E’ville (raccourci pour Elisabethville, nom donné à la ville de Lubumbashi avant 1960). Un film en strates, qui superpose ambiances musicales, archives sonores, images et fantômes, une visite d’un cercle sportif abandonné de la Gécamines (Société générale des carrières et des mines). Une juxtaposition des images d’un lieu vide au poids de l’Histoire, à travers un récit intime en off : une lettre ouverte de Lumumba à sa femme. La désolation du lieu se déploie sous l’impulsion des voix et des corps qui le traversent. Mêlant l’intimité familiale à l’Histoire, le film nous plonge dans la mémoire collective du pays.
Nelson Makengo
Né en 1990, Bob Nelson Makengo vit et travaille à Kinshasa. Il est diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa en 2015 et a été formé à La Fémis à Paris. Réalisateur de film autodidacte, il s’attache à sublimer et reconstituer l’histoire fragmentée de son pays. Artiste en résidence au WIELS, à Bruxelles, en 2018 il y a développé « Nuit Debout ».
avec Majd Mastoura, Rym Ben Messaoud Tun.–Bel.–Fr.–Qat.–EAU fict. vostf 2016 coul. 1h33 (cin. num.)
Kairouan en Tunisie, peu après le printemps arabe.
Hedi est un jeune homme sage et réservé. Passionné de dessin, il travaille sans enthousiasme comme commercial. Bien que son pays soit en pleine mutation, il reste soumis aux conventions sociales et laisse sa famille prendre les décisions à sa place. Alors que sa mère prépare activement son mariage, son patron l’envoie à Mahdia, une ville côtière, à la recherche de nouveaux clients. Hedi y rencontre Rim, animatrice dans un hôtel local, femme indépendante dont la liberté le séduit. Pour la première fois, il est tenté de prendre sa vie en main.
Prix de la Meilleure première œuvre et Ours d’argent du Meilleur acteur, Berlinale 2016
Mohamed Ben Attia
Mohamed Ben Attia est né à Tunis en 1976. Il a suivi des études de communication audiovisuelle à l’université de Valenciennes, en France, après l’obtention de son diplôme de l’Institut des Hautes Études Commerciales (IHEC) de Tunis en 1998.
Il a réalisé 5 courts métrages : Romantisme : deux comprimés matin et soir (2004), Kif Lokhrin (poulain d’argent au FESPACO 2006), Mouja (2008), Loi 76 (2011) et Selma (2013), sélectionné en compétition internationale au Festival du court métrage de Clermont-Ferrand en 2014. Tous ses films ont été produits par Dora Bouchoucha.
avec Alassane Sy Sénégal fict. vostf 2016 coul. 18min (vidéo. num.)
Marabout est l’histoire d’un inspecteur de police de Dakar qui poursuit un groupe d’enfants des rues après qu’ils l’ont volé, et qui découvre les dangers auxquels ils sont exposés dans leur vie quotidienne.
Tanit d’or du meilleur court métrage, Journées cinématographiques de Carthage 2016
Alassane Sy
Enfant, Alassane Sy a fuit la Mauritanie pendant le conflit qui oppose son pays natal au Sénégal à partir de 1989. Il grandit au Sénégal avant de s’installer en France et d’entamer une carrière de mannequin entre Londres et New York. C’est lors d’une séance photo qu’il fait la connaissance d’Andrew Dosunmu, photographe nigérian qui s’apprête à réaliser Restless City.
Immédiatement convaincu du potentiel d’Alassane Sy, il lui offre le rôle principal du film. Restless City, qui connaît un beau succès dans les festivals, sert de tremplin à Alassane Sy, qui décroche un premier rôle dans Mediterranea (2015) puis The Drifters (2016) et réalise dès 2015 son premier court métrage, Marabout, récit des découvertes d’un policier victime d’un vol.
Alors qu’il continue à bâtir sa carrière, l’acteur et réalisateur émergent ajoute une nouvelle corde à son arc en 2018 en fondant le magazine lifestyle Nataal, destiné à un public international, qui traite de l’actualité de la musique, de la mode et de l’art et célèbre la créativité africaine.
avec Bonko Khoza, Colleen Balchin Afr. du Sud–Pays-Bas fict. vostf 2015 n&b 1h26 (cin. num)
Hanté par le souvenir d’Emily, une jeune fille fille qui a diffusé en direct son suicide il y a un an, Jabz et son meilleur ami September font une virée à travers les banlieues riches de Johannesburg.
Sélection officielle, Berlinale 2015
Sibs Shongwe-La Mer
Sibs Shongwe-La Mer est un cinéaste indépendant sud-africain de 23 ans. Il est aussi écrivain, artiste visuel et commissaire d’exposition. Son premier court-métrage narratif, Death Of Tropics, a reçu sa première reconnaissance internationale au Mosaic Mosaic World Film Festival dans l’Illinois, aux États-Unis. Il a ensuite participé au Shnit International Short Film Festival en Suisse et au Festival international du court métrage de Clermont- Ferrand en France.
Son brouillon de Necktie Youth, qui s’appelait alors Territorial Pissings, a été réalisé à la fin des années 1990. Il a été sélectionné pour être inclus dans le programme « Final Cut » du 70e Festival international du film de Venise pour aider à l’achèvement des réalisations progressistes du cinéma africain. Une copie du film a été ajoutée aux archives historiques de la Biennale de Venise.
La première assemblée de Necktie Youth a été invitée à participer au marché de la coproduction « Open Doors » au Festival du Film de Locarno, où l’œuvre brute a reçu une mention spéciale du jury. Le projet a également été présenté à l’Agora Film Festival en Grèce en tant que work-in-progress. Shongwe-La Mer a également été sélectionné pour la Filmmakers Academy du 67e Festival Del Film de Locarno’s.
Shongwe-La Mer développe actuellement sa deuxième œuvre intitulée Foreverland, un road movie décalé célébrant la décadence de la jeunesse, les icônes obscures du rock & roll et l’amour.
« Le passé sera toujours présent [dans les films sud-africains], mais Necktie Youth est important parce qu’il a été conçu pour les jeunes. Necktie Youth est important car il ne se concentre pas sur les fantômes, mais plutôt sur les hantés ». – Roger Young / City Press
Shongwe-La Mer est déjà en train de provoquer l’excitation de la presse cinématographique sud-africaine parce qu’il rompt avec un style de réalisation qui caractérise les films de cette région, qui ont tendance à être soit de longues hagiographie ou des imitations d’Hollywood.
Deux vigiles dans un parking souterrain d’un immeuble de bureau surveillent de belles voitures. Le parking est vide et la nuit risque d’être longue. Pour se tenir compagnie, ils évoquent leurs philosophies, leurs blessures, leurs rêves. Vincent, le plus jeune des vigiles, est persuadé de vivre une grande histoire d’amour avec une belle jeune femme qu’il raccompagne chaque soir à sa voiture dans le parking. Mais on ne fantasme pas impunément, surtout dans un parking vide, où le rêve et le réel s’entrechoquent.
Vincent Fontano
Je suis né une nuit sans vent. Fils de personne, je n’avais pour moi qu’une grand-mère ancre qui me portait par le col. Une grand-mère qui ne s’exprimait qu’en parabole, le reste du temps, taiseuse. Moi, qui n’avais rien, elle m’a fabriqué un héritage de souvenirs invérifiables et de mots trop petits pour n’avoir qu’une seule définition. Un oncle, premier bachelier noir de La Réunion, un grand-père premier ingénieur marron et un arrière-grand-père artiste, enfin faussaire, qui a fini sa vie au bagne à Cayenne.
Narquoise, ma grand-mère me demandait : et toi, tu feras quoi ? Un jour, je lui ai répondu que moi, je serais celui qui raconterait leurs histoires à elle et aux autres. Ma grand-mère sourit et me répondit qu’elle reconnaissait bien là ma paresse. Promesse tenue, j’écris. Ne vous étonnez donc pas de cette malfaçon dans mon langage. Je porte mes morts dans mes doigts. Ils ne sont pas toujours très dociles.
Présentée par Dominique Taffin (Directrice de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage) et les cinéastes Wally Fall (Fouyé Zetwal), Mathieu Glissant (Brûlé neige), Michelange Quay (L’évangile du cochon créole).
Louise est entraînée dans le monde étrange de son père, en Martinique, lorsque celui-ci décide, après une vision enneigée, de la pousser à reprendre ses champs malades.
Pris dans l’atmosphère magique et pesante des « mornes » du Nord de l’île, leur héritage, comme dans un conte, prend l’allure d’une succession princière…
Mathieu Glissant
Doctorant en esthétique du cinéma à la Sorbonne, Mathieu a enseigné le cinéma aux étudiants de licence ainsi que la philosophie aux lycéens. Ayant toujours voulu fabriquer des films, il a par ailleurs co-réalisé un documentaire pour France 5, avant de pouvoir filmer sa première fiction : Brûlé Neige.
Présentée par Dominique Taffin (Directrice de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage) et les cinéastes Wally Fall (Fouyé Zetwal), Mathieu Glissant (Brûlé neige), Michelange Quay (L’évangile du cochon créole).
avec Gabriel Afolayan, Omowunmi Dada Nigéria fict. vostf 2014 coul. 1h35 (vidéo num.)
Le quartier de Romero (Gabriel Afolayan) est en difficulté. Les gens manifestent soudainement des symptômes de cécité des rivières enragée. Avec ses amis Emmy (Kelechi Udegbe) et Peju (Omawunmi Dada), il a du mal à comprendre comment l’unique source d’approvisionnement en eau du quartier a pu être infectée. Cependant, il n’y a pas de temps pour réfléchir car ils doivent tous survivre et se frayer un chemin pour échapper au quartier infesté.
C. J. Obasi
C.J. Obasi, également connu sous le nom de « Fiery » ou « The Fiery One », a écrit et réalisé les longs métrages OJuju et O-Town, qui ont tous deux été projetés dans de nombreux festivals, dont le Pan African Film Festival de Los Angeles, le Shockproof Film Festival de Prague, le New Voices in Black Film Festival de New York, le Gothenburg Film Festival et le Fantasia Film Festival de Montréal, et ont été acclamés par Screen Anarchy, IndieWire et The Hollywood Reporter.
Il a remporté de nombreux prix et nominations, notamment celui du meilleur film nigérian (OJuju), les African Movie Academy Awards (Oscars africains) et le Trailblazer Award aux Africa Magic Viewers Choice Awards (AMVCA). Son court métrage Hello, Rain, une adaptation de la nouvelle Hello, Moto de l’auteur lauréat du prix World Fantasy & Nebula, Nnedi Okorafor, a été présenté en première mondiale dans le cadre de la compétition internationale du Festival international du court métrage d’Oberhausen, et dans plus de 30 festivals comme le Fantasia Film Festival, où il a remporté la mention spéciale du jury, et le BFI London Film Festival, où il a été nommé pour le prix du court métrage. Il a participé au laboratoire de développement Less is More (LIM) du Groupe Ouest avec son projet de long métrage Mami Wata.
Réalisée conjointement par Hameed et Kane, la vidéo In the Shadow of Our Ghosts / À l’ombre de nos fantômes met en scène une personne marchant seule dans des espaces désertiques, urbains ou aux abords de l’eau, qui dialogue avec son ombre, unique compagne de son errance. La solitude de cette personne migrante traversant la contrée sahélienne est accompagnée par le son de ses pas, le bruissement du vent et l’écho des vagues qui se cassent sur une plage. Chevauchant l’image de ce corps anonyme en mouvement, une seconde vidéo montre la mer. Celle qui accueille des adeptes du surf, celle où le mirage d’un bateau prend forme au loin, celle qui rejette sur ses berges les vestiges de ce qu’elle a pris. In the Shadow of Our Ghosts / À l’ombre de nos fantômes relate le destin tragique de 11 hommes migrants retrouvés sans vie à bord d’un bateau fantôme balayé par les vents au sud-est des côtes de la Barbade, le 29 avril 2006, soit plus de quatre mois après leur départ du Cap-Vert, en Afrique. Leurs corps, desséchés par l’air salin et brûlés par le soleil, incarnent le deuil d’une conception naïve de l’océan perçu comme passif, voire bienveillant. La mer, à l’instar des politiques migratoires et des frontières qu’elles instaurent, engouffre, aujourd’hui comme hier, des milliers de vies anonymes. L’œuvre établit un lien poignant entre notre conception de la nature, la violence, l’actualité des vagues migratoires et l’histoire traumatique de la traite des personnes noires à travers le temps et l’espace.
Hamedine Kane
Hamedine Kane (né à Ksar, Mauritanie ; vit à Bruxelles, Belgique, et à Dakar, Sénégal) œuvre à mettre en relief les notions d’exil, d’errance et de mouvement par le truchement des mots et des images. Ses vidéos intimistes rendent visibles et audibles les personnes migrantes et forgent des récits sur leurs manières d’habiter le monde. L’artiste stimule la rencontre, l’accueil et la bienveillance en posant un regard poétique sur leur résilience. En s’intéressant aux sentiments humains, aux animosités, aux désirs, aux amours et aux conflits qui caractérisent l’être en relation, Kane propose de troquer le temps politique par un temps de vie.
Ayesha Hameed
Ayesha Hameed (née à Edmonton, Canada ; vit à Londres, Royaume-Uni) explore l’héritage des diasporas noires à travers la figure de l’océan Atlantique. Par une approche afrofuturiste alliant performances, essais sonores, vidéos et conférences, Hameed s’intéresse au pouvoir mnémonique des médiums, à savoir leur capacité de faire du corps un corps qui se souvient.
Les motifs de l’eau, de la frontière et du déplacement, récurrents dans son travail, permettent de réfléchir aux histoires et aux matérialités de la migration, et plus largement aux rapports entre l’être humain et ce qu’il conçoit comme la nature.
Par la force des choses et surtout de la machine nous sommes devenus des êtres somnambuliques des êtres privés de bon Dieu, des damnés de la terre et des cobayes par dessus-le-marché noir de l’histoire des cobayes de la machine.
Tétshim et Frank Mukunday
Frank Mukunday est originaire de Lubumbashi, RDC. Il est passionné de cinéma d’animation et travaille avec de nombreux animateurs congolais sur divers projets. Il s’associe en 2007 à Tétshim, Angelo Nzeka et Trésor Makonga, avec lesquels il travaille encore aujourd’hui.
Frank Mukunday et Tétshim réalisent depuis 2010 des films d’animation en autodidactes. Partant de la pratique du dessin (Tétshim) et de la vidéo (Frank), leur duo a fondé le studio « Crayon de cuivre » à Lubumbashi. Après deux essais expérimentaux « Cailloux » et « Ku Kinga », ils réalisent ensemble « Machini », sélectionné dans de nombreux festivals internationaux, dont la Biennale de Lubumbashi, DOK Leipzig, le Festival d’Annecy ou le Festival International du film de Rotterdam.
BAB SEBTA est une suite de reconstitutions de situations observées à Ceuta, enclave espagnole sur le sol marocain.
Ce lieu est le théâtre d’un trafic de biens manufacturés et vendus au rabais. Des milliers de personnes y travaillent chaque jour.
Randa Maroufi
Née en 1987 à Casablanca, Maroc.
Diplômée de l’Institut National des Beaux-Arts de Tétouan, de l’École Supérieure des Beaux-Arts d’Angers (France) ainsi que du Fresnoy (France).
Randa Maroufi est de cette génération advenue avec le règne des images. Elle les collectionne avec autant d’avidité que de méfiance, se pose sans cesse la question de leur véracité. Sa recherche se situe entre le reportage, le cinéma et l’étude sociologique qu’elle poursuit en réalisant des fictions ambiguës qu’elle met au service du réel, et le champ de ses expérimentations s’étend de l’occupation de l’espace public à la question du genre, dont elle relève les mécanismes de construction. Son travail qui se traduit essentiellement à travers la photographie, la vidéo la performance et le son, a été présenté lors d’événements d’art contemporain et de cinéma majeurs tels que: La Biennale de Marrakech (2014), Les Rencontres photographiques de Bamako (2015), Le Museum of Modern Art à New York (2016), Le Dubai Photo Exhibition (2016), le festival International du film de Clermont- Ferrand (2016), etc.