My Brother’s Wedding

Mercredi 26 janvier 2022, 21h00 – Salle 300

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de Charles Burnett

avec Everett Silas, Jessie Holmes
États-Unis fict. vostf 1983 coul.
1h21 (vidéo num.)

Pierce travaille dans le pressing familial. Son frère s’apprête à se marier alors que son meilleur ami sort de prison. Une plongée dans Watts, quartier de L.A., grand théâtre de la vie par l’immense réalisateur de Killer of Sheep.

Charles Burnett

Né en 1944 à Wicksburg dans le Mississippi, Charles Burnett grandi dans le quartier de Watts à Los Angeles. Il commence par suivre des études pour devenir électricien mais il est très vite attiré par la réalisation et la photographie. Formé à l’école de théâtre, de cinéma et de télévision de l’Université de Californie (UCLA), il réalise son premier long métrage, Killer of Sheep, en 1977. Cette oeuvre est déclarée “trésor national” par le National Film Registry et fait dorénavant partie des 50 films les plus importants de l’histoire du cinéma américain, préservés dans la bibliothèque du Congrès. Participant de la veine du réalisme social, ce film est primé au Festival de Berlin en 1981.

Deux ans plus tard, Charles Burnett met en scène My Brother’s Wedding puis To sleep with anger en 1990. Ce film, interprété par Danny Glover, obtient l’Indépendent Spirit Award du meilleur réalisateur, du meilleur scénario et du meilleur acteur. Il est également primé au Festival de Sundance et reçoit le Prix Spécial de la Los Angeles Film Critics Association.

En 1993, Charles Burnett réalise The Glass Shield, un drame urbain sur la corruption et le racisme qui rongent la police de Los Angeles. Il signe également plusieurs documentaires, notamment America becoming (1991), Nat Turner : A Troublesome Property (2003) et Warming by the devil’s fire (2003), qui fait partie de la série The blues produite par Martin Scorcese. En 2007, Charles Burnett dirige à nouveau Danny Glover dans le long métrage Namibia : The Struggle for liberation, un portrait du leader indépendantiste namibien Samuel Nujoma.

Revue de presse

My Brother’s Wedding – Les Inrocks
Charles Burnett – My Brother’s Wedding – Movies – Column – The New York Times

Handsworth Songs

Mercredi 26 janvier 2022, 18h30 – Salle 300

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de John Akomfrah

UK doc. vostf. 1986 coul. 1h01 (cin. num.)

Passionnant essai sur les luttes antiracistes britanniques des années 1980 et les émeutes de 1985 dans le quartier de Handsworth à Birmingham, par le cinéaste anglo-ghanéen,
également plasticien.

John Akomfrah

John Akomfrah, OBE (né le 4 mai 1957) est un artiste, écrivain, réalisateur, scénariste, théoricien et curateur anglais d’origine ghanéenne, dont « l’engagement envers un radicalisme à la fois politique et cinématographique s’exprime dans tous ses films ».

Fondateur du Black Audio Film Collective en 1982, il a fait ses débuts en tant que réalisateur avec Handsworth Songs, qui examinait les retombées des émeutes de 1985 à Handsworth. Handsworth Songs a remporté le prix Grierson du meilleur documentaire en 1987. Selon le Guardian, il « a acquis la réputation d’être l’un des cinéastes les plus novateurs du Royaume-Uni, dont les œuvres poétiques traitent de la race, de l’identité et des attitudes postcoloniales depuis plus de trois décennies ».

Akomfrah est né à Accra, au Ghana, de parents engagés dans le militantisme anticolonial. Dans un entretien avec Sukhdev Sandhu, Akomfrah a déclaré : « Mon père était membre du cabinet du parti de Kwame Nkrumah […]. Nous avons quitté le Ghana parce que la vie de ma mère était en danger après le coup d’État de 1966, et mon père est mort en partie à cause de la lutte qui a mené à ce coup d’État ». Vivant en Grande-Bretagne depuis l’âge de quatre ans, Akomfrah a fait ses études dans des écoles de l’ouest de Londres et à l’école polytechnique de Portsmouth, où il a obtenu un diplôme de sociologie en 1982.

Il est surtout connu pour être l’un des fondateurs du Black Audio Film Collective, actif entre 1982 et 1998, qui s’est consacré à l’examen des questions d’identité des Britanniques noirs par le biais du cinéma et des médias. Handsworth Songs, le premier documentaire produit par le collectif, portait sur les tensions raciales en Grande-Bretagne dans les années 1980.

En 1998, avec Lina Gopaul et David Lawson, ses partenaires de production de longue date, Akomfrah a cofondé Smoking Dogs Films.

De 2001 à 2007, il a été gouverneur du British Film Institute et de 2004 à 2013, gouverneur de l’organisation cinématographique Film London.

Akomfrah a donné des cours et des stages dans des établissements universitaires tels que le Massachusetts Institute of Technology, la Brown University, la New York University, la Westminster University et la Princeton University. Un événement tri-campus de trois jours intitulé « Cinematic Translations : The Work of John Akomfrah » a eu lieu en novembre 2013 à l’Université de Toronto, où il était artiste en résidence. Une critique de la Harvard Film Archive sur son travail indique : « Akomfrah est devenu le pendant cinématographique de commentateurs et de contributeurs à la culture de la diaspora noire tels que Stuart Hall, Paul Gilroy, Greg Tate et Henry Louis Gates. Ce faisant, il a continué à exploiter les archives audiovisuelles du XXe siècle, recontextualisant ces images non seulement en les sélectionnant et en les juxtaposant, mais aussi en y ajoutant des textes éloquents et allusifs. »

Filmographie :

Handsworth Songs (1986)
Testament (1988)
Who Needs a Heart (1991)
Seven Songs for Malcolm X (1993)
The Last Angel of History (1996)
Memory Room 451 (1996)
Call of Mist (1998)
Speak Like a Child (1998)
Riot (1999)
The Nine Muses (2010)
Hauntologies (Carroll/Fletcher gallery, 2012)
The Stuart Hall Project (2013),
The Unfinished Conversation (2013)
The March (2013)
Vertigo Sea (2015)
Auto Da Fé (2016)

Revue de presse

Work of the Week: John Akomfrah, ‘Handsworth Songs’ – ArtReview

Suivi d’un débat avec Alice Diop (cinéaste) modéré par Lotte Arndt (historienne d’art, curatrice)

Finye

Dimanche 23 janvier 2022, 20h30 – Salle 300

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de Souleymane Cissé

avec Fousseyni Sissoko,
Goundo Guissé
Mali fict. vostf 1982 coul. 1h45 (35mm)

Dans une grande ville du Mali, Batrou, une étudiante, est la fille d’un des représentants du nouveau pouvoir, le gouverneur militaire Sangaré. Elle fait la connaissance de Bâ, un étudiant, petit-fils d’un des chefs traditionnels de la région. Le père de Batrou voit d’un très mauvais il leur liaison.

Sélection officielle, Festival de Cannes 1982, Étalon d’or FESPACO 1983, Tanit d’or Journées cinématographiques de Carthage 1983.

Souleymane Cissé

Le parcours de Souleymane Cissé est pour le moins impressionnant. Il n’a que 7 ans quand il commence à s’intéresser au cinéma. Après des études secondaires à Dakar, il revient au Mali en 1960, au moment où le pays prend son indépendance. C’est alors que survient pour lui la révélation, à l’occasion de la projection d’un documentaire sur l’arrestation de Lumumba : il fera du cinéma. Il décroche une bourse et part à Moscou, où il sera projectionniste, puis cinéaste.

©Xavier Arias

En 1970, il est engagé comme caméraman par le ministère de l’Information malien. Deux ans plus tard, il réalise Cinq jours d’une vie, primé au Festival de Carthage. La sortie de son premier long métrage, Den Muso (La Fille), mené à bien grâce à la coopération française, relate l’histoire d’une jeune fille muette, violée puis rejetée par sa famille; il est interdit au Mali et vaudra à Souleymane Cissé d’être emprisonné. Il tourne des films mieux accueillis comme Baara (Le Travail), et Finyé (Le Vent), tous deux récompensés par l’Etalon de Yenenga au Fespaco. Mais c’est Yeelen (La Lumière), prix du Jury à Cannes en 1987, qui le révélera enfin au grand public. Il réalise en 1995 Waati (Le Temps) qui appréhende les traces profondes de l’apartheid et du racisme et Min Yé… (Dis-moi qui tu es) en 2009, qui reflète les contradictions d’une bourgeoisie malienne en quête de sens. Souleymane Cissé réalise en 2013 le documentaire O.Sembène, en hommage à son ami disparu. Son film O Ka (Notre Maison) est présenté en sélection officielle au 68ème Festival de Cannes 2015. Ce film relate son combat pour la vérité, qui  pousse l’artiste à prendre la parole et à s’engager.

Cinéaste engagé, Souleymane Cissé est également président de l’Union des créateurs et entrepreneurs du cinéma et de l’audiovisuel de l’Afrique de l’Ouest (UCECAO), dont il est en partie à l’origine. Son travail lui a permis d’être élevé au rang de Commandeur de l’Ordre National du Mali, Commandeur des Arts et des Lettres de France. 

Filmographie :

1975 Den Muso (La Jeune Fille)

1977 Baara (Le Travail) 

1981 Finyè (Le Vent) 

1987 Yeelen (La Lumière) 

1995 Waati (Le Temps) 

2009 Min Yé… (Dis moi qui tu es) 

2013 O.Sembene 

2015 O Ka (Notre maison)

2021 Alerte à Bozola COVID-19

Revue de presse

Émission spéciale avec Souleymane Cissé – «Chacun de mes films a été une libération» – Tous les cinémas du monde

Histoire d’une rencontre

Dimanche 23 janvier 2022, 17h30 – Salle 300

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de Brahim Tsaki

avec Boumediène Belasri,
Carine Mattys
Algérie fict. vostf 1983 coul. 1h20 (vidéo)

Deux sourds-muets, une fille et un garçon font connaissance prés d’une base d’exploitation pétrolière située quelque part dans le tiers-monde. Elle, Américaine, suit son père dans ses pérégrinations à travers le monde partout ou poussent de nouvelles torches. Lui, un garçon du pays, vit avec ses deux sœurs dans une fermette délabrée que son père délaisse au profit d’un élevage artisanal de poulets. Entre eux s’établit une sympathie que toutes sortes de conditions et prédispositions vont affermir et développer en marge de la misère environnante profonde qui prend les aspects d’une illusoire, prospérité, d’un échange culturel douteux (élétro-ménagers sophistiqué contre-robes et bijoux traditionnels). Ce monde là dur et artificiel dans son désordre et ses contradictions, coupe l’équilibre d’une rencontre brève. Le départ du père vers de nouveaux chantiers, de nouvelles torchères vient rompre cette rencontre.

Étalon d’or, FESPACO 1985.

Brahim Tsaki

Brahim TSAKI est un réalisateur et scénariste algérien.


Né le 27 décembre 1946 à Sidi Bel Abbès (Algérie), il est mort le jeudi 2 septembre 2021, à Paris (France), à l’âge de 74 ans.

Diplômé de l’IAD en Belgique, dans la même promotion que Thierry Michel, Ngangura Mwese ou Michel Khleifi, Brahim Tsaki réalise son film de fin d’études Gare de triage » en 1975, avant de rentrer à Alger et de rejoindre le département documentaire de l’ONCIC (Office national du commerce et de l’industrie cinématographiques) en 1978. Ses premiers courts métrages sont tous trois des portraits d’enfants. Il va les réunir dans un long métrage : Les enfants du vent en 1981 avant d’écrire et de réaliser toujours au sein de l’ONCIC, l’Histoire d’une rencontre. Etalon d’or du Fespaco 1985.

Après ce film, il s’installe à Paris aux côtés de la journaliste Catherine Ruelle, avec laquelle il a deux fils El Habib et Mikhail-Ali.

Ils travaillent ensemble à l’écriture et à la mise en production de son film Les enfants des néons, produit par Tony Molière et présenté à Cannes dans le cadre de Perspectives du Cinéma français. Malheureusement, le film ne sort pas en salles, et n’est diffusé que sur Canal Plus. Commence alors une longue période de dépression pour le cinéaste dont il ne sortira que bien des années plus tard, grâce au producteur Belkacem Hadjadj, qui l’accompagne et le soutient pendant deux ans et lui permet de réaliser son dernier long métrage Ayrouwen en 2008, dans le désert algérien.

Brahim continuera d’écrire notamment un scénario intitulé Milord, avec son fils El Habib, mais le film ne trouve pas de producteur, et le cinéaste s’enfonce dans la maladie.

Filmographie :

– Les Enfants du vent (1981)

– Histoire d’une rencontre (1983)

– Les Enfants des néons (en France, 1990)

– Ayrouwen (Il était une fois) (2008)

Revue de presse

Africiné – Brahim Tsaki, « le cinéaste poète »

En présence de Catherine Ruelle (journaliste, spécialiste des cinémas d’Afrique) et Nabil Djedouani (fondateur des Archives numériques du cinéma algérien)

Suivi d’un débat modéré par Saad Chakali (critique de cinéma)

Suzanne, Suzanne

Dimanche 23 janvier 2022, 15h30 – Salle 300

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de Camille Billops et
James Hatch

États-Unis doc. vostf 1982 n&b
26min (vidéo num.)

Suzanne, Suzanne, tourné par Camille Billops avec la collaboration de son mari, est un des courts métrages les plus émouvants de la génération des réalisatrices noires des années 1970 et 1980. La cinéaste revient sur la difficile relation de Suzanne avec son père alcoolique, qui la poussa vers l’héroïne. Jonglant entre les images de famille et un entretien face caméra, le film aboutit à une scène déchirante où la fille demande des comptes à sa mère. La scène se déploie sans un bruit, dans la quiétude de cette chambre noire, jusqu’à ce que les deux femmes s’étreignent. Camille Billops poursuit ce travail biographique dans cinq films dont le long métrage Finding Christa (1991), sur l’abandon de sa fille. Hugues Perrot

Camille Billops et James Hatch

L’artiste et cinéaste Camille Billops est née le 12 août 1933 à Los Angeles, en Californie. Au cours de sa carrière, Billops a pratiqué la gravure, la sculpture, l’illustration de livres et la réalisation de films. Elle a obtenu sa licence à la California State University et sa maîtrise au City College de New York en 1975.

on principal moyen d’expression est la sculpture et ses œuvres font partie des collections permanentes du Jersey City Museum à Jersey City, New Jersey, et du Museum of Drawers, Berne, Suisse. Billops a participé à des expositions individuelles et collectives dans le monde entier, notamment : Gallerie Akhenaton, Le Caire, Egypte ; Hambourg, Allemagne ; Kaohsiung, Taiwan ; Gimpel and Weitzenhoffer Gallery, et El Museo de Arte Moderno La Tertulia, Cali, Colombie. Elle était une amie et collègue de longue date du maître graveur Robert Blackburn, qu’elle a aidé à créer le premier atelier de gravure à Asilah, au Maroc, en 1978.

En 1975, avec son mari, James Hatch, historien du théâtre noir, Billops a fondé la collection Hatch-Billops. Ces impressionnantes archives afro-américaines sont constituées d’histoires orales, de livres, de diapositives, de photographies et d’autres références historiques. Billops a également collaboré avec James Van Der Zee et le poète Owen Dodson à la publication de The Harlem Book of the Dead. En 1982, Billops a commencé sa carrière de cinéaste avec Suzanne, Suzanne.

Elle suit ce début prometteur en réalisant cinq autres films, dont Finding Christa en 1991, une œuvre hautement autobiographique qui a obtenu le Grand Prix du Jury pour les documentaires au Festival du film de Sundance 1992. Finding Christa a également été diffusé dans le cadre de la série télévisée P.O.V. de la Public Broadcasting Station. Parmi ses autres films, citons Older Women and Love en 1987, The KKK Boutique Ain’t Just Rednecks en 1994, Take Your Bags en 1998 et A String of Pearls en 2002. Billops a produit tous ses films avec son mari et leur société cinématographique, Mom and Pop Productions. Ils ont également co-publié Artist and Influence, un annuel, en 1981, comme un journal complet des Afro-Américains dans la communauté des arts visuels, du spectacle et de la littérature.

Une partie de la collection Hatch/Billops – une ressource majeure pour la recherche sur les arts et les lettres afro-américains du XXe siècle – est conservée dans les archives de la Cohen Library du CCNY. L’impact du couple sur l’étude du théâtre afro-américain est monumental et façonnera le travail des historiens du théâtre et des spécialistes de la littérature pour de nombreuses années à venir.

Ce film s’inscrit dans une séance de courts métrages comprenant :
Pain sec
Jamal

Séance présentée par Ousmane William Mbaye (cinéaste), sous réserve

Jamal (The Camel)

Dimanche 23 janvier 2022, 15h30 – Salle 300

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d’Ibrahim Shaddad

Soudan doc. exp. 1981 n&b 14min (cin. num.)

Ce court métrage signe le clap de début de la nouvelle vague du cinéma soudanais. Poétique et universel.

Film restauré par Arsenal.

Ibrahim Shaddad

Ibrahim Shaddad, né à Halfa au Soudan en 1945, a étudié à la Filmuniversität Babelsberg KONRAD WOLF. Il a écrit et réalisé de nombreux films et quelques pièces de théâtre. Pratiquement tous les films et pièces de théâtre au Soudan ont été abandonnés par les producteurs ou interdits par les gouvernements. Il est membre fondateur du Sudanese Film Group et membre du comité de rédaction du magazine Cinema.

Filmographie :

1964: Jagdpartie / Hunting Party. 

1981: Jamal / A Camel. 

1984: Al Habil / The Rope (32 min.). 

1994: Insan (25 min.).

Ce film s’inscrit dans une séance de courts métrages comprenant :
Pain sec
Suzanne, Suzanne

Séance présentée par Ousmane William Mbaye (cinéaste), sous réserve

Pain sec

Dimanche 23 janvier 2022, 15h30 – Salle 300

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d’Ousmane William Mbaye

avec Amet Diallo
Sénégal fict. vostf 1981 coul.
35min (vidéo. num.)

Un photographe vit avec sa femme, chez ses beaux parents. Sans emploi sa belle mère ne lui accorde aucune sympathie. Il reçoit une lettre-contrat, pour un reportage sur la problématique de l’eau à Dakar… Gagnant de l’argent, il réussit à décrocher un sourire à sa belle mère, sous les yeux perplexes de sa femme. Il lui faudra vivre d’espoir ( duunde yakaar) jusqu’au prochain contrat….

Ousmane William Mbaye

Ousmane William Mbaye, réalisateur sénégalais,  a étudié le cinéma à Paris et notamment à l’Université Paris VIII Vincennes, bouillon de culture des années 70.

De retour à Dakar, il  démarre comme assistant réalisateur de Ousmane Sembene dans Ceddo,  puis de Ben Diogaye Beye dans Les princes de Saint Germain des prés, et du documentaliste Samba Felix Ndiaye dans Dakar-Bamako.

A partir de 1979, il produit et réalise son premier court-métrage L’Enfant de Ngatch, qui remporte le Tanit de Bronze aux Journées Cinématographiques de Carthage. Il enchaine avec une série de courts métrages entre fiction et documentaire : Pain Sec, Dakar-clando, Fresque, Dial Diali.

Entre 1990 et 1997 il coordonne les Rencontres Cinématographiques de Dakar, RECIDAK, fondées par Annette Mbaye d’Erneville.

A partir des années 2000,  il s’oriente résolument vers le documentaire avec la complicité de Laurence Attali au montage et à la production. Il réalise alors des portraits qui révèlent la mémoire souvent occultée du Sénégal :  Xalima la plume, Fer & VerreMere-Bi, la mère, Président Dia, remportent tous de nombreux succès.   Sorti en fin 2016, KEMTIYU, Cheikh Ant retrace la vie et l’œuvre du savant et homme politique sénégalais Cheikh Anta Diop. 

Ce film s’inscrit dans une séance de courts métrages comprenant :
Jamal
Suzanne, Suzanne

Burning an illusion

Samedi 22 janvier 2022, 21h00 – Salle 300

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de Menelik Shabazz

avec Cassie McFarlane,
Victor Romero Evans
UK fict. vostf 1981 coul. 1h45 (35mm)

Pat (Cassie McFarlane) est une jeune noire indépendante et sophistiquée avec son propre appartement et un job de secrétaire. Elle sort avec ses copines, mais rêve d’avoir une relation stable. Lors d’une soirée elle rencontre Del (Victor Romero Evans), un jeune ouvrier. Rapidement, Del vient s’installer chez elle. Mais leur relation vire au vinaigre quand elle voit que Del n’a pas de projet et veut juste profiter de la vie. Quand il perd son travail et ne fait aucun effort pour en trouver un autre, Pat décide qu’il est peut être temps de se séparer.

Second long métrage de l’histoire du cinéma black-british, où le regretté Menelik Shabazz orchestre la rencontre de l’amour, de la politique et de la musique.

Grand Prix, Festival international du film d’Amiens 1981

Copie en provenance du British Film Institute

Menelik Shabazz

Menelik Shabazz (né en 1954) est un réalisateur, éducateur et écrivain de la Barbade, reconnu comme pionnier dans le développement d’un cinéma britannique indépendant, étant à l’avant-garde de la production cinématographique britannique contemporaine depuis plus de 30 ans.

Menelik Shabazz est surtout connu pour le film de 1981 Burning an Illusion, son premier long métrage. Il a également été co-fondateur dans les années 1980 de la société de production cinématographique Kuumba et Ceddo Film and Video Workshop, ainsi que « père fondateur du projet médiatique BFM » comme éditeur de Black Filmmakers Magazine et créateur du Festival international du film BFM.

Présenté par Newton I. Aduaka (cinéaste)

Nahla

Samedi 22 janvier 2022, 18h30 – Salle 300 ou 500

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de Farouk Beloufa

avec Yasmine Khlat, Nabila Zitouni
Algérie fict. vostf 1979 coul. 1h54 (vidéo num.)

Après la bataille de Kfar Chouba au Liban, en janvier 1975, Larbi Nasri, un jeune journaliste algérien, est pris dans le tourbillon des évènements qui précèdent la guerre civile.

Farouk Beloufa

Le cinéaste Farouk Beloufa, né en 1947, figure célébrée et maudite du cinéma algérien, il est l’auteur d’un unique long métrage devenu mythique : Nahla, tourné à Beyrouth au milieu des années 70, en une période troublée de l’histoire du Liban contemporain, dont il se fait l’écho avec une intensité rare.

Invisible dans les décennies qui suivirent sa sortie remarquée, le film est redécouvert à partir de 2009 en Algérie, pour la joie des cinéphiles du monde entier. Cette réapparition sera l’occasion de retrouver la parole d’un homme dont la mémoire du cinéma savait trop peu.

Revue de presse

Nahla de Farouk Beloufa – Algeriades.com

«Nahla», film élégiaque – Le Monde diplomatique

Hommage à Farouk Beloufa (Nahla) / 1ère partie avec Olivier Hadouchi & Saad Chakali

Présenté par Dyana Gaye et Valérie Osouf (programmatrices)

Mueda, memoria e massacre

Samedi 22 janvier 2022, 16h30 – Salle 300

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EnglishFrançais

Mueda, memoria
& massacre

Directed by Ruy Guerra

Mozambique, 1979, 75 min

Synopsis

The film depicts an anti-colonial work on memory, a re-enactment played by amateurs of the massacre of Mueda that was carried out by Portuguese soldiers on 16th June 1960 when they opened fire on demonstrators, killing hundreds. This was the catalyst for the anti-colonial movement and popular theater started exploring it in 1968, while the war of independence (1964 – 1974) was still going on. Not only is the brutality of the colonial power depicted, but the stupidity and ridiculousness of its representatives too, as well as the ignominious role played by their collaborators.

Ruy Guerra

Ruy Alexandre Guerra Coelho Pereira is a Portuguese-Brazilian film director, screenwriter, film editor, and actor. Guerra was born a Portuguese citizen in Lourenço Marques (today Maputo) in Mozambique, when it was still Portuguese colony.

Guerra studied at IDHEC film school in Paris from 1952. In 1958 he started his career as an assistant director in several French films. Later on he immigrated to Brazil, where he directed his first feature film, Os Cafajestes (1962). It was entered into the 12th Berlin International Film Festival. In 1964, Guerra directed Os Fuzis, which placed him in the forefront of the emerging Cinema Novo movement. The film was entered into the 14th Berlin International Film Festival where it won the Silver Bear Extraordinary Jury Prize. After that, he directed the international production Tendres Chasseurs (1969), starring Sterling Hayden, and Os Deuses e os Mortos (1970). The tumultuous political landscape in 1970’s Brazil forced Guerra to stop filming until 1976, when he directed A Queda. The film was entered into the 28th Berlin International Film Festival, where it won the Silver Bear Special Jury Prize. In 1980, he returned to Mozambique where he shot Mueda, Memória e Massacre, that country’s first feature film. While in Mozambique, Guerra shot many short films and helped the creation of the National Institute for Cinema. In 1982, Guerra shot Eréndira in Mexico, based on the work by Gabriel García Márquez. He also directed the musical comedy A Ópera do Malandro (1985), based on Chico Buarque’s free theatrical adaptation of Bertold Brecht’s Threepenny Opera; the TV film Os Amores Difíceis, another adaptation of García Márquez; and Kuarup (1989). In 2000, Guerra’s Estorvo was nominated for the Golden Palm at the 2000 Cannes Film Festival. It was Guerra’s third nomination in the festival, after Erêndira and Kuarup. His 2004 film Portugal S. A. was the only film he did in Portugal and entered into the 26th Moscow International Film Festival.

Filmography

1954 : Quand le soleil dort (court métrage)

1962 : La Plage du désir (Os cafajestes)

1964 : Les Fusils (Os Fuzis)

1969 : Tendres Chasseurs (Ternos Caçadores)

1970 : Les Dieux et les Morts (Os Deuses e os Mortos)

1978 : La Chute (A Queda) coréalisé avec Nelson Xavier

1980 : Mueda, mémoire et massacre (Mueda, Memória e Massacre)

1981 : A Carta Roubada (court métrage)

1983 : Eréndira

1986 : Opéra de Malandro (Ópera do Malandro)

1988 : Fábula de la Bella Palomera

1989 : Kuarup

2000 : Estorvo

2004 : Portugal S.A.

2004 : O Veneno da Madrugada

2016 : Quase Memória

Press release

Mueda, memória e massacre (Mueda, memory and massacre) (1978) | Center for Documentary Research and Practice

Africiné – Mueda, Mémoire et Massacre (Mueda, Memória e Massacre)

La projection de ce film sera précédée de It still rotates

de Ruy Guerra

avec Romao Canapoquele,
Filipe Gunoguacala
Mozambique fict. vostf 1979 coul. 1h15 (35 mm)

Le 16 juin 1960 à Mueda, au Mozambique, l’armée portugaise exécute six cents personnes parmi la population, sur ordre du gouverneur portugais. Depuis l’indépendance de leur pays, les habitants de Mueda revivent chaque année cet événement en jouant dans une pièce de théâtre les rôles des bourreaux, victimes et spectateurs. Ce film fonde historiquement la mémoire cinématographique du processus de décolonisation et le travail de deuil du peuple.

Ruy Guerra

Né le 22 août 1931 à Lourenço Marques, aujourd’hui Maputo (Mozambique), Ruy Alexandre Guerra Coelho Pereira est un réalisateur et scénariste mozambicain, vivant au Brésil à partir de 1958. Fils de colons portugais, Ruy Guerra a vécu son enfance au Mozambique. Il poursuit ses études au Portugal, puis à l’IDHEC en France de 1952 à 1954.

Il sera l’assistant de Georges Rouquier et de Jean Delannoy. Il part alors pour le Brésil et participe à la fondation du Cinema Novo avec deux œuvres surprenantes : La Plage du désir (Os cafasjestes) en 1962, peinture aiguë des jeunes vitelloni de la petite-bourgeoisie carioca et Les Fusils (Os Fuzis) en 1964, film sur la paysannerie extrêmement pauvre du Nordeste. Les Fusils remporte le Grand prix du jury (Ours d’argent) au Festival de Berlin 1964. En 1969, il tourne en France Tendres Chasseurs (1969), un film étrange sur un ornithologue enfermé dans une île avec sa femme et son fils. L’année suivante, il met en scène un « film-opéra » tropicaliste Les Dieux et les Morts, mêlant magie et mythes sur fond de rivalités entre fazendeiros du Nordeste. En 1978, il coréalise avec Nelson Xavier La Chute (A Queda) qui se présente comme une suite aux Fusils et raconte la destinée de ses personnages retournés en ville. Présenté à la Berlinale 1978, le film remporte l’Ours d’argent – Prix spécial du jury. En 1980, Ruy Guerra retourne au Mozambique où il tourne Mueda, mémoire et massacre (Mueda, Memoria e Massacre), le premier long métrage du pays récemment indépendant et participe à la création de l’Institut du Cinéma à Maputo. En 1982, Guerra réalise Eréndira au Mexique, d’après l’œuvre de Gabriel García Márquez, présenté au Festival de Cannes 1983. En 1986, il dirige la comédie musicale Opera de Malandro adaptée de la pièce de théâtre écrite par Chico Buarque, chanteur-compositeur brésilien pour lequel Guerra a également écrit des paroles de chansons. Il est à nouveau en compétition officielle du Festival de Cannes avec Kuarup en 1989 et Estorvo en 2000.  Ruy Guerra est, avec Glauber Rocha, l’un des réalisateurs les plus importants de la nouvelle vague du cinéma brésilien des années 1960, le Cinema novo.

Filmographie

1954 : Quand le soleil dort (court métrage)

1962 : La Plage du désir (Os cafajestes)

1964 : Les Fusils (Os Fuzis)

1969 : Tendres Chasseurs (Ternos Caçadores)

1970 : Les Dieux et les Morts (Os Deuses e os Mortos)

1978 : La Chute (A Queda) coréalisé avec Nelson Xavier

1980 : Mueda, mémoire et massacre (Mueda, Memória e Massacre)

1981 : A Carta Roubada (court métrage)

1983 : Eréndira

1986 : Opéra de Malandro (Ópera do Malandro)

1988 : Fábula de la Bella Palomera

1989 : Kuarup

2000 : Estorvo

2004 : Portugal S.A.

2004 : O Veneno da Madrugada

2016 : Quase Memória

Revus de presse

Mueda, memória e massacre (Mueda, memory and massacre) (1978) | Center for Documentary Research and Practice

Africiné – Mueda, Mémoire et Massacre (Mueda, Memória e Massacre)

La projection de ce film sera précédée de It still rotates

TIGRITUDES COLOGNE

SEPT 2023