “La fille d’El Haj”
Mohamed Habachi, rôle du “Conteur publique”
Mohammed Meftah, rôle de “Reqqas”
Khadija Thiam, rôle de “Yaqout”.


BIO-FILMOGRAPHIE DE MOUMEN SMIHI 

Né à Tanger en 1945, après des études à Paris de cinéma (Idhec) et avec Roland Barthes (EPHESS), Smihi est l’auteur d’une dizaine de films.

Son premier film le court métrage « Si Moh-Pas-de-Chance » décrivant l’immigration maghrébine en France est le Grand Prix du Festival de la Francophonie en 1971, présidé par Henry Langlois.

Le Festival du Jeune Cinéma de Hyères-Toulon attribue le Grand Prix, le Prix de l’Afcae et le Prix de la Fipresci à son long métrage « El Chergui » en 1975. Ce film est aussi primé à Carthages et à Manheim.

« D.E.R.R.O » scénario d’un documentaire réalisé par Mohamed Benaissa

En 1985, « 44 ou les Récits de la Nuit » reçoit le Prix Venezia Genti à la Mostra de Venise.

« Caftan d’amour » est dans la Sélection Officielle, section « Forum », de la Berlinale de 1989, puis dans les festivals de Taormina, Valencia, Pesaro, Paris.

Il a été le plus grand succès public de l’auteur au Maroc.

L’actrice égyptienne Yousra obtient le Prix d’interprétation féminine au Festival d’Alexandrie en 1992 pour son rôle dans « La Dame du Caire », l’un des deux films que Smihi a réalisé dans les studios égyptiens, l’autre étant le documentaire “Défense et illustration du cinéma égyptien” (1988).

« Chroniques Marocaines » en 1999 est sélectionné dans les Festivals de Milan, de Londres, de Washington-DC.

« La Trilogie de Tanger » comprenant « El Ayel » (2005), « Les Hirondelles » (2008) et « Tanjaoui » (2013) fait partie tour à tour de la Sélection Officielle des festivals de Marrakech, de San Francisco, de Minneapolis, de Saint-Denis-Paris, de Rabat, de Bruxelles, de Washington DC, de Sofia…

Le film documentaire de Smihi intitulé “Avec Matisse à Tanger” à été vu par quelques 250.000 téléspectateurs sur la chaîne nationale française France 3 en 1993.

Dans la même veine “Avec Taha Hussein” (2015) est un portrait du grand écrivain prônant les Lumières pour la culture arabe. 

Smihi est aussi l’auteur de 5 livres de critique et de théorie cinématographiques : « Ecrire sur le cinéma » (2006), « Le cinéma arabe » (2009), « L’Ombre du Signifiant » (2013) entre autres.

Des rétrospectives lui ont été consacrées par le « CinemAutor » de Malaga (1989), L’Université de Los Angeles- MENA UCLA (1994), la Cinémathèque de San Francisco BMA/PFA (2013), la Cinémathèque de Chicago Block Cinema (2014) et à la prestigieuse Tate Modern, le grand musée londonien (2014).

2015-2022: Trilogie arabe (en cours de production)

– Hayy Ibn Yaqdhane, d’après Ibn Tofaïl 

– Ibn Khaldoun par Taha Hussein

– Ibn Battouta

– 2023: Parution du livre « Ecrire sur le cinéma », tome 2.

Bye Bye Africa

Jeudi 10 février 2022, 21h00 – Salle 500

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de Mahamat-Saleh Haroun

avec Mahamat-Saleh Haroun,
Garba Issa
Tchad doc.-fict. vostf 1999 coul. 1h26
(vidéo num.)

A la suite du décès de sa mère, le réalisateur retourne dans son pays, au Tchad. Il en profite pour faire des repérages pour son prochain film. Très vite, il se trouve confronté à une réalité incontournable : salles de cinema détruites, absence de toute structure de production ou de diffusion.

Mention spéciale, Mostra de Venise 1999

Mahamat-Saleh Haroun

Né en 1961 à Abéché (Tchad), Mahamat Saleh Haroun a 8 ans lorsqu’il voit son premier film. Déjà un souvenir indélébile s’imprime, le sourire en gros plan d’une belle femme indienne face caméra dont le jeune garçon se croit le destinataire… Mais la guerre civile éclate et, en 1980, il est obligé de fuir, grièvement blessé, vers le Cameroun voisin.

Il part en exil à 17 ans de son pays en pleine guerre civile et adopte ensuite la France comme terre d’accueil, entre études et petits boulots. Le jeune homme étudie alors au Conservatoire Libre du Cinéma Français puis se tourne ensuite vers le journalisme, gage de sécurité fincancière, qui lui fait intègrer l’IUT de Bordeaux en 1986. Il devient ainsi journaliste pour la presse régionale puis pour une radio locale avant de pouvoir accéder enfin à la réalisation en 1994.

Dans son premier court métrage Maral Tanie, le cinéaste dénonce le drame des mariages arrangés, et décroche une récompense au Festival « Vues d’Afrique ». C’est avec les honneurs qu’il pénètre, cinq ans plus tard, l’univers des réalisateurs de longs-métrages: ainsi, dans Bye bye Africa qui lui offre le prix du meilleur premier film au Festival de Venise, il évoque sous forme de chronique, entre fiction et documentaire, la disparition du cinéma dans son pays.

Ses deux films suivants, Abouna en 2003 et Daratt trois ans plus tard, l’installent définitivement parmi les grands du cinéma d’auteur. Présent à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, le premier raconte l’histoire de deux enfants qui se retrouvent en quête d’un père parti subitement. Le second décrit une tentative de vengeance teintée de réflexion humaniste et touche à nouveau son public qui lui décerne les honneurs du Prix spécial du jury à la Mostra de Venise. En 2010, la boucle se ferme avec la sélection officielle pour la Palme d’or cannoise grâce à Un Homme qui crie, où le cinéaste relie les deux thèmes majeurs de son oeuvre, les traumatismes de ceux qui subissent la guerre et les pères défaillants.

En 2013, il est de nouveau accueilli sur la Croisette, pour Grigris, un hymne à la jeunesse, présenté en sélection officielle. Dans ce sixième long métrage, le réalisateur brosse le portrait d’un jeune danseur handicapé, épris d’une prostituée, dans un Tchad à peine remis de la guerre. Le film remporte le Prix Vulcain de la meilleure photographie.

Mahamat Saleh Haroun est Membre du Jury de la Cinéfondation et des Courts Métrages du Festival de Cannes 2014. 

Revue de presse

Bye-bye Africa – CLAP NOIR : cinémas et audiovisuels Africains

La projection de ce film est précédée de Démocratie et compagnie #1 et #2

Lettre paysanne

Vendredi 21 janvier 2022, 16h00 – Salle 100

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de Safi Faye

avec Assane Faye, Maguette Gueye
Sénégal doc.-fict. vostf 1975 coul.
1h38 (vidéo num.)

Dans un petit village d’agriculteurs-éleveurs au Sénégal habitent Ngor et Coumba. Il y a maintenant deux ans que Ngor désire épouser Coumba. Et cette année encore, la récolte est mauvaise… Les pluies sont insuffisantes, irrégulières. Or l’arachide, culture coloniale, la seule commercialisable, ne se récolte qu’une fois par an.

Safi Faye

Née en 1943 à Fad’jal (Sénégal), Safi Faye est enseignante quand Jean Rouch lui propose de jouer dans Petit à petit en 1971. Elle est la première femme africaine à se lancer dans la réalisation de films. A Paris, elle étudie le cinéma et l’ethnographie et réalise en 1972 son premier court métrage, La passante.

En 1975, elle tourne un long métrage, Lettre paysanne (Kaddu Beykat), traitant des problèmes économiques du monde rural. Son deuxième long métrage, Fad’jal (1979), tourné dans son village natal et qui reçoit le Prix George Sadoul 1975 et de nombreux autres prix, traite de l’opposition entre tradition et modernité.

Diplômée de l’Ecole Normale de Rufisque (Sénégal), elle a suivi des études d’ethnologie à l’EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris). Elle soutient en 1979 un doctorat de 3e cycle sur la religion des Sérères. Elle a étudié le cinéma à l’école Louis Lumière en 1979-1980.

Safi Faye travaille également pour des programmes internationaux de télévision, notamment Goob Na Nu (La récolte est finie) et Man Sa Yay (Moi, ta mère) (1979), Souls in the sun (Les âmes au soleil) (1981) et Selbe and So many others (Selbé parmi tant d’autres) (1982). En 1997, elle présente Mossane au Fespaco tourné dix ans plus tôt et dont la sortie était retardé par un pénible conflit avec son producteur. 

Revue de presse

Africiné – La sénégalaise Safi FAYE

De Cierta manera

Dimanche 16 janvier 2022, 20h30 – Salle 300

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de Sara Gómez

avec Yolanda Cuéllar,
Mario Balmaseda
Cuba doc.-fict. vostf 1974
coul. 1h19 (cin. num.)

Yolanda, une jeune institutrice, travaille à La Havane, dans le nouveau quartier de Miraflores, construit en 1962 afin de reloger les habitants d’un bidonville. Elle doit affronter quotidiennement les réticences d’une population alors habituée à vivre dans la marginalité. Elle est amoureuse de Mario, un jeune ouvrier en quête d’une légitimité nouvelle au sein des brigades révolutionnaires.

Cette romance contrariée permet à Sarita Gómez de révéler les contradictions et les manquements du Cuba post-révolutionnaire. Mêlant des séquences documentaires à de nombreux modes de récits narratifs, elle dénonce ici le machisme et la violence de classe de la société entière.

Film restauré par Arsenal – Institut für Film und Videokunst

Sara Gómez

Sara Gómez aka Sarita Gómez (8 novembre 1942 – 2 juin 1974) est une cinéaste cubaine, membre de l’ICAIC (Instituto Cubano del Arte e Industria Cinematográficos, en anglais: Institut Cubain d’Art et d’Industrie Cinématographique) au cours de ses premières années. Elle est l’une des deux seules cinéastes noires présentes. Elle est la première et pour toute sa vie, la seule réalisatrice de Cuba.

Gómez est connue pour son premier et dernier long métrage, De Cierta Manera (One Way ou autre) (1974). Gómez est une réalisatrice révolutionnaire, qui représente la communauté afrocubaine, les questions féminines et le traitement des secteurs marginalisés de la société. Le film de Sara Gómez identifie les problèmes du colonialisme, particulièrement vécus par les communautés précédemment marginalisées (noirs, femmes, pauvres, religieux et jeunes) qui ne connaissaient pas les possibilités d’un avenir meilleur. « Exposer les racines du monde qui devaient être abandonnées et exiger l’arrivée de l’avenir : sa mission était de permettre à ces communautés de comprendre le processus de ce qui se passait dans leur vie, leurs besoins et leurs départs possibles. » Le travail de Gómez a mis en évidence les inégalités de classe sociale, ainsi que la discrimination raciale et de genre.

Revue de presse

Polémica Cubana» Blog Archive » “De cierta manera”, le dernier film de Sara Gomez

La projection de ce film sera précédée de Four women

Présenté par Laurence Briot (programmatrice)

Rhodesia Countdown

Samedi 15 janvier 2022, 14h30 – Salle 300

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de Michael Raeburn

Zimbabwe doc.-fict. vostf 1969 n&b 40min (vidéo num.)

John Mambo ne trouve pas de travail. Sa femme subvient aux besoins de la famille en tant qu’infirmière. La Rhodésie devient de plus en plus oppressive sous le règne de Ian Smith et de son gouvernement de minorité blanche. John est faussement accusé d’avoir volé une voiture. Cela le pousse à bout. Il décide de sacrifier ses responsabilités familiales et de rejoindre le mouvement de libération qui est sur le point de lancer une guérilla.

Quinzaine des Réalisateurs, Festival de Cannes 1969

Michael Raeburn

Michael Raeburn a acquis une renommée internationale en tant que réalisateur et scénariste, mais aussi en tant que romancier. Ses longs métrages, ses documentaires et ses films expérimentaux se distinguent comme des œuvres révolutionnaires dotées d’une touche personnelle unique, et ont remporté de nombreux prix dans des festivals.

Pendant près de quatre décennies, Michael a lutté sans compromis pour une voix libre et indépendante dans un monde de plus en plus homogène. Son thème principal est le sentiment d’aliénation, de frustration et de colère ressenti par un groupe social qui a été isolé et supprimé par un groupe plus grand et plus puissant. La violence, la colère et même la folie en sont les résultats inévitables.

Né en Afrique (22/01/1948), la majeure partie de son œuvre émane de ce continent et est appréciée pour sa compréhension et sa vision authentiques d’initié.

Revue de presse

Interview with Michael Raeburn: Harare, 2001

La projection de ce film sera précédée de Cabascabo

Présenté par Michael Raeburn

En présence de Sarah Frioux-Salgas (historienne, commissaire d’exposition) et Eyal Sivan (cinéaste)

→ suivi d’un débat modéré par Saad Chakali (critique de cinéma)
→ sous-titrages pour sourds et malentendants (SME)

Cabascabo

Samedi 15 janvier 2022, 14h30 – Salle 300

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d’Oumarou Ganda

avec Oumarou Ganda, Zalika Souley
Niger-Fr. doc.-fict. vostf 1968 n&b
45min (cin. num.)

© Argos Films

La réponse d’Oumarou Ganda au film Moi, un noir de Jean Rouch, dans lequel il interprétait son propre rôle de tirailleur sénégalais enrôlé dans la guerre d’Indochine.

Engagé volontaire dans l’armée coloniale française, Cabascabo est de retour dans son pays natal, le Niger. Très entouré, il dilapide rapidement un salaire durement gagné. Puis l’argent vient à manquer ; les amis aussi. Cabascado se met alors en quête d’un nouveau travail…

Semaine internationale de la critique, Festival de Cannes 1969

Restauration 2K par Eclair avec le soutien de l’Institut Français et Orange

Oumarou Ganda

Engagé à seize ans, il fait la guerre avec les troupes françaises au Viêt-nam (1951-1956). De retour en Afrique, il rencontre Jean Rouch, qui lui demande de jouer le rôle central de Moi, un Noir (1959). Assistant réalisateur au Centre culturel français de Niamey avec Serge Moati, il réalise et interprète Cabascabo sur son expérience coloniale et les aléas du retour au pays (1968), puis, en couleurs, le Wazzou polygame, satire pleine d’humour dont le titre devrait être en fait « le Wazzou (la morale) du polygame ».

Ces deux moyens métrages sont suivis de Satan (Saïtane), long métrage qui s’attaque aux malversations des marabouts, abusant de la crédulité du monde. Son dernier film, l’Exilé (1980), est une fable sur la parole et la mort.

Filmographie :

AnnéeTitreMétierRôle
1970Le Wazzou Polygame Réalisateur
1969Cabascabo Réalisateur
1957Moi, un Noir ActeurRobinson

Ce film sera suivi de la projection de Rhodesia Countdown

En présence de Sarah Frioux-Salgas (historienne, commissaire d’exposition) et Eyal Sivan (cinéaste)

→ suivi d’un débat modéré par Saad Chakali (critique de cinéma)

A nous la rue

Mercredi 12 janvier 2022, 17h30 – Salle 300

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de Mustapha Dao

Burkina-Faso docu-fict. vostf 1987 coul. 15min (35 mm)

A l’heure où l’école ferme, la rue accueille les enfants et leurs jeux, source inépuisable d’apprentissages. Premiers larcins, premiers affrontements, premiers émois amoureux, le foot, le cinéma, la danse, la cuisine, la fabrication de jouets ou d’instruments de musique, le petit commerce Toute la débrouillardise des enfants burkinabés est évoquée dans une suite de pochades rapides et pleines d’humour.

Mustapha Dao

Né en 1955 à Koudougou. Il étudie la technique du son à L’institut Africain d’Education Cinématographique (INAFEC). Ensuite, il s’occupe de direction de Production aux studios Cinafric de Kossodo (Ouagadougou). Il travaille au Centre National du Cinéma et à la Télévision Nationale du Burkina Faso. Il travaille également avec Souleymane Cissé, Idrissa Ouédraogo. En 1987, il reçoit des bobines que lui envoie Haïlé Gerima, c’est comme cela qu’il réalise son premier film A nous la rue.

Mustapha Dao s’est spécialisé dans le cinéma pour enfants, en réalisant plusieurs courts-métrages s’inspirant des contes.

Son premier court métrage, réalisé en 1987, A nous la rue met en scène des enfants d’un quartier populaire de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. En 1989, pour réaliser Le neveu du peintre, son second court-métrage, il s’inspire de contes africains. L’enfant et la Caïman réalisé en 1991 consacre l’importance de la parole donnée. Son dernier film, L’œuf, s’inspire d’un conte burkinabè.

Mustapha Dao a travaillé régulièrement avec les enfants des rues.

Filmographie

1987 : À nous la rue

1989 : Le Neveu du peintre

1991 : L’Enfant et le Caïman

1995 : L’Œuf

Mustapha Dao est décédé à Paris le 21 juin 2010.

Ce film s’inscrit dans une séance de courts métrages comprenant :
Diplomate à la tomate
Amal
Mwansa the Great
Da Yie

Présentée par Dyana Gaye et Valérie Osouf (programmatrices)