Lettre paysanne

Vendredi 21 janvier 2022, 16h00 – Salle 100

, , , ,

de Safi Faye

avec Assane Faye, Maguette Gueye
Sénégal doc.-fict. vostf 1975 coul.
1h38 (vidéo num.)

Dans un petit village d’agriculteurs-éleveurs au Sénégal habitent Ngor et Coumba. Il y a maintenant deux ans que Ngor désire épouser Coumba. Et cette année encore, la récolte est mauvaise… Les pluies sont insuffisantes, irrégulières. Or l’arachide, culture coloniale, la seule commercialisable, ne se récolte qu’une fois par an.

Safi Faye

Née en 1943 à Fad’jal (Sénégal), Safi Faye est enseignante quand Jean Rouch lui propose de jouer dans Petit à petit en 1971. Elle est la première femme africaine à se lancer dans la réalisation de films. A Paris, elle étudie le cinéma et l’ethnographie et réalise en 1972 son premier court métrage, La passante.

En 1975, elle tourne un long métrage, Lettre paysanne (Kaddu Beykat), traitant des problèmes économiques du monde rural. Son deuxième long métrage, Fad’jal (1979), tourné dans son village natal et qui reçoit le Prix George Sadoul 1975 et de nombreux autres prix, traite de l’opposition entre tradition et modernité.

Diplômée de l’Ecole Normale de Rufisque (Sénégal), elle a suivi des études d’ethnologie à l’EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris). Elle soutient en 1979 un doctorat de 3e cycle sur la religion des Sérères. Elle a étudié le cinéma à l’école Louis Lumière en 1979-1980.

Safi Faye travaille également pour des programmes internationaux de télévision, notamment Goob Na Nu (La récolte est finie) et Man Sa Yay (Moi, ta mère) (1979), Souls in the sun (Les âmes au soleil) (1981) et Selbe and So many others (Selbé parmi tant d’autres) (1982). En 1997, elle présente Mossane au Fespaco tourné dix ans plus tôt et dont la sortie était retardé par un pénible conflit avec son producteur. 

Revue de presse

Africiné – La sénégalaise Safi FAYE

Pressure

Jeudi 20 janvier 2022, 21h00 – Salle 300

, , , ,

de Horace Ové

avec Herbert Norville, Oscar James
UK fict. vostf 1976 coul. 2h01 (16mm)

Tom (Herbert Norville) est un jeune Anglais dont la famille est originaire de Trinidad. Même s’il a bien réussi ses études, l’arrivée sur le marché du travail est un choc. Il se rend compte rapidement que personne ne veut de lui. Il se pose alors des questions sur son futur et son identité, coincé à égale distance entre ses parents, ses amis blancs, son frère membre Black Panthers et ses amis délinquants.

Copie en provenance du British Film Institute

Horace Ové

Horace Ové, né le 3 décembre 1939 à Trinité, est un cinéaste, photographe, peintre et écrivain britannique né à Trinité et né à Trinité. Il est l’un des principaux cinéastes noirs indépendants à émerger en Grande-Bretagne au cours de la période d’après-guerre.

Il détient le Guinness World Record pour avoir été le premier cinéaste britannique noir à diriger un long métrage, Pressure (1975).Dans son documentaire rétrospectif, 100 Years of Cinema, le British Film Institute (BFI) a déclaré : « Horace Ové est sans aucun doute un pionnier de l’histoire britannique noire et son travail offre une perspective sur l’expérience noire en Grande-Bretagne ». Ové a construit une carrière prolifique et parfois controversée en tant que cinéaste, documentant le racisme et le mouvement Black Power en Grande-Bretagne pendant de nombreuses décennies à travers la photographie et dans des films tels que le Nigger de Baldwin (1968), Pressure and Dream to Change the World (2003).

Revue de presse

« Pressure » (1975) de Horace Ové | Cinéma de rien

Présenté par Laurence Briot (programmatrice)

Aziza

Jeudi 20 janvier 2022, 18h30 – Salle 300

, , , ,

d’Abdellatif Ben Ammar

avec Yasmine Khlat, Raouf Ben Amor
Tun.–Alg. fict. vostf 1980 coul.
1h35 (vidéo num.)

La Tunisie de 1980. L’aube se lève sur un monde qui change. Et c’est pour un vieil homme la dépossession du passé, les premiers pas maladroits vers la froide lumière de la mort.

Pour Aziza, c’est une aube aussi, lorsqu’on choisit son destin, cette froide lumière. Choix difficile et solitaire parce que l’indépendance d’une très jeune femme dans le monde islamique est chaque jour, à chaque moment, à chaque rencontre à conquérir et à sauvegarder.

Quinzaine des Réalisateurs, Festival de Cannes 1980

Abdellatif Ben Ammar

Réalisateur, producteur, né le 25 avril 1943 à Tunis.

Après avoir entamé des études supérieures de mathématiques (Lycée Alaoui), Abdellatif Ben Ammar se tourne vers le cinéma et obtient un diplôme en prise de vues à l’Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC) de Paris.

À son retour en Tunisie, il est engagé par la SATPEC comme opérateur et commence à tourner des courts-métrages et à assister des réalisateurs tunisiens et étrangers. En 1969, il réalise son premier long-métrage, Une si simple histoire, puis fonde avec Abdellatif Layouni une société de productions, Latif Productions, ce qui lui permet de tourner des documentaires, des fictions ou encore des spots publicitaires.

Filmographie :

1966 : 2 + 2 = 5 (CM) coréalisateur avec Hassen Daldoul et Mustapha Fersi.

1967 : Le Cerveau (CM)

1967 : Opération yeux (CM)

1968 : L’Espérance (CM)

1969 : Une si simple histoire.

1971 : Sur les traces de Baal (CM)

1972 : Mosquées de Kairouan (CM)

1973 : Sejnane.

1975 : Sadiki (CM)

1977 : Métamorphoses (CM)

1980 : Aziza.

2002 : Le Chant de la Noria.

2003 : Khoutaf faouka assahab.

2010 : Les Palmiers blessés.

Revue de presse

Fiche film – Africultures

Baks (Yamba)

Mercredi 19 janvier 2022, 21h00 – Salle 300

, , , ,

de Momar Thiam

avec Mangoné N’Diaye, Nar Sène
Sénégal fict. vostf 1974 coul. 1h30 (16mm)

Film culte et énorme succès à sa sortie, Baks, œuvre rare et subversive, défie les codes
de la morale traditionnelle pour dresser le portrait d’une jeunesse populaire dakaroise.

Bien qu’issu de milieu très modeste, Idrissa mène une vie d’enfant gâté qui se soucie peu des études et de l’école. Le voici qu’il découvre les multiples secrets d’un quartier populaire : le marché, le canal, les poubelles, le cinéma, la plage et enfin les rochers tranquilles. Le voilà bientôt noyé dans l’univers solitaire des trafiquants et fumeurs de chanvre indien. Il est intégré dans une bande dont le cerveau « Brother Thie » fait de lui un précieux auxiliaire.

Momar Thiam

Né le 24 septembre 1929 et mort le 18 août 2014 à Dakar. Il fréquente l’école de Thionck (centre-ville de Dakar, quartier du Plateau).

Photographe, il travaille ensuite au service cinéma du ministère de l’Information. Momar Thiam se rend à la fin de l’année 1959 à Saint-Maur et Saint-Cloud en France pour une formation de caméraman. A son retour en 1961, le jeune caméraman intègre les Actualités sénégalaises créées en 1960 par le président Léopold Sédar Senghor.

Premier caméraman sénégalais à intégrer les Actualités sénégalaises, il assiste aux débuts du cinéma sénégalais. Momar Thiam a filmé l’inauguration de la grande mosquée de Touba en 1963 par le président Léopold Sédar Senghor et le khalife général des mourides, Serigne Fallou Mbacké.

Thiam était à Kidira (environ 650 Km à l’est de Dakar) pour immortaliser ce qui a été considéré par les historiens comme la « réconciliation » entre Senghor et le président malien Modibo Keïta après l’éclatement de la Fédération du Mali. Il était aussi là pour la première tournée de Senghor en Casamance en 1963 ou encore la pose de la première pierre du Théâtre national Daniel Sorano.

Mais un coup d’arrêt intervient en 1964. Cette année-là, il quitte les Actualités parce que, dit-il, sa situation n’a jamais était régularisée. Il s’adonne alors à son autre passion, la photographie. Son appareil fixe alors des moments du premier Festival mondial des Arts nègres en 1966. Il collabore en même temps avec le Musée dynamique où il sera finalement recruté en 1968.

Avant de quitter les Actualités sénégalaises, Momar Thiam avait eu le temps de réaliser, en 1963, son premier film, Sarzan, tiré du conte de l’auteur sénégalais Birago Diop.

La parenthèse des clichés refermée, il reprend la caméra pour tourner »La lutte casamançaise » (1968), La Malle de Maka Kouli, d’après un conte de Birago Diop (1969). Karim, débuté en 1970 et achevé en 1971, est le premier long métrage de Momar Thiam. Il est adapté du roman du même nom d’Ousmane Socé Diop. En 1974, coproduit par la Société nationale de cinéma, Momar Thiam réalise ce que Paulin Soumanou Vieyra considère comme son meilleur film, Baks. D’une durée de 1heure 50 minutes, ce film traite du problème de la drogue au Sénégal.

C’est donc riche de cette expérience que le »doyen » suit avec intérêt l’évolution du cinéma sénégalais. Il est l’un des rares anciens à encore fréquenter régulièrement le siège de l’Association des cinéastes (CINESEAS) qu’il a dirigée pendant cinq ans (1987-1992).

El Hadji Momar veut son centre de documentation et de recherche cinématographique à Dakar, un musée qui permettrait à tous ceux qui s’intéressent à l’évolution du cinéma sénégalais d’avoir accès aux films, à du matériel ayant servi à faire les premiers films.

Revue de presse

Fiche film – Festival international du film indépendant de Lille métropole

La projection de ce film sera précédée de Les Princes noirs de Saint‑Germain des Prés

Séance présentée par Dyana Gaye et Valérie Osouf (programmatrices)

Haïti, le chemin de la liberté (Ayiti, men chimen libète)

Mercredi 19 janvier 2022, 18h30 – Salle 300

, , , ,

d’Arnold Antonin

France doc. vostf 1974 n&b 1h32 (vidéo. num.)

Ce film retrace la lutte du peuple haïtien pour sa liberté, depuis l’arrivée de Christophe Colomb jusqu’au régime de Jean-Claude Duvalier. Une analyse encore brûlante d’actualité.

Arnold Antonin

Arnold Antonin est un cinéaste et producteur haïtien né à Port-au-Prince (Haïti) le 3 décembre 1942. Arnold Antonin est aussi professeur d’université, organisateur de débats, directeur d’un centre culturel. Il est Président de l’Association des Cinéastes Haïtiens.

Considéré comme l’un des pionniers du documentaire en Haïti, Arnold Antonin est un intellectuel et activiste reconnu. L’engagement politique de ses films l’a conduit à l’exil entre 1973 et 1986. Depuis son retour dans son pays natal, il a réalisé 17 documentaires et quelques spots éducatifs pour la télévision haïtienne. En 2002, il se tourne vers la fiction avec la réalisation de son premier long métrage Piwouli et le Zenglendo. Son deuxième long métrage de fiction est sorti en 2006 : Le président a-t-il le Sida ? (qui a eu deux prix au FESPACO 2007, OUAGADOUGOU, Burkina Faso).

Homme de carrières diverses, Arnold Antonin est connu tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays pour son engagement tant à la chose sociale, politique que culturelle. En effet, après avoir été membre de jury de plusieurs des plus prestigieux festivals internationaux de cinéma du Tiers Monde (La Havane, Namur, Ouagadougou) il a été honoré pour l’ensemble de son oeuvre et pour son documentaire Courage de Femmes dans le cadre de la remise du Prix Djibril Diop Mambety, au Festival International de Cinéma de Cannes en 2002.

Cependant, l’oeuvre qui l’a consacré est Ayiti, men chimen Libète, un documentaire long métrage qui a été projeté à travers le monde dans le cadre des multiples campagnes de mobilisation contre la dictature des Duvalier. M. Antonin est l’un des rares cinéastes haïtiens à avoir travaillé sur support film.

Militant du socialisme démocratique, en 1986, il retourne au pays après de nombreuses années d’exil et entre dans l’arène politique en proposant une modernisation des organisations et des pratiques. Il fonde le Centre Pétion Bolivar, un centre culturel et de débats politiques. Il organise le Forum libre du jeudi, espace pluraliste de rencontres et de débats. Il enseigne à l’École Nationale des Arts et à la Faculté des Sciences Humaines.

En 1988, il commence à travailler sur support vidéo et réalise une vingtaine de films documentaires et un long métrage de fiction Piwouli et le zenglendo.

Revue de presse

Fiche film Collectif Haïti de France

Présenté par Laurence Briot (programmatrice)

De Cierta manera

Dimanche 16 janvier 2022, 20h30 – Salle 300

, , , ,
EnglishFrançais

DE  C I E R T A  
M A N E R A

Directed by Sara Gomez

With Mario Balmasela, Yolanda Cuellar, Mario Limonta, Iaura Mendoza, Bobby Carcases, Sarita Reyes

Cuba, 1974, 79 min

Synopsis

DE CIERTA MANERA, a documentary-style feature film, describes life in a poor neighborhood in post-revolutionary Cuba. Yolanda, an elementary school teacher, and Mario, who works in a factory, become a couple. While Yolanda strives for an educational approach that integrates marginalized students, causing conflict with colleagues and parents, Mario finds it difficult to let go of patriarchal role models. Their contrary ideals put their relationship to the test, while at the same time critically reflecting the process of social transformation. This was the first Cuban feature-length film directed by a woman. « The masterpiece of the 1970s. Sara Gómez could not prove her unusual talent again. She died at the age of 30, before the film was completed. » (Peter B. Schumann)

Directed and story by Sara Gomez
Dramaturgy by Tomas Gutierrez Alea & Julio Garcia Espinosa
Image: Luis Garcia
Music: Sergio Vitier & Sara Gonzalez (singer)

Film restauré par Arsenal – Institut für Film und Videokunst

Sara Gómez

November 8, 1942 in Havanna, Cuba; † June 2, 1974, ibid., was a filmmaker and sript writer. Brought up in a middle-class black family, she studied literature, piano and Afro-Cuban ethnography. She worked as a journalist before joining the newly-formed Instituto Cubano del Arte e Industria Cinematográficos (ICAIC) in 1961, where she subsequently served as assistant director to Jorge Fraga and Tomás Gutiérrez Alea, as well as to the visiting French director Agnes Varda. One of only two black filmmakers at ICAIC at the time, and for several years its only woman director, Gómez made a series of documentary shorts on assigned topics before directing her first feature « De cierta manera ». She died before she could complete the film.

Press release

Polémica Cubana» Blog Archive » “De cierta manera”, le dernier film de Sara Gomez

DE  C I E R T A  
M A N E R A
de Sara Gómez

avec Yolanda Cuéllar,
Mario Balmaseda
Cuba doc.-fict. vostf 1974
coul. 1h19 (cin. num.)

Cuba, 1974, 79 min

Yolanda, une jeune institutrice, travaille à La Havane, dans le nouveau quartier de Miraflores, construit en 1962 afin de reloger les habitants d’un bidonville. Elle doit affronter quotidiennement les réticences d’une population alors habituée à vivre dans la marginalité. Elle est amoureuse de Mario, un jeune ouvrier en quête d’une légitimité nouvelle au sein des brigades révolutionnaires.

Cette romance contrariée permet à Sarita Gómez de révéler les contradictions et les manquements du Cuba post-révolutionnaire. Mêlant des séquences documentaires à de nombreux modes de récits narratifs, elle dénonce ici le machisme et la violence de classe de la société entière.

Film restauré par Arsenal – Institut für Film und Videokunst

Sara Gómez

Sara Gómez aka Sarita Gómez (8 novembre 1942 – 2 juin 1974) est une cinéaste cubaine, membre de l’ICAIC (Instituto Cubano del Arte e Industria Cinematográficos, en anglais: Institut Cubain d’Art et d’Industrie Cinématographique) au cours de ses premières années. Elle est l’une des deux seules cinéastes noires présentes. Elle est la première et pour toute sa vie, la seule réalisatrice de Cuba.

Gómez est connue pour son premier et dernier long métrage, De Cierta Manera (One Way ou autre) (1974). Gómez est une réalisatrice révolutionnaire, qui représente la communauté afrocubaine, les questions féminines et le traitement des secteurs marginalisés de la société. Le film de Sara Gómez identifie les problèmes du colonialisme, particulièrement vécus par les communautés précédemment marginalisées (noirs, femmes, pauvres, religieux et jeunes) qui ne connaissaient pas les possibilités d’un avenir meilleur. « Exposer les racines du monde qui devaient être abandonnées et exiger l’arrivée de l’avenir : sa mission était de permettre à ces communautés de comprendre le processus de ce qui se passait dans leur vie, leurs besoins et leurs départs possibles. » Le travail de Gómez a mis en évidence les inégalités de classe sociale, ainsi que la discrimination raciale et de genre.

Revue de presse

Polémica Cubana» Blog Archive » “De cierta manera”, le dernier film de Sara Gomez

TIGRITUDES COLOGNE

SEPT 2023

Badou Boy

Dimanche 16 janvier 2022, 17h30 – Salle 300

, , , ,

de Djibril Diop Mambety

avec Lamine Ba, All Demba Ciss
Sénégal fict. vostf 1970 coul 56min (16mm)

Ce film relate les aventures de Badou Boy, jeune homme espiègle et effronté, dans les rues de Dakar ou à bord d’un car de transport public. Portraits humoristiques des voyageurs, course-poursuite avec la police, surnommée « le dragon noir ». Une chronique de la vie quotidienne dans le Dakar populaire.

Quinzaine des Réalisateurs, Festival de Cannes 1971

Film restauré par la Cinémathèque de Bologne

Djibril Diop Mambety

Aussi connu sous le nom de Djibril DIOP à ses débuts dans Contras’City, ou dans les films italiens où il a figuré comme acteur.

Il fait des études de théâtre, devient acteur au Théâtre National Sorano et dans quelques films sénégalais et italiens. Il a joué dans le sulfureux Il Decamerone Nero (Le Décaméron Noir) de Piero Vivarelli (1972, France/Italie) tourné au Sénégal.

En 1968, il réalise Contras City, le premier film africain comique. En 1969, il tourne Badou Boy, un moyen métrage en partie autobiographique. Après Touki Bouki, son œuvre la plus célèbre, il réalise Parlons grand-mère, un documentaire sur le tournage de Yaaba de Idrissa Ouedraogo. En 1992, il revient à la fiction et réalise Hyènes, d’après une pièce de théâtre La visite de la vieille dame de Friedrich Dürrenmatt, l’auteur suisse. Hyènes est présenté en sélection officielle au Festival International du Film de Cannes en 1992.

Revue de presse

Le cinéma des martyrs : corps d’acteurs et jeu de transgression de symboles dans les films de Djibril Diop Mambety

La projection de ce film sera précédée de You hide me

Suivie d’un débat avec Nora Philippe (cinéaste, curatrice) et Brice Ahounou (anthropologue, journaliste, programmateur) modéré par Zahia Rahmani (historienne d’art, écrivaine)

Kongi’s Harvest

Dimanche 16 janvier 2022, 14h30 – Salle 500
Samedi 29 janvier 2022, 16h30 – Salle 500

, , , ,

d’Ossie Davis

avec Wole Soyinka, Rasidi Onikoyi
Nig.–É.-U.–Suè. fict. vostf 1970 coul. 1h32
(vidéo num.)

Kongi’s Harvest est une adaptation cinématographique d’une pièce de théâtre écrite par Wole Soyinka en 1965 avec le même titre. Le film analyse la dégénérescence du pouvoir personnel dans l’Afrique indépendante et fait la satire de la tyrannie qui en résulte à travers la confrontation entre un politicien populiste et un chef traditionnel.

Ossie Davis

Né le 18 Décembre 1917 à Cogdell en Georgie.

Acteur, producteur, réalisateur et dramaturge, il est le fils d’un cheminot. Après ses études collégiales, il se rend à New York espérant débuter une carrière d’écrivain mais il travaille comme concierge, ouvrier ou commis avant de découvrir le théâtre durant son service militaire lors de la Seconde Guerre Mondiale.

Il fait ses débuts à Broadway en 1946 et y joue jusqu’aux années 50 des rôles de soutien de même qu’il fit quelques apparitions dans des films tels que No Way Out en 1950, Are the days en 1963 ou The Cardinal en 1963.

En 1961, il triomphe à Broadway comme auteur et comme star de la pièce Purlie Victorious et répètera cet exploit avec le film Gone Are the days deux ans plus tard.

En 1970 il tourne son premier film comme directeur, Cotton Comes to Harlem. S’enchainent ensuite les tournages et apparitions dans les longs métrages mais aussi les séries TV. Au total, cela représente plus de 80 films et séries tv. Acteur favori de Spike Lee, il joue quasiment dans tous ses films.

Revue de presse

Kongi’s Harvest – Film (Movie) Plot and Review – Publications

Présenté par Dyana Gaye et Valérie Osouf (programmatrices)

Emitaï

Samedi 15 janvier 2022, 20h30 – Salle 300

, , , ,

d’Ousmane Sembene

avec Ibou Camara, Ousmane Camara
Sénégal fict. vostf 1971 coul.
1h35 (vidéo num.)

En 1942, pendant la Seconde guerre mondiale, dans un village de Casamance, au Sénégal, le Colonel Armand obéissant à un ordre venu de France doit prélever tout le riz cultivé. Ce sont les femmes qui sont responsables des récoltes : la plupart des hommes ont été réquisitionnés pour se battre en métropole. Elles décident de résister et cachent leur riz. L’armée arrive pour punir le village.

Quinzaine des Réalisateurs, Festival de Cannes 1972

Ousmane Sembene

Ousmane Sembène (né le 1er janvier 1923 à Ziguinchor, Sénégal, mort le 9 juin 2007 à Dakar, Sénégal), est un écrivain, réalisateur, acteur et scénariste majeur de l’Afrique contemporaine, connu pour ses aspects militants sur les questions politiques et sociales.

En 1946, il embarque clandestinement pour la France et débarque à Marseille, où il vit de différents petits travaux. Il est notamment docker au port de Marseille pendant dix ans. Il adhère à la CGT et au Parti communiste français. Il milite contre la guerre en Indochine et pour l’indépendance de l’Algérie.

En 1956, il publie son premier roman, Le Docker noir qui relate son expérience de docker. Puis en 1957 il publie Ô pays, mon beau peuple. En 1960, il publie un nouveau roman, les Bouts de bois de Dieu qui raconte l’histoire de la grève des cheminots en 1947-1948 du Dakar-Niger, la ligne de chemin de fer qui relie Dakar à Bamako. L’histoire se déroule parallèlement à Dakar, Thiès et Bamako sur fond de colonialisme et de lutte des cheminots pour accéder aux mêmes droits que les cheminots français.

En 1960, l’année de l’indépendance du Soudan français — qui devient le Mali — et du Sénégal, Ousmane Sembène rentre en Afrique. Il voyage à travers différents pays : le Mali, la Guinée, le Congo. Il commence à penser au cinéma, pour donner une autre image de l’Afrique, voulant montrer la réalité à travers les masques, les danses, les représentations.

En 1961, il entre dans une école de cinéma à Moscou. Il réalise dès 1962 son premier court-métrage Borom Saret (le charretier), suivi en 1964 par Niaye.

Revue de presse

« Emitaï », par Ignacio Ramonet (Le Monde diplomatique, juin 1977)

Du riz et des femmes : de la résistance des Casamançais pendant la Seconde Guerre mondiale dans Emitaï d’Ousmane Sembène

La projection de ce film sera précédée de Cheval de boue

Symbiopsychotaxiplasm : take one

Samedi 15 janvier 2022, 18h00 – Salle 300

, , , ,

de William Greaves

avec Patricia Ree Gilbert, Don Fellows
États-Unis fict. vostf 1968 coul. 1h15 (cin. num.)

Le tournage d’un film sur un couple en crise. Hors champ, le réalisateur et l’équipe technique discutent du projet. De multiples caméras et niveaux de lectures pour une mise en abîme passionnante.

William Greaves

Le cinéaste William Greaves est né à New York de parents originaires de la Jamaïque et de la Barbade. Il grandit à Harlem et fréquente la Stuyvesant High School. Après avoir obtenu son diplôme en 1944, il entre au City College de New York. En 1948, Greaves a étudié avec le cinéaste d’avant-garde d’origine allemande Hans Richter. Après avoir joué dans la comédie musicale Finian’s Rainbow, Greaves est invité à rejoindre le prestigieux Actors Studio de New York, où il s’entraîne avec Marlon Brando et Shelley Winters.

Greaves commence sa carrière d’acteur et apparaît dans le succès de Broadway, Lost in the Stars, ainsi que dans des films tels que Souls of Sin en 1948. Il s’installe au Canada en 1952 et travaille pour l’Office national du film en tant que scénariste et réalisateur. Pendant son séjour au Canada, Greaves a étudié avec John Grierson, considéré comme le père du cinéma documentaire moderne. Après son retour aux États-Unis en 1961, Greaves a rejoint l’Organisation de l’aviation civile internationale en tant que responsable de l’information publique, produisant des films pour l’organisation. En 1963, il est allé travailler pour le département du cinéma et de la télévision des Nations Unies à l’Académie africaine des arts et de la recherche. Greaves a créé William Greaves Productions en 1964, et peu après, il a commencé à produire ses propres œuvres. Le premier long métrage de Greaves, Symbiopsychotaxiplasm : Take One, est sorti en 1968, la même année où il a commencé à produire le Black Journal, un magazine d’information mensuel diffusé sur la télévision publique. Black Journal a été diffusé jusqu’en 1970, et a reçu un Emmy en 1969.

Après avoir quitté le Black Journal, Greaves est revenu à la réalisation de films indépendants avec son film Ali, the Fighter (1971). Depuis lors, Greaves a été prolifique dans son art, produisant des films tels que Ida B. Wells : A Passion for Justice, From These Roots, et son œuvre la plus récente, Ralph Bunche : An American Odyssey. Au total, il a produit plus de 200 films documentaires et a reçu plus de soixante-dix prix dans des festivals internationaux de cinéma. Il a été intronisé au Black Filmmakers Hall of Fame, a reçu un hommage spécial lors du premier Black American Independent Film Festival à Paris, et a reçu un « Indy », le Life Achievement Award de l’Association of Independent Video and Filmmakers. Greaves est membre de l’Actors Studio depuis cinquante-cinq ans et préside le comité du film de la Princess Grace Foundation.

Revue de presse

Film Within a Film in 60’s Time Capsule? Groovy – The New York Times

Magnificent cinematic experiment is an artifact worth digging into – The Boston Globe

La projection de ce film sera précédée de Monangambééé

Présenté par Annouchka de Andrade (directrice artistique et fille de la cinéaste Sarah Maldoror)