It still rotates

Samedi 22 janvier 2022, 16h30 – Salle 300

, , , ,
EnglishFrançais

It still rotates

Directed by Suliman Elnour

Soudan, 1978,

© Suliman Elnour

Synopsis

During the late seventies and early eighties, a group of filmmakers who were then the staff of the Cinema Section at the Department of Culture issued a periodical named CINEMA. This same group then founded the Sudanese Film Group (SFG) in April 1989 to give them more independence from the state. The purpose of the group was to be fully engaged in all aspects of film production, screening, and teaching, as well as maintaining the passion of the Sudanese for the cinema. But on 30 June 1989 the coup d’état, which brought with it a suspicion of all forms of art, terminated any cultural aspirations and banned all civic society organizations. Finally in 2005 the heavy hand of the state was loosened somewhat, and the SFG was able to re-register.
Arsenal – Institute for Film and Video Art digitally restored seven works by these Sudanese filmmakers in 2018. Suliman Elnour’s graduation film WA LAKIN ALARDH TADUR depicts everyday life at the time in a school in Yemen.

Suliman Elnour

 BiographySuliman Elnour, born in 1947, is a Sudanese filmmaker and writer. He studied Folklore, African and Asian Studies at the University of Khartoum and film at Gerasimov Institute of Cinematography (VGIK), Moscow. He is a founding member of the Sudanese Film Group and a member of the editorial board of the magazine Cinema. Films 1978: Wa lakin alardh tadur / It Still Rotates. 1996: The Last Haven (21 min.). 1997: Africa, Jungle, Drums and Revolution. 2001: The Forgotten Village of Magano (14 min.).

Sudanese Film Group

Filmography

1978 : Wa lakin alardh tadur / Ça tourne toujours.

1996 : Le Dernier Havre (21 min.).

1997 : Afrique, Jungle, Tambours et Révolution.

2001 : Le Village Oublié de Magano (14 min.)

It still rotates

de Suliman Elnour

URSS doc. vostf 1978 coul. 19min (vidéo num.)

© Suliman Elnour

 À la fin des années 1970 et au début des années 1980, un groupe de cinéastes qui travaillaient alors au département cinéma du ministère de la Culture a publié le magazine CINEMA. Ce groupe a fondé le Sudanese Film Group (SFG) en avril 1989 afin de pouvoir fonctionner de manière plus indépendante de l’État. Son objectif était de s’impliquer dans tous les aspects de la production, de la projection et de l’enseignement cinématographiques, et de maintenir la passion soudanaise pour le cinéma. Le 30 juin 1989, cependant, le coup d’État, qui entraîne une méfiance à l’égard de toutes les formes d’art, met fin à toute entreprise culturelle. Toutes les organisations de la société civile ont été interdites. En 2005, la main ferme de l’État s’est finalement quelque peu relâchée et le SFG a pu à nouveau s’enregistrer. L’Arsenal – Institute for Film and Video Art avait sept œuvres de ces cinéastes soudanais restaurées numériquement en 2018. Le film de fin d’études de Suliman Elnour WA LAKIN ALARDH TADUR décrit la vie quotidienne dans une école au Yémen à cette époque.

Suliman Elnour

 Suliman Elnour, né en 1947, est un cinéaste et auteur soudanais. Il a obtenu un diplôme en folklore, études africaines et asiatiques à l’Université de Khartoum et un diplôme en cinéma à l’Institut de cinématographie Gerasimov (VGIK) à Moscou. Il est membre fondateur du Sudanese Film Group et membre du comité de rédaction du magazine Cinema

Regroupement de Film soudanais

Filmographie

1978 : Wa lakin alardh tadur / Ça tourne toujours.

1996 : Le Dernier Havre (21 min.).

1997 : Afrique, Jungle, Tambours et Révolution.

2001 : Le Village Oublié de Magano (14 min.)

TIGRITUDES COLOGNE

SEPT 2023

Polisario : un peuple en armes

Samedi 22 janvier 2022, 14h00 – Salle 300

, , , ,

de Med Hondo

avec les voix de Toto Bissainthe,
Marceline Alessé
Mauritanie doc. vostf 1978
coul.1h25 (vidéo num.)

Un témoignage. Ce sont les images et les sons enregistrés sur toute l’aire de lutte du peuple sahraoui et ils témoignent de sa volonté de vivre libre chez lui tout en replaçant le « problème sahroui » dans un contexte véritable. Ex-colonie espagnole dont les richesses sont considérables, le Sahara Occidental devait, comme beaucoup de pays africains, accéder à l’indépendance selon les résolutions des Nations-Unis. L’aveuglement colonial et les tergiversations politiques entrainèrent une prise de conscience plus grande du peuple. Un mouvement national, le Front polisario, fut créé le 10 Mai 1973. Dès le 20 Mai la lutte armée était déclenchée. L’appétit des voisins s’est révélé lors de l’agonie de Franco en Espagne. Depuis 1975, les choses ont bien changé avec la création de la République Sahraoui Démocratique et de l’existence de « zones libérées ». Les soldats marocains sont cantonnés dans les villes. La Mauritanie est sortie de la guerre et a reconnu le Front Polisario. Il s’agissait pour nous de témoigner. La cause du peuple sahraoui est juste. Les moments passés avec lui rendent bien compte de sa détermination à vivre chez lui.

Med Hondo

Né en 1936 en Mauritanie, descendant d’une famille d’esclaves affranchis, Med Hondo arrive à Marseille en 1958. Là commence une vie de petits boulots, une prise de conscience politique et le développement d’une passion pour l’art dramatique et le cinéma.

Après avoir réalisé deux courts-métrages, il entreprend le tournage de Soleil Ô (1969), film au budget dérisoire tourné durant les week-ends. Malgré ces contraintes techniques, ce premier long-métrage démontre la maîtrise cinématographique du réalisateur et une réflexion forte sur la désillusion d’un immigrant africain arrivant sur le sol français. À l’enchantement des premiers instants fait place l’amertume face à un racisme ordinaire et à la peur croissante d’une « invasion noire ». 

Ce film préfigure déjà les thématiques de l’œuvre de Med Hondo. Un cinéma, pourtant encore méconnu en France, qui questionne et met à mal les rapports entre les peuples Africains et leurs anciens colonisateurs. West Indies ou les nègres marrons de la liberté (1979) illustre parfaitement cette problématique au travers d’une comédie musicale sur la traite des esclaves et sur l’asservissement des populations antillaises à la culture européenne.

C’est aussi l’émancipation des peuples d’Afrique qui se trouve au coeur du cinéma de Med Hondo. Polisario : un peuple en armes (1978) et Nous aurons toute la mort pour dormir (1977) documentent la lutte armée du Front Polisario pour l’indépendance du Sahara Occidental. Dans Sarraounia (1987), Med Hondo évoque la vie de la reine africaine du même nom ayant résisté avec son peuple face aux massacres perpétrés par les colonisateurs de la sanglante mission Voulet-Chanoine à la fin du XIXe siècle.  

Depuis le dépôt de sa filmographie et de ses archives en 2015, Ciné-Archives gère les droits de diffusion de ses films et oeuvre à leur conservation et à leur valorisation. En 2017, son premier film Soleil Ô a été restauré par la World Film Foundation de Martin Scorsese, au laboratoire l’Immagine Ritrovata à Bologne ouvrant la voie à une redécouverte de ce cinéaste profondément imprégné d’une culture marxiste.

Revue de presse

Against Ethnic Absolutism: The Hybrid Cinema of Med Hondo – Los Angeles Review of Books

Entretien avec Med Hondo | Sabzian

La projection de ce film sera précédée de Rain

Rain

Samedi 22 janvier 2022, 14h00 – Salle 300

, , , , ,

de Melvonna Ballenger

avec Evlynne Braithwaite,
Bernard Nicolas
États-Unis fict./exp. vostf 1978
n&b 16min (vidéo num.)

Poétique et politique, un film du courant LA Rebellion d’après le thème de John Coltrane
After the Rain.

Melvonna Ballenger

Melvonna Marie Ballenger est née le 6 août 1954 à St. Louis, dans le Missouri. Ballenger a fréquenté le Stephens College pour femmes à Columbia, Missouri, et a ensuite été transférée à l’Université Howard où elle a obtenu son baccalauréat en communications.

Après avoir obtenu son diplôme à Howard, Melvonna Ballenger s’est installée à Los Angeles où elle a intégré le programme M.F.A. de l’UCLA en production cinématographique et télévisuelle. Dans son premier film, Rain (Nyesha), Melvonna Ballenger offre un portrait poétique de la prise de conscience politique d’une jeune femme. Rain (Nyesha) a reçu une mention honorable au festival Black Talkies on Parade de Los Angeles en 1982. Son deuxième film, Nappy Headed Lady, rebaptisé plus tard Pigtail Blues, est l’histoire d’une femme aux cheveux crépus dans les années 1960. Le film explore les effets des normes blanches de beauté sur l’image de soi des femmes noires. Des séquences documentaires des années 60 relient la lutte de la protagoniste au mouvement national noir.

Après l’UCLA, Melvonna Ballenger a travaillé pour Capitol Records à Hollywood, puis pour Continental Cable Company en produisant des émissions de télévision locales axées sur des questions pertinentes pour la communauté noire. Elle était passionnée par l’idée d’apprendre à la jeune génération à aimer et à apprécier l’art cinématographique. Elle a travaillé avec le Festival panafricain du film en tant que directrice du festival étudiant pendant de nombreuses années. Elle a ensuite obtenu son diplôme d’enseignement et a rejoint le corps enseignant de la 32nd Street School de Los Angeles, où elle a enseigné les sciences humaines et le cinéma à des élèves de collège et de lycée. Elle y a créé un talk-show sur le câble pour ses élèves.

Ce film sera suivi de la projection de Polisario : un peuple en armes

Alyam Alyam

Vendredi 21 janvier 2022, 20h30 – Salle 300

, , , ,

d’Ahmed El Maânouni

avec les habitants de Toualàa
(Oulad Ziane)
Maroc fict. vostf 1978 coul. 1h34 (cin. num.)

Abdelwahed, jeune fellah, rêve de fuir sa campagne et de s’exiler en France. Premier film marocain en compétition officielle à Cannes qui se propose d’observer le quotidien en monde rural.

Sélection Un certain regard, Festival de Cannes 1978

Restored in 2015 by The Film Foundation’s World Cinema Project in collaboration with Ahmed El-Maanouni. Restoration carried out at Cineteca di Bologna/L’Immagine Ritrovata laboratory; 4k scan performed at Eclair laboratories.

Ahmed El Maânouni

Né en 1944 à Casablanca (Maroc).

Il étudie l’économie, le théâtre et ensuite le cinéma, à l’I.N.S.A.S. de Bruxelles. Directeur de la photographie sur de nombreux films, il a également écrit pour le théâtre et la télévision.

Filmographie :

1978 : Alyam, Alyam 

1981: Al hal 

1984: Les Yeux du golfe 

1992: Les Goumiers marocains 

1999: La Vie et le règne de Mohamed V 

2006 : Maroc- France, une histoire commune  

2007: Al quoloub al mouhtariqua 

2015 : Mohammed V, les chemins de la liberté.

Revue de presse

«Alyam Alyam», premier film marocain sélectionné au Festival de Cannes en… 1978

Lettre paysanne

Vendredi 21 janvier 2022, 16h00 – Salle 100

, , , ,

de Safi Faye

avec Assane Faye, Maguette Gueye
Sénégal doc.-fict. vostf 1975 coul.
1h38 (vidéo num.)

Dans un petit village d’agriculteurs-éleveurs au Sénégal habitent Ngor et Coumba. Il y a maintenant deux ans que Ngor désire épouser Coumba. Et cette année encore, la récolte est mauvaise… Les pluies sont insuffisantes, irrégulières. Or l’arachide, culture coloniale, la seule commercialisable, ne se récolte qu’une fois par an.

Safi Faye

Née en 1943 à Fad’jal (Sénégal), Safi Faye est enseignante quand Jean Rouch lui propose de jouer dans Petit à petit en 1971. Elle est la première femme africaine à se lancer dans la réalisation de films. A Paris, elle étudie le cinéma et l’ethnographie et réalise en 1972 son premier court métrage, La passante.

En 1975, elle tourne un long métrage, Lettre paysanne (Kaddu Beykat), traitant des problèmes économiques du monde rural. Son deuxième long métrage, Fad’jal (1979), tourné dans son village natal et qui reçoit le Prix George Sadoul 1975 et de nombreux autres prix, traite de l’opposition entre tradition et modernité.

Diplômée de l’Ecole Normale de Rufisque (Sénégal), elle a suivi des études d’ethnologie à l’EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris). Elle soutient en 1979 un doctorat de 3e cycle sur la religion des Sérères. Elle a étudié le cinéma à l’école Louis Lumière en 1979-1980.

Safi Faye travaille également pour des programmes internationaux de télévision, notamment Goob Na Nu (La récolte est finie) et Man Sa Yay (Moi, ta mère) (1979), Souls in the sun (Les âmes au soleil) (1981) et Selbe and So many others (Selbé parmi tant d’autres) (1982). En 1997, elle présente Mossane au Fespaco tourné dix ans plus tôt et dont la sortie était retardé par un pénible conflit avec son producteur. 

Revue de presse

Africiné – La sénégalaise Safi FAYE

Pressure

Jeudi 20 janvier 2022, 21h00 – Salle 300

, , , ,

de Horace Ové

avec Herbert Norville, Oscar James
UK fict. vostf 1976 coul. 2h01 (16mm)

Tom (Herbert Norville) est un jeune Anglais dont la famille est originaire de Trinidad. Même s’il a bien réussi ses études, l’arrivée sur le marché du travail est un choc. Il se rend compte rapidement que personne ne veut de lui. Il se pose alors des questions sur son futur et son identité, coincé à égale distance entre ses parents, ses amis blancs, son frère membre Black Panthers et ses amis délinquants.

Copie en provenance du British Film Institute

Horace Ové

Horace Ové, né le 3 décembre 1939 à Trinité, est un cinéaste, photographe, peintre et écrivain britannique né à Trinité et né à Trinité. Il est l’un des principaux cinéastes noirs indépendants à émerger en Grande-Bretagne au cours de la période d’après-guerre.

Il détient le Guinness World Record pour avoir été le premier cinéaste britannique noir à diriger un long métrage, Pressure (1975).Dans son documentaire rétrospectif, 100 Years of Cinema, le British Film Institute (BFI) a déclaré : « Horace Ové est sans aucun doute un pionnier de l’histoire britannique noire et son travail offre une perspective sur l’expérience noire en Grande-Bretagne ». Ové a construit une carrière prolifique et parfois controversée en tant que cinéaste, documentant le racisme et le mouvement Black Power en Grande-Bretagne pendant de nombreuses décennies à travers la photographie et dans des films tels que le Nigger de Baldwin (1968), Pressure and Dream to Change the World (2003).

Revue de presse

« Pressure » (1975) de Horace Ové | Cinéma de rien

Présenté par Laurence Briot (programmatrice)

Aziza

Jeudi 20 janvier 2022, 18h30 – Salle 300

, , , ,

d’Abdellatif Ben Ammar

avec Yasmine Khlat, Raouf Ben Amor
Tun.–Alg. fict. vostf 1980 coul.
1h35 (vidéo num.)

La Tunisie de 1980. L’aube se lève sur un monde qui change. Et c’est pour un vieil homme la dépossession du passé, les premiers pas maladroits vers la froide lumière de la mort.

Pour Aziza, c’est une aube aussi, lorsqu’on choisit son destin, cette froide lumière. Choix difficile et solitaire parce que l’indépendance d’une très jeune femme dans le monde islamique est chaque jour, à chaque moment, à chaque rencontre à conquérir et à sauvegarder.

Quinzaine des Réalisateurs, Festival de Cannes 1980

Abdellatif Ben Ammar

Réalisateur, producteur, né le 25 avril 1943 à Tunis.

Après avoir entamé des études supérieures de mathématiques (Lycée Alaoui), Abdellatif Ben Ammar se tourne vers le cinéma et obtient un diplôme en prise de vues à l’Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC) de Paris.

À son retour en Tunisie, il est engagé par la SATPEC comme opérateur et commence à tourner des courts-métrages et à assister des réalisateurs tunisiens et étrangers. En 1969, il réalise son premier long-métrage, Une si simple histoire, puis fonde avec Abdellatif Layouni une société de productions, Latif Productions, ce qui lui permet de tourner des documentaires, des fictions ou encore des spots publicitaires.

Filmographie :

1966 : 2 + 2 = 5 (CM) coréalisateur avec Hassen Daldoul et Mustapha Fersi.

1967 : Le Cerveau (CM)

1967 : Opération yeux (CM)

1968 : L’Espérance (CM)

1969 : Une si simple histoire.

1971 : Sur les traces de Baal (CM)

1972 : Mosquées de Kairouan (CM)

1973 : Sejnane.

1975 : Sadiki (CM)

1977 : Métamorphoses (CM)

1980 : Aziza.

2002 : Le Chant de la Noria.

2003 : Khoutaf faouka assahab.

2010 : Les Palmiers blessés.

Revue de presse

Fiche film – Africultures

Baks (Yamba)

Mercredi 19 janvier 2022, 21h00 – Salle 300

, , , ,

de Momar Thiam

avec Mangoné N’Diaye, Nar Sène
Sénégal fict. vostf 1974 coul. 1h30 (16mm)

Film culte et énorme succès à sa sortie, Baks, œuvre rare et subversive, défie les codes
de la morale traditionnelle pour dresser le portrait d’une jeunesse populaire dakaroise.

Bien qu’issu de milieu très modeste, Idrissa mène une vie d’enfant gâté qui se soucie peu des études et de l’école. Le voici qu’il découvre les multiples secrets d’un quartier populaire : le marché, le canal, les poubelles, le cinéma, la plage et enfin les rochers tranquilles. Le voilà bientôt noyé dans l’univers solitaire des trafiquants et fumeurs de chanvre indien. Il est intégré dans une bande dont le cerveau « Brother Thie » fait de lui un précieux auxiliaire.

Momar Thiam

Né le 24 septembre 1929 et mort le 18 août 2014 à Dakar. Il fréquente l’école de Thionck (centre-ville de Dakar, quartier du Plateau).

Photographe, il travaille ensuite au service cinéma du ministère de l’Information. Momar Thiam se rend à la fin de l’année 1959 à Saint-Maur et Saint-Cloud en France pour une formation de caméraman. A son retour en 1961, le jeune caméraman intègre les Actualités sénégalaises créées en 1960 par le président Léopold Sédar Senghor.

Premier caméraman sénégalais à intégrer les Actualités sénégalaises, il assiste aux débuts du cinéma sénégalais. Momar Thiam a filmé l’inauguration de la grande mosquée de Touba en 1963 par le président Léopold Sédar Senghor et le khalife général des mourides, Serigne Fallou Mbacké.

Thiam était à Kidira (environ 650 Km à l’est de Dakar) pour immortaliser ce qui a été considéré par les historiens comme la « réconciliation » entre Senghor et le président malien Modibo Keïta après l’éclatement de la Fédération du Mali. Il était aussi là pour la première tournée de Senghor en Casamance en 1963 ou encore la pose de la première pierre du Théâtre national Daniel Sorano.

Mais un coup d’arrêt intervient en 1964. Cette année-là, il quitte les Actualités parce que, dit-il, sa situation n’a jamais était régularisée. Il s’adonne alors à son autre passion, la photographie. Son appareil fixe alors des moments du premier Festival mondial des Arts nègres en 1966. Il collabore en même temps avec le Musée dynamique où il sera finalement recruté en 1968.

Avant de quitter les Actualités sénégalaises, Momar Thiam avait eu le temps de réaliser, en 1963, son premier film, Sarzan, tiré du conte de l’auteur sénégalais Birago Diop.

La parenthèse des clichés refermée, il reprend la caméra pour tourner »La lutte casamançaise » (1968), La Malle de Maka Kouli, d’après un conte de Birago Diop (1969). Karim, débuté en 1970 et achevé en 1971, est le premier long métrage de Momar Thiam. Il est adapté du roman du même nom d’Ousmane Socé Diop. En 1974, coproduit par la Société nationale de cinéma, Momar Thiam réalise ce que Paulin Soumanou Vieyra considère comme son meilleur film, Baks. D’une durée de 1heure 50 minutes, ce film traite du problème de la drogue au Sénégal.

C’est donc riche de cette expérience que le »doyen » suit avec intérêt l’évolution du cinéma sénégalais. Il est l’un des rares anciens à encore fréquenter régulièrement le siège de l’Association des cinéastes (CINESEAS) qu’il a dirigée pendant cinq ans (1987-1992).

El Hadji Momar veut son centre de documentation et de recherche cinématographique à Dakar, un musée qui permettrait à tous ceux qui s’intéressent à l’évolution du cinéma sénégalais d’avoir accès aux films, à du matériel ayant servi à faire les premiers films.

Revue de presse

Fiche film – Festival international du film indépendant de Lille métropole

La projection de ce film sera précédée de Les Princes noirs de Saint‑Germain des Prés

Séance présentée par Dyana Gaye et Valérie Osouf (programmatrices)

Les Princes noirs de saint germain des prés

Mercredi 19 janvier 2022, 21h00 – Salle 300

, , , ,

de Ben Diogaye Beye

avec Wasis Diop, Amelia Crawford
Sén.–Fr. fict. 1975 coul. 14min (16mm)

Satire d’une jeunesse africaine qui débarque dans le quartier de Saint Germain des Près à Paris dans les années 70.

Ben Diogaye Beye

Au début de 2012, Ben Diogaye Bèye a fait paraitre, un roman intitulé Le rêve de Latricia aux éditions Panafrika / Silex / Nouvelles du Sud.

En 2009, il a sorti un film de docu-fiction Dakar … La rue publique qu’il a, lui-même, produit et réalisé d’après son propre scénario.

Ben Diogaye Bèye a consacré le semestre printanier de 2008 à enseigner le Film ainsi que le Cinéma africain à Syracuse University, aux Etats-Unis

Auparavant, le cinéaste a enseigné, les mêmes matières à l’Institut Supérieur des Arts et Cultures de l’Université Cheickh Anta Diop de Dakar, Sénégal. Dans cette même université, précisément au Centre de Recherches Ouest Africain, il enseigne, périodiquement, le Cinéma africain.

Le deuxième film de long métrage de Ben, Un Amour d’enfant, sorti en 2005, a remporté le PRIX DE L’UNICEF pour la Promotion des droits de l’Enfant et une MENTION HONORABLE de L’Office Catholique Internationale de Communication. Son premier film de long métrage, intitulé Sey, Seyeti (Un homme, des femmes) sorti en 1980,  a remporté le PRIX DE LA COMMUNE au FESTIVAL PANAFRICAIN DU CINEMA DE OUAGADOUGOU (FESPACO 1981). Cette même année, le film a obtenu une MENTION HONORABLE au Festival International du Film de Locarno, en Suisse. Bien avant cela, en 1976, le scénario du film avait été classé DEUXIEME au CONCOURS DU MEILLEUR SCENARIO DE FILM DES PAYS FRANCOPHONES, organisé par l’Agence de Coopération Culturelle et Technique(Francophonie).

En 1996, Ben Diogaye Bèye écrit, produit et réalise le film de court-métrage Moytuleen qui remporte, la même année, le PRIX DU MEILLEUR FILM DE COURT METRAGE à la Compétition Internationale dite « Prized Pieces », organisée par le NATIONAL BLACK PROGRAMMING CONSORTIUM aux ETATS-UNIS d’AMERIQUE.

Deux films de court-métrage avaient déjà marqué les débuts de la carrière cinématographique du cinéaste : Il s’agit de Les Princes noirs de saint germain des prés (Paris 1974) et Samba-Tali (Dakar 1975). Samba-Tali a remporté le PRIX DU MEILLEUR FILM DE COURT-METRGE au Festival de l’Ensemble francophone, à Genève(1975) ; puis le TANIT D’OR DU MEILLEUR COURT METRAGE au Festival arabo-africain de Carthage (Tunis 1976).

Il convient de noter que Ben Diogaye Bèye a commencé sa carrière cinématographique comme Assistant-Réalisateur, notamment sur le film Touki Bouki de Djibril Diop Mambéti, en 1972 ; puis  sur le film suédois de Axel Lohmann, tourné à Dakar et qui a été, pour lui l’occasion de séjourner plusieurs mois à Stockholm, Suède pour un stage pratique à la Télévision suédoise. Mais il faut rappeler que Ben .D.B. a commencé sa carrière professionnelle, en tant que Producteur et Animateur de programmes à RADIO SENEGAL. De là, il est passé au journalisme et a occupé, en 1973, les fonctions de Chef du Desk Sports et Culture de l’AGENCE DE PRESSE SENEGALAISE,  après avoir été,  Co-fondateur  avec le linguiste Pathé Diagne et  cinéaste- écrivain, Feu Sembène Ousmane du journal en langue nationale wolof, Kaddu.

Ce film sera suivi de la projection de Baks (Yamba)

Présenté par Dyana Gaye et Valérie Osouf (programmatrices)

Haïti, le chemin de la liberté (Ayiti, men chimen libète)

Mercredi 19 janvier 2022, 18h30 – Salle 300

, , , ,

d’Arnold Antonin

France doc. vostf 1974 n&b 1h32 (vidéo. num.)

Ce film retrace la lutte du peuple haïtien pour sa liberté, depuis l’arrivée de Christophe Colomb jusqu’au régime de Jean-Claude Duvalier. Une analyse encore brûlante d’actualité.

Arnold Antonin

Arnold Antonin est un cinéaste et producteur haïtien né à Port-au-Prince (Haïti) le 3 décembre 1942. Arnold Antonin est aussi professeur d’université, organisateur de débats, directeur d’un centre culturel. Il est Président de l’Association des Cinéastes Haïtiens.

Considéré comme l’un des pionniers du documentaire en Haïti, Arnold Antonin est un intellectuel et activiste reconnu. L’engagement politique de ses films l’a conduit à l’exil entre 1973 et 1986. Depuis son retour dans son pays natal, il a réalisé 17 documentaires et quelques spots éducatifs pour la télévision haïtienne. En 2002, il se tourne vers la fiction avec la réalisation de son premier long métrage Piwouli et le Zenglendo. Son deuxième long métrage de fiction est sorti en 2006 : Le président a-t-il le Sida ? (qui a eu deux prix au FESPACO 2007, OUAGADOUGOU, Burkina Faso).

Homme de carrières diverses, Arnold Antonin est connu tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays pour son engagement tant à la chose sociale, politique que culturelle. En effet, après avoir été membre de jury de plusieurs des plus prestigieux festivals internationaux de cinéma du Tiers Monde (La Havane, Namur, Ouagadougou) il a été honoré pour l’ensemble de son oeuvre et pour son documentaire Courage de Femmes dans le cadre de la remise du Prix Djibril Diop Mambety, au Festival International de Cinéma de Cannes en 2002.

Cependant, l’oeuvre qui l’a consacré est Ayiti, men chimen Libète, un documentaire long métrage qui a été projeté à travers le monde dans le cadre des multiples campagnes de mobilisation contre la dictature des Duvalier. M. Antonin est l’un des rares cinéastes haïtiens à avoir travaillé sur support film.

Militant du socialisme démocratique, en 1986, il retourne au pays après de nombreuses années d’exil et entre dans l’arène politique en proposant une modernisation des organisations et des pratiques. Il fonde le Centre Pétion Bolivar, un centre culturel et de débats politiques. Il organise le Forum libre du jeudi, espace pluraliste de rencontres et de débats. Il enseigne à l’École Nationale des Arts et à la Faculté des Sciences Humaines.

En 1988, il commence à travailler sur support vidéo et réalise une vingtaine de films documentaires et un long métrage de fiction Piwouli et le zenglendo.

Revue de presse

Fiche film Collectif Haïti de France

Présenté par Laurence Briot (programmatrice)