Emitaï

Samedi 15 janvier 2022, 20h30 – Salle 300

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d’Ousmane Sembene

avec Ibou Camara, Ousmane Camara
Sénégal fict. vostf 1971 coul.
1h35 (vidéo num.)

En 1942, pendant la Seconde guerre mondiale, dans un village de Casamance, au Sénégal, le Colonel Armand obéissant à un ordre venu de France doit prélever tout le riz cultivé. Ce sont les femmes qui sont responsables des récoltes : la plupart des hommes ont été réquisitionnés pour se battre en métropole. Elles décident de résister et cachent leur riz. L’armée arrive pour punir le village.

Quinzaine des Réalisateurs, Festival de Cannes 1972

Ousmane Sembene

Ousmane Sembène (né le 1er janvier 1923 à Ziguinchor, Sénégal, mort le 9 juin 2007 à Dakar, Sénégal), est un écrivain, réalisateur, acteur et scénariste majeur de l’Afrique contemporaine, connu pour ses aspects militants sur les questions politiques et sociales.

En 1946, il embarque clandestinement pour la France et débarque à Marseille, où il vit de différents petits travaux. Il est notamment docker au port de Marseille pendant dix ans. Il adhère à la CGT et au Parti communiste français. Il milite contre la guerre en Indochine et pour l’indépendance de l’Algérie.

En 1956, il publie son premier roman, Le Docker noir qui relate son expérience de docker. Puis en 1957 il publie Ô pays, mon beau peuple. En 1960, il publie un nouveau roman, les Bouts de bois de Dieu qui raconte l’histoire de la grève des cheminots en 1947-1948 du Dakar-Niger, la ligne de chemin de fer qui relie Dakar à Bamako. L’histoire se déroule parallèlement à Dakar, Thiès et Bamako sur fond de colonialisme et de lutte des cheminots pour accéder aux mêmes droits que les cheminots français.

En 1960, l’année de l’indépendance du Soudan français — qui devient le Mali — et du Sénégal, Ousmane Sembène rentre en Afrique. Il voyage à travers différents pays : le Mali, la Guinée, le Congo. Il commence à penser au cinéma, pour donner une autre image de l’Afrique, voulant montrer la réalité à travers les masques, les danses, les représentations.

En 1961, il entre dans une école de cinéma à Moscou. Il réalise dès 1962 son premier court-métrage Borom Saret (le charretier), suivi en 1964 par Niaye.

Revue de presse

« Emitaï », par Ignacio Ramonet (Le Monde diplomatique, juin 1977)

Du riz et des femmes : de la résistance des Casamançais pendant la Seconde Guerre mondiale dans Emitaï d’Ousmane Sembène

La projection de ce film sera précédée de Cheval de boue

Et la neige n’était plus

Vendredi 14 janvier 2022, 16h00 – Salle 300

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d’Ababacar Samb Makharam

Sénégal fict. vostf 1965 n&b 22min (vidéo)

Un jeune boursier sénégalais revient de France. Qu’a-t-il appris ? qu’a-t-il oublié ? quelle voie va-t-il choisir au contact des nouvelles réalités africaines ?
Les problèmes qui se posent à la jeunesse africaine exposés avec franchise, courage et humour.

Prix du Meilleur court métrage, Festival mondial des arts nègres de Dakar 1966

Ababacar Samb Makharam

Né le 21 octobre 1934 à Dakar (Sénégal), Ababacar Samb Makharam entre au Conservatoire d’art dramatique de Paris en 1955 et fonde la troupe de théâtre, Les Griots avec Timité Bassori, Sarah Maldoror et Toto Bissainthe.

En 1958, il s’inscrit pour étudier le cinéma au Centro sperimentale di cinematografia, grande école de cinéma de Rome.

De retour au sénégal en 1964, il travaille à la Radio sénégalaise, et aux Actualités sénégalaises comme réalisateur.

En 1966 son court métrage Et la neige n’était plus gagne le 1er Prix du court métrage au Premier Festival Mondial des arts nègres.

Samb fut aussi acteur, on se souvient de lui dans Tamango de John Berry, Les tripes au soleil de Claude Bernard Aubert et Baks de Momar Thiam.

Il a également été à ses débuts en 1968, assistant réalisateur de Ousmane Sembene pour le Mandat.

Parallèlement à sa carrière de réalisateur, Samb s’investit dans la promotion et la défense des cinémas africains et sera à partir de 1970 le 1er Secrétaire général de Fédération Panafricaine des Cinéastes (FEPACI), puissante association panafricaine qui durant son mandat fait introduire la problématique du cinéma africain dans les textes de l’OUA.

Il crée sa société de production Baobab Film (Dakar). Ababacar SAMB Makharam meurt le 7 octobre 1987.

Filmographie :

1960 : L’Ubriaco
1966 : Et la neige n’était plus
1968 : La Terre et le paysan
1971 : Kodou
1982 : Jom (ou L’Histoire d’un peuple)

Ce film s’inscrit dans une séance de courts métrages comprenant :
Integration Report 1
Flavio
Hunting Party (Jagdpartie)

TIGRITUDES COLOGNE

SEPT 2023

Diplomate à la tomate

Mercredi 12 janvier 2022, 17h30 – Salle 300

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FrançaisEnglish

de Samba Félix N’Diaye

De Samba Felix Ndiaye

Sénégal, 1989, 16 min, couleur, documentaire

En Afrique, les petits métiers survivent comme une résistance face à l’invasion de biens de consommation. Dans les cinq films qui composent cette série Trésors des poubelles, on suit les étapes de la fabrication d’objets artisanaux avec du matériel de récupération et l’on est à chaque fois émerveillé de l’habileté et de l’intelligence de ces artisans. Le réalisateur a construit chaque film comme une petite énigme, qui ne dévoile l’objet fini qu’à la fin, sans dialogue, ni commentaire, avec juste le son direct.
« Diplomate à la tomate », c’est le nom utilisé par les Dakarois pour désigner ces valisettes aux couleurs rouge sang et noir, provenant du métal récupéré des boîtes vides de sauce tomate. Les valisettes en bois sont recouvertes aujourd’hui avec le métal récupéré de boîtes de soda et d’autres boissons, en conservant les logos colorés.

Équipe

Réalisation : Samba Felix Ndiaye
Écriture : Samba Felix Ndiaye
Image : Lev Long Dara
Son : Alioune Badara Cissokho, Pape Gore Seck
Montage : Lev Long Dara, Samba Felix Ndiaye
Production (structure) : Almadies Films

Restauration par New York University (NYU) en partenariat avec le Service de Coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France de New York

Samba Félix N’Diaye

Né à Dakar le 6 mars 1945 et mort dans la même ville le 6 novembre 2009, est un cinéaste documentariste sénégalais qui est réalisa près de 25 films, depuis le début de sa carrière au milieu des années 1970 jusqu’à sa disparition. Au-delà de sa notoriété nationale, il est considéré comme « le père du documentaire africain ».

Samba Félix Ndiaye se sent redevable des talents de conteuse de sa grand-mère maternelle. Il a été très marqué par quelques-uns de ses propos : « Une parole intéressante a toujours des oreilles » ou encore « Tu ne peux pas t’asseoir sur la tête de quelqu’un qui te parle ». Samba Félix Ndiaye éprouve une passion précoce pour le cinéma. Adolescent, il fréquente régulièrement le ciné-club du Centre culturel français de Dakar. Après une formation en droit et sciences économiques à l’université de Dakar, il poursuit des études de cinéma à Paris (Université de Paris VIII et École Louis-Lumière) et, en parallèle, suit des cours d’ethnopsychiatrie à l’École des hautes études3.

La plupart des films mettent en scène avec peu de mots la vie quotidienne des gens ordinaires. Cependant les œuvres des années 2000 abordent plus volontiers des thèmes plus directement polémiques ou politiques. L’utopie reste d’actualité et le cinéma est l’un des chemins.


Born in 1945 in Dakar, Samba Felix N’Diaye was the dean of African documentary.
He obtains a Masters in Cinema and Audiovisual Studies from the University of Paris VIII and pursued further studies at the Institut Louis Lumière in cinematography and editing. A lecturer at Vincennes, he becomes a specialist at CIRTEF and trains television directors for the member stations of the Council for Francophone Radio and Television. Secretary General of the Société des Réalisateurs Sénégalais, he also collaborated on a number of films as producer, executive producer, cameraman or editor. His film credits include twelve documentaries, mostly on 16mm. The most important have earned international distinction (« Gety Tey ou prendre la mer aujourd’hui », « Le trésor des poubelles », « Lettre à un ami cinéaste », and « N’Gor l’esprit des lieux »). The author of « Letter to Senghor », « Rwanda pour mémoire » questions the state of African countries since their independence in his most recent work « Questions à la terre natale ».


Filmographie :

2007Questions à la terre natale52min
2007Le Revers de l’exil (comme directeur artistique16)26min
2003Rwanda pour mémoire68min
1999Nataal, en coréalisation France Langlois (portrait du photographe sénégalais Babacar Touré Mandémory)52min
1998Lettre à Senghor (Entre nous grand-père)49min
1998Un fleuve dans la tête54min
1994Ngor, l’esprit des lieux91min
1993Lettre à l’œil13min
1993Cinés d’Afrique (en collaboration avec d’autres réalisateurs)59
1992Dakar-Bamako52min
1992Amadou Diallo, un peintre sous verre13min
1992Dial-Diali (comme producteur15)23min
1989Trésors des poubelles (une série de 5 courts-métrages) Les Malles Les Chutes de N’Galam Teug. Chaudronnerie d’art Diplomates à la tomate Aqua14min 9min 17min 14min 12min
1986La Santé, une aventure peu ordinaire15min
1978Geti Tey (Prendre la mer aujourd’hui)40min
1995Perantal (L’éducation du nourrisson)31min


Questions à la terre natale, 2008, lm, documentaire

de Samba Félix N’Diaye

Sénégal, 1989, 16 min, couleur, documentaire

In Africa, small jobs are signs of resistance against the consumption goods’ invasion. In these five films composing this series, treasures of garbage, we follow the different step of the production of handcraft objects with material collected from bins, and every time, we are amazed by their intelligence and skills.
The director structured each film like little puzzle, revealing the final object only at the end, without dialogue neither commentary, with live sound only. “Diplomat with tomato” is the expression used by people from Dakar to point out this red and black luggage, coming from tomato cans made of metal. This wooden luggage are nowadays covered with fizzy drinks cans and other drinks, keeping their colorful logo.

Empty boxes of tomato sauce and cans of coca-cola, beer or fruit juice are used to manufacture small attaché cases perfect for diplomats of the tomato.

Restoration by New York University (NYU) in partnership with the Service de Coopération et d’Action Culturelle of the French Embassy in New York.

Crew

Directed by : Samba Felix Ndiaye
Author: Samba Felix Ndiaye
Image : Lev Long Dara
Sound : Alioune Badara Cissokho, Pape Gore Seck
Editing : Lev Long Dara, Samba Felix Ndiaye
Production (structure) : Almadies Films

Samba Félix N’Diaye

Born in 1945 in Dakar, Samba Felix N’Diaye was the dean of African documentary.
He obtains a Masters in Cinema and Audiovisual Studies from the University of Paris VIII and pursued further studies at the Institut Louis Lumière in cinematography and editing.

A lecturer at Vincennes, he becomes a specialist at CIRTEF and trains television directors for the member stations of the Council for Francophone Radio and Television. Secretary General of the Société des Réalisateurs Sénégalais, he also collaborated on a number of films as producer, executive producer, cameraman or editor. His film credits include twelve documentaries, mostly on 16mm. The most important have earned international distinction (« Gety Tey ou prendre la mer aujourd’hui », « Le trésor des poubelles », « Lettre à un ami cinéaste », and « N’Gor l’esprit des lieux »). The author of « Letter to Senghor », « Rwanda pour mémoire » questions the state of African countries since their independence in his most recent work « Questions à la terre natale ».

Filmography :

2007Questions à la terre natale52min
2007Le Revers de l’exil (comme directeur artistique16)26min
2003Rwanda pour mémoire68min
1999Nataal, en coréalisation France Langlois (portrait du photographe sénégalais Babacar Touré Mandémory)52min
1998Lettre à Senghor (Entre nous grand-père)49min
1998Un fleuve dans la tête54min
1994Ngor, l’esprit des lieux91min
1993Lettre à l’œil13min
1993Cinés d’Afrique (en collaboration avec d’autres réalisateurs)59
1992Dakar-Bamako52min
1992Amadou Diallo, un peintre sous verre13min
1992Dial-Diali (comme producteur15)23min
1989Trésors des poubelles (une série de 5 courts-métrages) Les Malles Les Chutes de N’Galam Teug. Chaudronnerie d’art Diplomates à la tomate Aqua14min 9min 17min 14min 12min
1986La Santé, une aventure peu ordinaire15min
1978Geti Tey (Prendre la mer aujourd’hui)40min
1995Perantal (L’éducation du nourrisson)31

TIGRITUDES
LUSAKA

AOÛT—> SEPT. 2023