Gui.–Co.–Fr. doc. vostf 1990 coul. et n&b 52min (vidéo)
Marof Achkar – père du cinéaste – s’apprête à être nommé Haut-Commissaire à l’ONU. Il est alors rappelé par son gouvernement. Arrêté sur le tarmac de Conakry, il ne sortira pas vivant du camp Boiro.
David Achkar
David Achkar est né en 1960 à New York. Parti trop tôt, il promettait d’être l’un des plus brillants cinéastes de sa génération en Afrique. Il a laissé derrière lui une filmographie modeste mais significative. Allah Tantou, son œuvre la plus connue, est devenu le premier film africain à confronter les immenses coûts personnels et politiques des violations généralisées des droits de l’homme sur le continent. Il est décédé en 1998 à Conakry, en Guinée.
Filmographie :
Renaud-Barrault (1983) Allah Tantou (1990) Kiti, Justice en Guinée (1996)
avec Fousseyni Sissoko, Goundo Guissé Mali fict. vostf 1982 coul. 1h45 (35mm)
Dans une grande ville du Mali, Batrou, une étudiante, est la fille d’un des représentants du nouveau pouvoir, le gouverneur militaire Sangaré. Elle fait la connaissance de Bâ, un étudiant, petit-fils d’un des chefs traditionnels de la région. Le père de Batrou voit d’un très mauvais il leur liaison.
Sélection officielle, Festival de Cannes 1982, Étalon d’or FESPACO 1983, Tanit d’or Journées cinématographiques de Carthage 1983.
Souleymane Cissé
Le parcours de Souleymane Cissé est pour le moins impressionnant. Il n’a que 7 ans quand il commence à s’intéresser au cinéma. Après des études secondaires à Dakar, il revient au Mali en 1960, au moment où le pays prend son indépendance. C’est alors que survient pour lui la révélation, à l’occasion de la projection d’un documentaire sur l’arrestation de Lumumba : il fera du cinéma. Il décroche une bourse et part à Moscou, où il sera projectionniste, puis cinéaste.
En 1970, il est engagé comme caméraman par le ministère de l’Information malien. Deux ans plus tard, il réalise Cinq jours d’une vie, primé au Festival de Carthage. La sortie de son premier long métrage, Den Muso (La Fille), mené à bien grâce à la coopération française, relate l’histoire d’une jeune fille muette, violée puis rejetée par sa famille; il est interdit au Mali et vaudra à Souleymane Cissé d’être emprisonné. Il tourne des films mieux accueillis comme Baara (Le Travail), et Finyé (Le Vent), tous deux récompensés par l’Etalon de Yenenga au Fespaco. Mais c’est Yeelen (La Lumière), prix du Jury à Cannes en 1987, qui le révélera enfin au grand public. Il réalise en 1995 Waati (Le Temps) qui appréhende les traces profondes de l’apartheid et du racisme et Min Yé… (Dis-moi qui tu es) en 2009, qui reflète les contradictions d’une bourgeoisie malienne en quête de sens. Souleymane Cissé réalise en 2013 le documentaire O.Sembène, en hommage à son ami disparu. Son film O Ka (Notre Maison) est présenté en sélection officielle au 68ème Festival de Cannes 2015. Ce film relate son combat pour la vérité, qui pousse l’artiste à prendre la parole et à s’engager.
Cinéaste engagé, Souleymane Cissé est également président de l’Union des créateurs et entrepreneurs du cinéma et de l’audiovisuel de l’Afrique de l’Ouest (UCECAO), dont il est en partie à l’origine. Son travail lui a permis d’être élevé au rang de Commandeur de l’Ordre National du Mali, Commandeur des Arts et des Lettres de France.
Deux sourds-muets, une fille et un garçon font connaissance prés d’une base d’exploitation pétrolière située quelque part dans le tiers-monde. Elle, Américaine, suit son père dans ses pérégrinations à travers le monde partout ou poussent de nouvelles torches. Lui, un garçon du pays, vit avec ses deux sœurs dans une fermette délabrée que son père délaisse au profit d’un élevage artisanal de poulets. Entre eux s’établit une sympathie que toutes sortes de conditions et prédispositions vont affermir et développer en marge de la misère environnante profonde qui prend les aspects d’une illusoire, prospérité, d’un échange culturel douteux (élétro-ménagers sophistiqué contre-robes et bijoux traditionnels). Ce monde là dur et artificiel dans son désordre et ses contradictions, coupe l’équilibre d’une rencontre brève. Le départ du père vers de nouveaux chantiers, de nouvelles torchères vient rompre cette rencontre.
Étalon d’or, FESPACO 1985.
Brahim Tsaki
Brahim TSAKI est un réalisateur et scénariste algérien.
Né le 27 décembre 1946 à Sidi Bel Abbès (Algérie), il est mort le jeudi 2 septembre 2021, à Paris (France), à l’âge de 74 ans.
Diplômé de l’IAD en Belgique, dans la même promotion que Thierry Michel, Ngangura Mwese ou Michel Khleifi, Brahim Tsaki réalise son film de fin d’études Gare de triage » en 1975, avant de rentrer à Alger et de rejoindre le département documentaire de l’ONCIC (Office national du commerce et de l’industrie cinématographiques) en 1978. Ses premiers courts métrages sont tous trois des portraits d’enfants. Il va les réunir dans un long métrage : Les enfants du vent en 1981 avant d’écrire et de réaliser toujours au sein de l’ONCIC, l’Histoire d’une rencontre. Etalon d’or du Fespaco 1985.
Après ce film, il s’installe à Paris aux côtés de la journaliste Catherine Ruelle, avec laquelle il a deux fils El Habib et Mikhail-Ali.
Ils travaillent ensemble à l’écriture et à la mise en production de son film Les enfants des néons, produit par Tony Molière et présenté à Cannes dans le cadre de Perspectives du Cinéma français. Malheureusement, le film ne sort pas en salles, et n’est diffusé que sur Canal Plus. Commence alors une longue période de dépression pour le cinéaste dont il ne sortira que bien des années plus tard, grâce au producteur Belkacem Hadjadj, qui l’accompagne et le soutient pendant deux ans et lui permet de réaliser son dernier long métrage Ayrouwen en 2008, dans le désert algérien.
Brahim continuera d’écrire notamment un scénario intitulé Milord, avec son fils El Habib, mais le film ne trouve pas de producteur, et le cinéaste s’enfonce dans la maladie.
En présence de Catherine Ruelle (journaliste, spécialiste des cinémas d’Afrique) et Nabil Djedouani (fondateur des Archives numériques du cinéma algérien)
Suivi d’un débat modéré par Saad Chakali (critique de cinéma)
Ce court métrage signe le clap de début de la nouvelle vague du cinéma soudanais. Poétique et universel.
Film restauré par Arsenal.
Ibrahim Shaddad
Ibrahim Shaddad, né à Halfa au Soudan en 1945, a étudié à la Filmuniversität Babelsberg KONRAD WOLF. Il a écrit et réalisé de nombreux films et quelques pièces de théâtre. Pratiquement tous les films et pièces de théâtre au Soudan ont été abandonnés par les producteurs ou interdits par les gouvernements. Il est membre fondateur du Sudanese Film Group et membre du comité de rédaction du magazine Cinema.
Un photographe vit avec sa femme, chez ses beaux parents. Sans emploi sa belle mère ne lui accorde aucune sympathie. Il reçoit une lettre-contrat, pour un reportage sur la problématique de l’eau à Dakar… Gagnant de l’argent, il réussit à décrocher un sourire à sa belle mère, sous les yeux perplexes de sa femme. Il lui faudra vivre d’espoir ( duunde yakaar) jusqu’au prochain contrat….
Ousmane William Mbaye
Ousmane William Mbaye, réalisateur sénégalais, a étudié le cinéma à Paris et notamment à l’Université Paris VIII Vincennes, bouillon de culture des années 70.
De retour à Dakar, il démarre comme assistant réalisateur de Ousmane Sembene dans Ceddo, puis de Ben Diogaye Beye dans Les princes de Saint Germain des prés, et du documentaliste Samba Felix Ndiaye dans Dakar-Bamako.
A partir de 1979, il produit et réalise son premier court-métrage L’Enfant de Ngatch, qui remporte le Tanit de Bronze aux Journées Cinématographiques de Carthage. Il enchaine avec une série de courts métrages entre fiction et documentaire : Pain Sec, Dakar-clando, Fresque, Dial Diali.
Entre 1990 et 1997 il coordonne les Rencontres Cinématographiques de Dakar, RECIDAK, fondées par Annette Mbaye d’Erneville.
A partir des années 2000, il s’oriente résolument vers le documentaire avec la complicité de Laurence Attali au montage et à la production. Il réalise alors des portraits qui révèlent la mémoire souvent occultée du Sénégal : Xalima la plume, Fer & Verre, Mere-Bi, la mère,Président Dia, remportent tous de nombreux succès. Sorti en fin 2016, KEMTIYU, Cheikh Ant retrace la vie et l’œuvre du savant et homme politique sénégalais Cheikh Anta Diop.
Ce film s’inscrit dans une séance de courts métrages comprenant : Jamal Suzanne, Suzanne
Après la bataille de Kfar Chouba au Liban, en janvier 1975, Larbi Nasri, un jeune journaliste algérien, est pris dans le tourbillon des évènements qui précèdent la guerre civile.
Farouk Beloufa
Le cinéaste Farouk Beloufa, né en 1947, figure célébrée et maudite du cinéma algérien, il est l’auteur d’un unique long métrage devenu mythique : Nahla, tourné à Beyrouth au milieu des années 70, en une période troublée de l’histoire du Liban contemporain, dont il se fait l’écho avec une intensité rare.
Invisible dans les décennies qui suivirent sa sortie remarquée, le film est redécouvert à partir de 2009 en Algérie, pour la joie des cinéphiles du monde entier. Cette réapparition sera l’occasion de retrouver la parole d’un homme dont la mémoire du cinéma savait trop peu.
The film depicts an anti-colonial work on memory, a re-enactment played by amateurs of the massacre of Mueda that was carried out by Portuguese soldiers on 16th June 1960 when they opened fire on demonstrators, killing hundreds. This was the catalyst for the anti-colonial movement and popular theater started exploring it in 1968, while the war of independence (1964 – 1974) was still going on. Not only is the brutality of the colonial power depicted, but the stupidity and ridiculousness of its representatives too, as well as the ignominious role played by their collaborators.
Ruy Guerra
Ruy Alexandre Guerra Coelho Pereira is a Portuguese-Brazilian film director, screenwriter, film editor, and actor. Guerra was born a Portuguese citizen in Lourenço Marques (today Maputo) in Mozambique, when it was still Portuguese colony.
Guerra studied at IDHEC film school in Paris from 1952. In 1958 he started his career as an assistant director in several French films. Later on he immigrated to Brazil, where he directed his first feature film, Os Cafajestes (1962). It was entered into the 12th Berlin International Film Festival. In 1964, Guerra directed Os Fuzis, which placed him in the forefront of the emerging Cinema Novo movement. The film was entered into the 14th Berlin International Film Festival where it won the Silver Bear Extraordinary Jury Prize. After that, he directed the international production Tendres Chasseurs (1969), starring Sterling Hayden, and Os Deuses e os Mortos (1970). The tumultuous political landscape in 1970’s Brazil forced Guerra to stop filming until 1976, when he directed A Queda. The film was entered into the 28th Berlin International Film Festival, where it won the Silver Bear Special Jury Prize. In 1980, he returned to Mozambique where he shot Mueda, Memória e Massacre, that country’s first feature film. While in Mozambique, Guerra shot many short films and helped the creation of the National Institute for Cinema. In 1982, Guerra shot Eréndira in Mexico, based on the work by Gabriel García Márquez. He also directed the musical comedy A Ópera do Malandro (1985), based on Chico Buarque’s free theatrical adaptation of Bertold Brecht’s Threepenny Opera; the TV film Os Amores Difíceis, another adaptation of García Márquez; and Kuarup (1989). In 2000, Guerra’s Estorvo was nominated for the Golden Palm at the 2000 Cannes Film Festival. It was Guerra’s third nomination in the festival, after Erêndira and Kuarup. His 2004 film Portugal S. A. was the only film he did in Portugal and entered into the 26th Moscow International Film Festival.
Filmography
1954 : Quand le soleil dort (court métrage)
1962 : La Plage du désir (Os cafajestes)
1964 : Les Fusils (Os Fuzis)
1969 : Tendres Chasseurs (Ternos Caçadores)
1970 : Les Dieux et les Morts (Os Deuses e os Mortos)
1978 : La Chute (A Queda) coréalisé avec Nelson Xavier
1980 : Mueda, mémoire et massacre (Mueda, Memória e Massacre)
avec Romao Canapoquele, Filipe Gunoguacala Mozambique fict. vostf 1979 coul. 1h15 (35 mm)
Le 16 juin 1960 à Mueda, au Mozambique, l’armée portugaise exécute six cents personnes parmi la population, sur ordre du gouverneur portugais. Depuis l’indépendance de leur pays, les habitants de Mueda revivent chaque année cet événement en jouant dans une pièce de théâtre les rôles des bourreaux, victimes et spectateurs. Ce film fonde historiquement la mémoire cinématographique du processus de décolonisation et le travail de deuil du peuple.
Ruy Guerra
Né le 22 août 1931 à Lourenço Marques, aujourd’hui Maputo (Mozambique), Ruy Alexandre Guerra Coelho Pereira est un réalisateur et scénariste mozambicain, vivant au Brésil à partir de 1958. Fils de colons portugais, Ruy Guerra a vécu son enfance au Mozambique. Il poursuit ses études au Portugal, puis à l’IDHEC en France de 1952 à 1954.
Il sera l’assistant de Georges Rouquier et de Jean Delannoy. Il part alors pour le Brésil et participe à la fondation du Cinema Novo avec deux œuvres surprenantes : La Plage du désir (Os cafasjestes) en 1962, peinture aiguë des jeunes vitelloni de la petite-bourgeoisie carioca et Les Fusils(Os Fuzis) en 1964, film sur la paysannerie extrêmement pauvre du Nordeste. Les Fusils remporte le Grand prix du jury (Ours d’argent) au Festival de Berlin 1964. En 1969, il tourne en France Tendres Chasseurs (1969), un film étrange sur un ornithologue enfermé dans une île avec sa femme et son fils. L’année suivante, il met en scène un « film-opéra » tropicaliste Les Dieux et les Morts, mêlant magie et mythes sur fond de rivalités entre fazendeiros du Nordeste. En 1978, il coréalise avec Nelson Xavier La Chute (A Queda) qui se présente comme une suite aux Fusils et raconte la destinée de ses personnages retournés en ville. Présenté à la Berlinale 1978, le film remporte l’Ours d’argent – Prix spécial du jury. En 1980, Ruy Guerra retourne au Mozambique où il tourne Mueda, mémoire et massacre (Mueda, Memoria e Massacre), le premier long métrage du pays récemment indépendant et participe à la création de l’Institut du Cinéma à Maputo. En 1982, Guerra réalise Eréndira au Mexique, d’après l’œuvre de Gabriel García Márquez, présenté au Festival de Cannes 1983. En 1986, il dirige la comédie musicale Opera de Malandro adaptée de la pièce de théâtre écrite par Chico Buarque, chanteur-compositeur brésilien pour lequel Guerra a également écrit des paroles de chansons. Il est à nouveau en compétition officielle du Festival de Cannes avec Kuarup en 1989 et Estorvo en 2000. Ruy Guerra est, avec Glauber Rocha, l’un des réalisateurs les plus importants de la nouvelle vague du cinéma brésilien des années 1960, le Cinema novo.
Filmographie
1954 : Quand le soleil dort (court métrage)
1962 : La Plage du désir (Os cafajestes)
1964 : Les Fusils (Os Fuzis)
1969 : Tendres Chasseurs (Ternos Caçadores)
1970 : Les Dieux et les Morts (Os Deuses e os Mortos)
1978 : La Chute (A Queda) coréalisé avec Nelson Xavier
1980 : Mueda, mémoire et massacre (Mueda, Memória e Massacre)
During the late seventies and early eighties, a group of filmmakers who were then the staff of the Cinema Section at the Department of Culture issued a periodical named CINEMA. This same group then founded the Sudanese Film Group (SFG) in April 1989 to give them more independence from the state. The purpose of the group was to be fully engaged in all aspects of film production, screening, and teaching, as well as maintaining the passion of the Sudanese for the cinema. But on 30 June 1989 the coup d’état, which brought with it a suspicion of all forms of art, terminated any cultural aspirations and banned all civic society organizations. Finally in 2005 the heavy hand of the state was loosened somewhat, and the SFG was able to re-register. Arsenal – Institute for Film and Video Art digitally restored seven works by these Sudanese filmmakers in 2018. Suliman Elnour’s graduation film WA LAKIN ALARDH TADUR depicts everyday life at the time in a school in Yemen.
Suliman Elnour
BiographySuliman Elnour, born in 1947, is a Sudanese filmmaker and writer. He studied Folklore, African and Asian Studies at the University of Khartoum and film at Gerasimov Institute of Cinematography (VGIK), Moscow. He is a founding member of the Sudanese Film Group and a member of the editorial board of the magazine Cinema. Films 1978: Wa lakin alardh tadur / It Still Rotates. 1996: The Last Haven (21 min.). 1997: Africa, Jungle, Drums and Revolution. 2001: The Forgotten Village of Magano (14 min.).
À la fin des années 1970 et au début des années 1980, un groupe de cinéastes qui travaillaient alors au département cinéma du ministère de la Culture a publié le magazine CINEMA. Ce groupe a fondé le Sudanese Film Group (SFG) en avril 1989 afin de pouvoir fonctionner de manière plus indépendante de l’État. Son objectif était de s’impliquer dans tous les aspects de la production, de la projection et de l’enseignement cinématographiques, et de maintenir la passion soudanaise pour le cinéma. Le 30 juin 1989, cependant, le coup d’État, qui entraîne une méfiance à l’égard de toutes les formes d’art, met fin à toute entreprise culturelle. Toutes les organisations de la société civile ont été interdites. En 2005, la main ferme de l’État s’est finalement quelque peu relâchée et le SFG a pu à nouveau s’enregistrer. L’Arsenal – Institute for Film and Video Art avait sept œuvres de ces cinéastes soudanais restaurées numériquement en 2018. Le film de fin d’études de Suliman Elnour WA LAKIN ALARDH TADUR décrit la vie quotidienne dans une école au Yémen à cette époque.
Suliman Elnour
Suliman Elnour, né en 1947, est un cinéaste et auteur soudanais. Il a obtenu un diplôme en folklore, études africaines et asiatiques à l’Université de Khartoum et un diplôme en cinéma à l’Institut de cinématographie Gerasimov (VGIK) à Moscou. Il est membre fondateur du Sudanese Film Group et membre du comité de rédaction du magazine Cinema
avec les voix de Toto Bissainthe, Marceline Alessé Mauritanie doc. vostf 1978 coul.1h25 (vidéo num.)
Un témoignage. Ce sont les images et les sons enregistrés sur toute l’aire de lutte du peuple sahraoui et ils témoignent de sa volonté de vivre libre chez lui tout en replaçant le « problème sahroui » dans un contexte véritable. Ex-colonie espagnole dont les richesses sont considérables, le Sahara Occidental devait, comme beaucoup de pays africains, accéder à l’indépendance selon les résolutions des Nations-Unis. L’aveuglement colonial et les tergiversations politiques entrainèrent une prise de conscience plus grande du peuple. Un mouvement national, le Front polisario, fut créé le 10 Mai 1973. Dès le 20 Mai la lutte armée était déclenchée. L’appétit des voisins s’est révélé lors de l’agonie de Franco en Espagne. Depuis 1975, les choses ont bien changé avec la création de la République Sahraoui Démocratique et de l’existence de « zones libérées ». Les soldats marocains sont cantonnés dans les villes. La Mauritanie est sortie de la guerre et a reconnu le Front Polisario. Il s’agissait pour nous de témoigner. La cause du peuple sahraoui est juste. Les moments passés avec lui rendent bien compte de sa détermination à vivre chez lui.
Med Hondo
Né en 1936 en Mauritanie, descendant d’une famille d’esclaves affranchis, Med Hondo arrive à Marseille en 1958. Là commence une vie de petits boulots, une prise de conscience politique et le développement d’une passion pour l’art dramatique et le cinéma.
Après avoir réalisé deux courts-métrages, il entreprend le tournage de Soleil Ô (1969), film au budget dérisoire tourné durant les week-ends. Malgré ces contraintes techniques, ce premier long-métrage démontre la maîtrise cinématographique du réalisateur et une réflexion forte sur la désillusion d’un immigrant africain arrivant sur le sol français. À l’enchantement des premiers instants fait place l’amertume face à un racisme ordinaire et à la peur croissante d’une « invasion noire ».
Ce film préfigure déjà les thématiques de l’œuvre de Med Hondo. Un cinéma, pourtant encore méconnu en France, qui questionne et met à mal les rapports entre les peuples Africains et leurs anciens colonisateurs. West Indies ou les nègres marrons de la liberté (1979) illustre parfaitement cette problématique au travers d’une comédie musicale sur la traite des esclaves et sur l’asservissement des populations antillaises à la culture européenne.
C’est aussi l’émancipation des peuples d’Afrique qui se trouve au coeur du cinéma de Med Hondo. Polisario : un peuple en armes (1978) et Nous aurons toute la mort pour dormir (1977) documentent la lutte armée du Front Polisario pour l’indépendance du Sahara Occidental. Dans Sarraounia (1987), Med Hondo évoque la vie de la reine africaine du même nom ayant résisté avec son peuple face aux massacres perpétrés par les colonisateurs de la sanglante mission Voulet-Chanoine à la fin du XIXe siècle.
Depuis le dépôt de sa filmographie et de ses archives en 2015, Ciné-Archives gère les droits de diffusion de ses films et oeuvre à leur conservation et à leur valorisation. En 2017, son premier film Soleil Ô a été restauré par la World Film Foundation de Martin Scorsese, au laboratoire l’Immagine Ritrovata à Bologne ouvrant la voie à une redécouverte de ce cinéaste profondément imprégné d’une culture marxiste.
avec les habitants de Toualàa (Oulad Ziane) Maroc fict. vostf 1978 coul. 1h34 (cin. num.)
Abdelwahed, jeune fellah, rêve de fuir sa campagne et de s’exiler en France. Premier film marocain en compétition officielle à Cannes qui se propose d’observer le quotidien en monde rural.
Sélection Un certain regard, Festival de Cannes 1978
Restored in 2015 by The Film Foundation’s World Cinema Project in collaboration with Ahmed El-Maanouni. Restoration carried out at Cineteca di Bologna/L’Immagine Ritrovata laboratory; 4k scan performed at Eclair laboratories.
Ahmed El Maânouni
Né en 1944 à Casablanca (Maroc).
Il étudie l’économie, le théâtre et ensuite le cinéma, à l’I.N.S.A.S. de Bruxelles. Directeur de la photographie sur de nombreux films, il a également écrit pour le théâtre et la télévision.