L’évangile du cochon créole

Mercredi 23 février 2022, 18h30 – Salle 300

Séance de courts métrages en partenariat avec la
Fondation pour la mémoire de l’esclavage

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de Michelange Quay

Fr.–Haïti fict. vostf 2004 coul. 19min (35mm)

Je suis le cochon créole
Je suis qui je suis
Je suis le porc de vos ancêtres
Ma chair est ta chair
Jusqu’à la Fin des Temps

Michelange Quay

Au cours d’un brillant parcours étudiant, Michelange Quay glane une licence d’anthropologie à Miami et une licence de cinéma à New York en 1994, puis sort diplômé de la Tisch School of the Arts de New York en 1997.

Il signe aux États-Unis les courts métrages Myth of Seus (1996) et 40 Days (1998), avant de devenir l’un des fers de lance du cinéma haïtien, qu’il chante dans des coproductions avec la France, grâce aux courts métrages Qu’on leur donne des yoyos (2004) et L’Évangile du cochon créole (2004), présenté au Festival de Cannes.

C’est également dans le cadre de la Résidence de la Cinéfondation cannoise que Michelange Quay planche sur son premier long métrage, Mange ceci est mon corps (2007), qui gagne les salles françaises en 2008. Sylvie Testud et Catherine Samie y sont fille et mère, dans une plongée sensorielle, étrange et onirique dans les racines, les croyances et les vibrations d’Haïti.

Ce film s’inscrit dans une séance de courts métrages comprenant :
Rod Zegwi Dan Pikan
Brulé Neige
Fouyé Zetwal
Blaké

Présentée par Dominique Taffin (Directrice de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage) et les cinéastes Wally Fall (Fouyé Zetwal), Mathieu Glissant (Brûlé neige), Michelange Quay (L’évangile du cochon créole).

An excavation of us

Dimanche 20 février 2022, 17h30 – Salle 300

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de Shirley Bruno

Fr.–Grèce–Haïti exp. vostf 2017
coul. et n&b 11min (cin. num.)

Les ombres de l’armée napoléonienne tombent sur les murs d​’une ​grotte mystérieuse nommée d’après Marie Jeanne​, une combattante d​e la révolution haïtienne. Cependant, un mythe local nous raconte différemment ​l’histoire de son acte de rébellion. La bataille qui se déroula à l’intérieur de sa grotte deviendra la révolte d’esclaves la plus aboutie de l’Histoire.

Shirley Bruno

Shirley est une réalisatrice de films américano-haïtienne qui vit entre New York, Haïti et la France. Elle a débuté comme documentariste et artiste multidisciplinaire avant d’entrer à la London Film School (Royaume-Uni) et d’obtenir une maîtrise avec mention en réalisation de film. Ses courts-métrages narratifs ont été présentés en Europe, au Canada, dans les pays de la région Caraïbes et aux États-Unis.

Shirley est boursière de la prestigieuse New York Foundation for the Arts ainsi que du New York State Council on the Arts (Individual Artist Grant / subvention pour les artistes individuels). Ses films traitent souvent de l’espace entre les générations, de la proximité et de la solitude au sein d’une famille et des non-dits qui nous marquent.

Ce film s’inscrit dans une séance de courts métrages (films d’art) comprenant :
When I Grow Up, I Want to Be a Black Man
Gwacoulou
Bab Sebta
Machini
À l’ombre de nos fantômes

Présentée par Dyana Gaye et Valérie Osouf (programmatrices)

Lumumba, la mort du prophète

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EnglishFrançais

LUMUMBA, THE DEATH OF THE PROPHET

de Raoul Peck

1991 / documentary / Germany – Switzerland – France / original title: LUMUMBA, THE DEATH OF THE PROPHET / 69′ / Color / status: finished film / feature / All rights / Catalogue France et International

« If I die tomorrow, it’s because a white man has armed a black man », repeated future Congo Prime Minister Patrice Lumumba in 1960. A highly personal film by a Haitian filmmaker who grew up in Leopoldville.

Film restaured by Velvet Film

Synopsis

Lumumba: la mort du prophète offers a unique opportunity to reconsider the life and legacy of one of the legendary figures of modern African history. Like Malcolm X, Patrice Lumumba is remembered less for his lasting achievements than as an enduring symbol of the struggle for self-determination. This deeply personal reflection by acclaimed fimmaker Raoul Peck on the events of Lumumba’s brief twelve month rise and fall is a moving memorial to a man described as a giant, a prophet, a devil, « a mystic of freedom, » and « the Elvis Presley of African politics. »

Filmography

_ 1983 : Leugt
– 1984 : Merry Christmas Deutschland
– 1988 : Haitian Corner
– 1993 : L’Homme sur les quais
– 1988 : Haitian Corner
– 1991 : Lumumba, la mort du prophète (Lumumba – Death of a Prophet); documentaire
– 1993 : L’homme sur les Quais (The Man by the Shore)
– 1994 : Desounen: Dialogue with Death; documentaire
– 1994 : Haiti – Le silence des chiens (Haiti, Silence of the Dogs); documentaire
– 1997 : Chère Catherine
– 1998 : Corps plongés, téléfilm
– 2000 : Lumumba
– 2001 : Le profit & rien d’autre ! (Profit & Nothing But! Or Impolite Thoughts on the Class Struggle); documentaire
– 2005 : Quelques jours en avril (Sometimes in April)
– 2006 : L’Affaire Villemin, téléfilm
– 2009 : L’École du pouvoir, téléfilm
– 2009 : Moloch Tropical; IFB Berlinale Special
– 2012 : Assistance Mortelle (Fatal Assistance); documentaire
– 2014 : Meurtre à Pacot (Murder in Pacot); IFB Panorama
– 2016 : I Am Not Your Negro; documentaire
– 2017 : Le jeune Karl Marx (The Young Karl Marx)

Raoul Peck

Haitian Film Director, Screenwriter and Producer.

Born in 1953 in Port-au-Prince (Haïti), Raoul Peck was educated in Haiti, Zaire (Congo), the U.S. and France. He studied engineering and economics at Berlin University, worked as a journalist and photographer from 1980 to 1985, and received his film degree from the Berlin Academy of Film and Television in 1988.


Peck explored the horrors of the Duvalier dictatorship in « Man by the Shore » (« L’Homme sur les Quais »/ »The Man on the Shore »), the first Haitian film invited in competition at the Cannes Film Festival 1993 and which was screened at the St Barth Film Festival in 1996; and in his documentary « Haiti: Silence of the Dogs ».
« In Lumumba: Death of a Prophet » (1991), documentary which was awarded the Procirep Prize, Festival du Réel and Best Documentary at the Montreal Film Festival in 1992; and « Chère Catherine » (1997)-a meditation about his final months as Haiti’s Minister of Culture, documentary which was awarded the Sony Special Prize at the 1997 Locarno Festival-Peck takes a personal approach to questions of history, in contrast to his more starkly political films.
Peck’s directorial career includes: « Lumumba, » which aired on HBO in 2002; « Haitian Corner »; « Desounen – Dialogue with Death »; « Haiti – Silence of the Dogs »; and « Corps Plongés. »
Peck was awarded the Nestor Almendros Prize (1994) by the Human Rights Watch in New York and The Irene Diamond Lifetime Achievement Award (2003) by Human Rights Watch.

Revue de presse

« Lumumba, la mort du prophète », de Raoul Peck

Présenté par Raoul Peck (cinéaste) et Armelle Chatelier (historienne)

Lumumba, la mort du prophète

de Raoul Peck

1991 / documentaire / Allemagne – Suisse – France / titre original : LUMUMBA, LA MORT DU PROPHÈTE / 69’ / Couleur / statut : film fini / long-métrage / Tous droits / Catalogue France et International

« Si je meurs demain, c’est qu’un Blanc aura armé un Noir », répétait en 1960 le futur Premier ministre du Congo, Patrice Lumumba. Un film très personnel du cinéaste haïtien grandi à Léopoldville.

Film restauré par Velvet Film

Lumumba selon Raoul Peck

Patrice Lumumba, héros de l’indépendance congolaise, n’a pas trente ans lorsque les premiers soubresauts d’une décolonisation bâclée le propulsent sur le devant de la scène politique internationale. De fonctionaire indigène au bureau de poste de Stanleyville, en passant par plusieurs séjours en prison pour vol ou pour incitation au désordre, il deviendra en l’espace de quelques années (1957-1960) l’homme le plus vilipendé de cette période intensive de la guerre froide. Période qui a mené le monde au bord d’un conflit mondial. Devenu premier ministre de l’un des pays les plus riches d’Afrique, son destin de héros tragique était tout tracé, son assassinat dès lors programmé. Il ne restera que trois mois au pouvoir. Janvier 1961, ses assassins n?avaient plus alors qu’à faire disparaître son corps.

«Il y eu d’abord un film documentaire, Lumumba, la mort d’un prophète, qui a été pour moi une tentative de faire le point sur une partie de ma vie et d’inscrire une mémoire personelle dans la trame de l’événement historique. Le film de « fiction » Lumumba se veut une approche moderne d’un héros historique contemporain, où le romanesque, le politique, la grande histoire comme la petite, l’intime, le quotidien, s’entrelacent et correspondent pour éclairer à la fois un destin individuel exceptionnel et une période importante de notre temps. Lumumba se doit de déranger. Il se doit de questionner notre époque sur ses tares passés et présentes, qui lui restent sur le visage comme d?affreuses verrues. Le Héros tragique est celui que chacun peut trahir impunément.

Je viens de passer dix huit mois comme Ministre de la Culture de mon pays Haïti. Un choix d’abord, bien évidement mais aussi une urgence incontournable. A cause de mes films, à cause de mon engagement, à cause d’un pays qui a su génération après génération, brûler ses ressources humaines.

Dix-huit mois d’une lutte politique dure et impitoyable, dans un pays qui hésite encore entre populisme hégémonique, donc simpliste et démocratie transparente donc compliquée par une tradition qui fait cruellement défaut. Une expérience personnellement douloureuse et l’apprentissage des limites de l’action politique.

C’est avec cet héritage aussi riche que conflictuel que je décide de revenir à ce projet ambitieux que constitue Lumumba. Histoire de faire le point à la lumière de mon propre parcours sur un destin politique biaisé et compris à la base. Histoire de revenir sur un terrain dont je domine mieux les contours. Histoire de remettre 37 ans après les pendules à l’heure au sujet d’un meurtre-sacrifice. Histoire de transcender mes propres douleurs, mes regrets, ma colère intacte. Histoire tout court.»

Raoul Peck

Synopsis

En 1962, un enfant haïtien rejoint ses parents, coopérants au Congo, ex-belge, nouvellement indépendant. Deux ans plus tôt, Patrice Lumumba, figure mythique de l’indépendance congolaise, trouvait la mort au Katanga.

À partir d’une photographie trouvée par sa mère où figure le leader congolais, l’enfant, devenu cinéaste, réalise trente ans plus tard, un film très personnel et sensible où biographie et histoire, témoignages et archives, constituent la trame d’une réflexion autour de la figure de Lumumba, son assassinat politique, les médias et la mémoire.

Fiche technique

Distinctions

Raoul Peck

Raoul Peck a réalisé une œuvre complexe et variée qui va du documentaire à la fiction télé.

Il réalise également des longs métrages : L’Homme sur les Quais, qui fut sélectionné en Compétition à Cannes 1993 et Lumumba, qui fut présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en 2000. Sometimes in April (2005) est lui présenté à Berlin, Moloch Tropical (2009) à Toronto et à Berlin.

Ancien Ministre de la Culture d’Haïti, Raoul Peck est depuis 2010, Président du Conseil d’Administration de La Fémis. En 2012, Raoul Peck fait partie du Jury du 65ème Festival de Cannes aux côtés du Président Nanni Moretti, Ewan McGregor ou encore Diane Kruger.

Filmographie

– 1983 : Leugt
– 1984 : Merry Christmas Deutschland
– 1988 : Haitian Corner
– 1993 : L’Homme sur les quais
– 1988 : Haitian Corner
– 1991 : Lumumba, la mort du prophète (Lumumba – Death of a Prophet); documentaire
– 1993 : L’homme sur les Quais (The Man by the Shore)
– 1994 : Desounen: Dialogue with Death; documentaire
– 1994 : Haiti – Le silence des chiens (Haiti, Silence of the Dogs); documentaire
– 1997 : Chère Catherine
– 1998 : Corps plongés, téléfilm
– 2000 : Lumumba
– 2001 : Le profit & rien d’autre ! (Profit & Nothing But! Or Impolite Thoughts on the Class Struggle); documentaire
– 2005 : Quelques jours en avril (Sometimes in April)
– 2006 : L’Affaire Villemin, téléfilm
– 2009 : L’École du pouvoir, téléfilm
– 2009 : Moloch Tropical; IFB Berlinale Special
– 2012 : Assistance Mortelle (Fatal Assistance); documentaire
– 2014 : Meurtre à Pacot (Murder in Pacot); IFB Panorama
– 2016 : I Am Not Your Negro; documentaire
– 2017 : Le jeune Karl Marx (The Young Karl Marx)

Revue de presse

“Un vrai poème pour l’histoire, pour un pays, pour un homme”

Libération

“Un film exceptionnel qui encourage le spectateur à s’engager dans la tâche urgente d’interroger l’histoire et notre place dans celle-ci.”

California Newsreel

« Lumumba, la mort du prophète », de Raoul Peck

Présenté par Raoul Peck (cinéaste) et Armelle Chatelier (historienne)

TIGRITUDES
NAIROBI

OCT —> DÉC. 2023

TIGRITUDES
LUSAKA

AOÛT—> SEPT. 2023

Haïti, le chemin de la liberté (Ayiti, men chimen libète)

Mercredi 19 janvier 2022, 18h30 – Salle 300

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d’Arnold Antonin

France doc. vostf 1974 n&b 1h32 (vidéo. num.)

Ce film retrace la lutte du peuple haïtien pour sa liberté, depuis l’arrivée de Christophe Colomb jusqu’au régime de Jean-Claude Duvalier. Une analyse encore brûlante d’actualité.

Arnold Antonin

Arnold Antonin est un cinéaste et producteur haïtien né à Port-au-Prince (Haïti) le 3 décembre 1942. Arnold Antonin est aussi professeur d’université, organisateur de débats, directeur d’un centre culturel. Il est Président de l’Association des Cinéastes Haïtiens.

Considéré comme l’un des pionniers du documentaire en Haïti, Arnold Antonin est un intellectuel et activiste reconnu. L’engagement politique de ses films l’a conduit à l’exil entre 1973 et 1986. Depuis son retour dans son pays natal, il a réalisé 17 documentaires et quelques spots éducatifs pour la télévision haïtienne. En 2002, il se tourne vers la fiction avec la réalisation de son premier long métrage Piwouli et le Zenglendo. Son deuxième long métrage de fiction est sorti en 2006 : Le président a-t-il le Sida ? (qui a eu deux prix au FESPACO 2007, OUAGADOUGOU, Burkina Faso).

Homme de carrières diverses, Arnold Antonin est connu tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays pour son engagement tant à la chose sociale, politique que culturelle. En effet, après avoir été membre de jury de plusieurs des plus prestigieux festivals internationaux de cinéma du Tiers Monde (La Havane, Namur, Ouagadougou) il a été honoré pour l’ensemble de son oeuvre et pour son documentaire Courage de Femmes dans le cadre de la remise du Prix Djibril Diop Mambety, au Festival International de Cinéma de Cannes en 2002.

Cependant, l’oeuvre qui l’a consacré est Ayiti, men chimen Libète, un documentaire long métrage qui a été projeté à travers le monde dans le cadre des multiples campagnes de mobilisation contre la dictature des Duvalier. M. Antonin est l’un des rares cinéastes haïtiens à avoir travaillé sur support film.

Militant du socialisme démocratique, en 1986, il retourne au pays après de nombreuses années d’exil et entre dans l’arène politique en proposant une modernisation des organisations et des pratiques. Il fonde le Centre Pétion Bolivar, un centre culturel et de débats politiques. Il organise le Forum libre du jeudi, espace pluraliste de rencontres et de débats. Il enseigne à l’École Nationale des Arts et à la Faculté des Sciences Humaines.

En 1988, il commence à travailler sur support vidéo et réalise une vingtaine de films documentaires et un long métrage de fiction Piwouli et le zenglendo.

Revue de presse

Fiche film Collectif Haïti de France

Présenté par Laurence Briot (programmatrice)