School Daze

Jeudi 27 janvier 2022, 21h00 – Salle 300

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de Spike Lee

avec Laurence Fishburne,
Giancarlo Esposito
États-Unis fict. vostf 1988 coul. 2h01 (vidéo num.)

© 1998 Columbia Pictures Industries

Comédie musicale inspirée des années d’études du cinéaste, le méconnu School Daze décrit le conflit entre deux groupes d’étudiants africains-américains au sein de leur campus.

Spike Lee

Né à Atlanta (Georgie) le 20 Mars 1957, dans une famille d’artistes, Spike Lee passe sa jeunesse à Brooklyn, puis regagne le Sud pour suivre les cours du Collège Universitaire de Morehouse. Diplômes en poche, il entre à la New York University, où il réalise ses premiers courts métrages : The Answer et Sarah. Il y obtient l’Oscar du Meilleur Film Étudiant pour Joe’s Bed-Stuy Barbershop, qui remportera un succès considérable dans plusieurs grands festivals : Montréal, Rotterdam, Los Angeles, San Francisco, et connaîtra de nombreuses diffusions télévisées.

Après un premier projet de long-métrage, abandonné faute d’argent, Spike Lee écrit le scénario de She’s gotta have it (Nola Darling n’en fait qu’à sa tête), comédie de moeurs qu’il réalise et interprète en 12 jours avec une petite équipe hautement motivée. Ce film, le premier consacré à la moyenne bourgeoisie noire de Brooklyn, sera primé dans plusieurs manifestations, et remportera notamment le Prix de la Jeunesse au Festival de Cannes.

Spike Lee écrit, réalise et interprète ensuite la comédie musicale School Daze, une satire de l’assimilation et des « fraternités » universitaires noires qui sera le plus grand succès Columbia de l’année 1988. Un an plus tard, il écrit, réalise et interprète Do the right thing, pour lequel il est cité à l’Oscar du meilleur scénario et remporte les prix de la mise en scène et du meilleur film, décernés par la Los Angeles Film Critics Association.

En 1990, il signe Mo’ Better Blues, avec Denzel Washington et Wesley Snipes, que suivront Jungle Fever, avec Wesley Snipes et Annabella Sciorra, une ample et ambitieuse biographie de Malcolm X, interprétée par Denzel Washington, qui décrochera deux citations à l’Oscar, la comédie autobiographique Crooklyn, le drame réaliste Clockers, d’après le roman de Richard Price, la comédie dramatique GIirl 6.

Spike Lee réside depuis l’enfance à Fort Greene (Brooklyn), où sont installés les bureaux de sa société de production, 40 Acres and a Mule. Producteur/scénariste de la quasi-totalité de ses films, il a également assuré la production exécutive d’une demi-douzaine de films, dont The best man de son frère, Malcolm D. Lee. Il consacre aussi depuis plusieurs années une large part de son temps au documentaire et a filmé récemment le long-métrage When the Levee Broke, consacré à l’ouragan Katrina, qui sera diffusé sur HBO cet été.

Acteur dans plusieurs de ses premiers films, Spike Lee a publié 6 récits de tournages, ainsi qu’un recueil de photos sur ses cinq premières réalisations, intitulé Five for Five, un livre pour enfants, Please, Baby, Please, avec sa femme Tonya Lewis Lee ; Best Seat in the House, en collaboration avec Ralph Wildy, un livre de souvenirs, That’s My Story and I’m Sticking To It. Il a créé récemment avec DDB Needham l’agence de publicité multiservices Spike DDB. En 2006 sort dans nos salles son film Inside man.

Voici quelques uns de ses plus grands succès critiques et populaires : La 25ème Heure, Summer of Sam, les documentaires The Original Kings Of Comedy et 4 Little Girls, témoignant d’un dynamisme artistique et d’un éclectisme rares. Ses films antérieurs, de Nola Darling n’en fait qu’à sa tête, qui le révéla en 1996 à Get on the bus et de nombreux documentaires qui ont abordé frontalement les problèmes les plus brûlants de l’Amérique et ont contribué à bousculer quantité de stéréotypes raciaux, sociaux, culturels et sexuels.

Revue de presse

https://thespool.net/reviews/movies/school-daze-spike-lee-retro-review/
The Historically-Black College Politics of « School Daze » – The Spool

School Daze | Africultures

My Brother’s Wedding

Mercredi 26 janvier 2022, 21h00 – Salle 300

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de Charles Burnett

avec Everett Silas, Jessie Holmes
États-Unis fict. vostf 1983 coul.
1h21 (vidéo num.)

Pierce travaille dans le pressing familial. Son frère s’apprête à se marier alors que son meilleur ami sort de prison. Une plongée dans Watts, quartier de L.A., grand théâtre de la vie par l’immense réalisateur de Killer of Sheep.

Charles Burnett

Né en 1944 à Wicksburg dans le Mississippi, Charles Burnett grandi dans le quartier de Watts à Los Angeles. Il commence par suivre des études pour devenir électricien mais il est très vite attiré par la réalisation et la photographie. Formé à l’école de théâtre, de cinéma et de télévision de l’Université de Californie (UCLA), il réalise son premier long métrage, Killer of Sheep, en 1977. Cette oeuvre est déclarée “trésor national” par le National Film Registry et fait dorénavant partie des 50 films les plus importants de l’histoire du cinéma américain, préservés dans la bibliothèque du Congrès. Participant de la veine du réalisme social, ce film est primé au Festival de Berlin en 1981.

Deux ans plus tard, Charles Burnett met en scène My Brother’s Wedding puis To sleep with anger en 1990. Ce film, interprété par Danny Glover, obtient l’Indépendent Spirit Award du meilleur réalisateur, du meilleur scénario et du meilleur acteur. Il est également primé au Festival de Sundance et reçoit le Prix Spécial de la Los Angeles Film Critics Association.

En 1993, Charles Burnett réalise The Glass Shield, un drame urbain sur la corruption et le racisme qui rongent la police de Los Angeles. Il signe également plusieurs documentaires, notamment America becoming (1991), Nat Turner : A Troublesome Property (2003) et Warming by the devil’s fire (2003), qui fait partie de la série The blues produite par Martin Scorcese. En 2007, Charles Burnett dirige à nouveau Danny Glover dans le long métrage Namibia : The Struggle for liberation, un portrait du leader indépendantiste namibien Samuel Nujoma.

Revue de presse

My Brother’s Wedding – Les Inrocks
Charles Burnett – My Brother’s Wedding – Movies – Column – The New York Times

Handsworth Songs

Mercredi 26 janvier 2022, 18h30 – Salle 300

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de John Akomfrah

UK doc. vostf. 1986 coul. 1h01 (cin. num.)

Passionnant essai sur les luttes antiracistes britanniques des années 1980 et les émeutes de 1985 dans le quartier de Handsworth à Birmingham, par le cinéaste anglo-ghanéen,
également plasticien.

John Akomfrah

John Akomfrah, OBE (né le 4 mai 1957) est un artiste, écrivain, réalisateur, scénariste, théoricien et curateur anglais d’origine ghanéenne, dont « l’engagement envers un radicalisme à la fois politique et cinématographique s’exprime dans tous ses films ».

Fondateur du Black Audio Film Collective en 1982, il a fait ses débuts en tant que réalisateur avec Handsworth Songs, qui examinait les retombées des émeutes de 1985 à Handsworth. Handsworth Songs a remporté le prix Grierson du meilleur documentaire en 1987. Selon le Guardian, il « a acquis la réputation d’être l’un des cinéastes les plus novateurs du Royaume-Uni, dont les œuvres poétiques traitent de la race, de l’identité et des attitudes postcoloniales depuis plus de trois décennies ».

Akomfrah est né à Accra, au Ghana, de parents engagés dans le militantisme anticolonial. Dans un entretien avec Sukhdev Sandhu, Akomfrah a déclaré : « Mon père était membre du cabinet du parti de Kwame Nkrumah […]. Nous avons quitté le Ghana parce que la vie de ma mère était en danger après le coup d’État de 1966, et mon père est mort en partie à cause de la lutte qui a mené à ce coup d’État ». Vivant en Grande-Bretagne depuis l’âge de quatre ans, Akomfrah a fait ses études dans des écoles de l’ouest de Londres et à l’école polytechnique de Portsmouth, où il a obtenu un diplôme de sociologie en 1982.

Il est surtout connu pour être l’un des fondateurs du Black Audio Film Collective, actif entre 1982 et 1998, qui s’est consacré à l’examen des questions d’identité des Britanniques noirs par le biais du cinéma et des médias. Handsworth Songs, le premier documentaire produit par le collectif, portait sur les tensions raciales en Grande-Bretagne dans les années 1980.

En 1998, avec Lina Gopaul et David Lawson, ses partenaires de production de longue date, Akomfrah a cofondé Smoking Dogs Films.

De 2001 à 2007, il a été gouverneur du British Film Institute et de 2004 à 2013, gouverneur de l’organisation cinématographique Film London.

Akomfrah a donné des cours et des stages dans des établissements universitaires tels que le Massachusetts Institute of Technology, la Brown University, la New York University, la Westminster University et la Princeton University. Un événement tri-campus de trois jours intitulé « Cinematic Translations : The Work of John Akomfrah » a eu lieu en novembre 2013 à l’Université de Toronto, où il était artiste en résidence. Une critique de la Harvard Film Archive sur son travail indique : « Akomfrah est devenu le pendant cinématographique de commentateurs et de contributeurs à la culture de la diaspora noire tels que Stuart Hall, Paul Gilroy, Greg Tate et Henry Louis Gates. Ce faisant, il a continué à exploiter les archives audiovisuelles du XXe siècle, recontextualisant ces images non seulement en les sélectionnant et en les juxtaposant, mais aussi en y ajoutant des textes éloquents et allusifs. »

Filmographie :

Handsworth Songs (1986)
Testament (1988)
Who Needs a Heart (1991)
Seven Songs for Malcolm X (1993)
The Last Angel of History (1996)
Memory Room 451 (1996)
Call of Mist (1998)
Speak Like a Child (1998)
Riot (1999)
The Nine Muses (2010)
Hauntologies (Carroll/Fletcher gallery, 2012)
The Stuart Hall Project (2013),
The Unfinished Conversation (2013)
The March (2013)
Vertigo Sea (2015)
Auto Da Fé (2016)

Revue de presse

Work of the Week: John Akomfrah, ‘Handsworth Songs’ – ArtReview

Suivi d’un débat avec Alice Diop (cinéaste) modéré par Lotte Arndt (historienne d’art, curatrice)

Finye

Dimanche 23 janvier 2022, 20h30 – Salle 300

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de Souleymane Cissé

avec Fousseyni Sissoko,
Goundo Guissé
Mali fict. vostf 1982 coul. 1h45 (35mm)

Dans une grande ville du Mali, Batrou, une étudiante, est la fille d’un des représentants du nouveau pouvoir, le gouverneur militaire Sangaré. Elle fait la connaissance de Bâ, un étudiant, petit-fils d’un des chefs traditionnels de la région. Le père de Batrou voit d’un très mauvais il leur liaison.

Sélection officielle, Festival de Cannes 1982, Étalon d’or FESPACO 1983, Tanit d’or Journées cinématographiques de Carthage 1983.

Souleymane Cissé

Le parcours de Souleymane Cissé est pour le moins impressionnant. Il n’a que 7 ans quand il commence à s’intéresser au cinéma. Après des études secondaires à Dakar, il revient au Mali en 1960, au moment où le pays prend son indépendance. C’est alors que survient pour lui la révélation, à l’occasion de la projection d’un documentaire sur l’arrestation de Lumumba : il fera du cinéma. Il décroche une bourse et part à Moscou, où il sera projectionniste, puis cinéaste.

©Xavier Arias

En 1970, il est engagé comme caméraman par le ministère de l’Information malien. Deux ans plus tard, il réalise Cinq jours d’une vie, primé au Festival de Carthage. La sortie de son premier long métrage, Den Muso (La Fille), mené à bien grâce à la coopération française, relate l’histoire d’une jeune fille muette, violée puis rejetée par sa famille; il est interdit au Mali et vaudra à Souleymane Cissé d’être emprisonné. Il tourne des films mieux accueillis comme Baara (Le Travail), et Finyé (Le Vent), tous deux récompensés par l’Etalon de Yenenga au Fespaco. Mais c’est Yeelen (La Lumière), prix du Jury à Cannes en 1987, qui le révélera enfin au grand public. Il réalise en 1995 Waati (Le Temps) qui appréhende les traces profondes de l’apartheid et du racisme et Min Yé… (Dis-moi qui tu es) en 2009, qui reflète les contradictions d’une bourgeoisie malienne en quête de sens. Souleymane Cissé réalise en 2013 le documentaire O.Sembène, en hommage à son ami disparu. Son film O Ka (Notre Maison) est présenté en sélection officielle au 68ème Festival de Cannes 2015. Ce film relate son combat pour la vérité, qui  pousse l’artiste à prendre la parole et à s’engager.

Cinéaste engagé, Souleymane Cissé est également président de l’Union des créateurs et entrepreneurs du cinéma et de l’audiovisuel de l’Afrique de l’Ouest (UCECAO), dont il est en partie à l’origine. Son travail lui a permis d’être élevé au rang de Commandeur de l’Ordre National du Mali, Commandeur des Arts et des Lettres de France. 

Filmographie :

1975 Den Muso (La Jeune Fille)

1977 Baara (Le Travail) 

1981 Finyè (Le Vent) 

1987 Yeelen (La Lumière) 

1995 Waati (Le Temps) 

2009 Min Yé… (Dis moi qui tu es) 

2013 O.Sembene 

2015 O Ka (Notre maison)

2021 Alerte à Bozola COVID-19

Revue de presse

Émission spéciale avec Souleymane Cissé – «Chacun de mes films a été une libération» – Tous les cinémas du monde

Histoire d’une rencontre

Dimanche 23 janvier 2022, 17h30 – Salle 300

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de Brahim Tsaki

avec Boumediène Belasri,
Carine Mattys
Algérie fict. vostf 1983 coul. 1h20 (vidéo)

Deux sourds-muets, une fille et un garçon font connaissance prés d’une base d’exploitation pétrolière située quelque part dans le tiers-monde. Elle, Américaine, suit son père dans ses pérégrinations à travers le monde partout ou poussent de nouvelles torches. Lui, un garçon du pays, vit avec ses deux sœurs dans une fermette délabrée que son père délaisse au profit d’un élevage artisanal de poulets. Entre eux s’établit une sympathie que toutes sortes de conditions et prédispositions vont affermir et développer en marge de la misère environnante profonde qui prend les aspects d’une illusoire, prospérité, d’un échange culturel douteux (élétro-ménagers sophistiqué contre-robes et bijoux traditionnels). Ce monde là dur et artificiel dans son désordre et ses contradictions, coupe l’équilibre d’une rencontre brève. Le départ du père vers de nouveaux chantiers, de nouvelles torchères vient rompre cette rencontre.

Étalon d’or, FESPACO 1985.

Brahim Tsaki

Brahim TSAKI est un réalisateur et scénariste algérien.


Né le 27 décembre 1946 à Sidi Bel Abbès (Algérie), il est mort le jeudi 2 septembre 2021, à Paris (France), à l’âge de 74 ans.

Diplômé de l’IAD en Belgique, dans la même promotion que Thierry Michel, Ngangura Mwese ou Michel Khleifi, Brahim Tsaki réalise son film de fin d’études Gare de triage » en 1975, avant de rentrer à Alger et de rejoindre le département documentaire de l’ONCIC (Office national du commerce et de l’industrie cinématographiques) en 1978. Ses premiers courts métrages sont tous trois des portraits d’enfants. Il va les réunir dans un long métrage : Les enfants du vent en 1981 avant d’écrire et de réaliser toujours au sein de l’ONCIC, l’Histoire d’une rencontre. Etalon d’or du Fespaco 1985.

Après ce film, il s’installe à Paris aux côtés de la journaliste Catherine Ruelle, avec laquelle il a deux fils El Habib et Mikhail-Ali.

Ils travaillent ensemble à l’écriture et à la mise en production de son film Les enfants des néons, produit par Tony Molière et présenté à Cannes dans le cadre de Perspectives du Cinéma français. Malheureusement, le film ne sort pas en salles, et n’est diffusé que sur Canal Plus. Commence alors une longue période de dépression pour le cinéaste dont il ne sortira que bien des années plus tard, grâce au producteur Belkacem Hadjadj, qui l’accompagne et le soutient pendant deux ans et lui permet de réaliser son dernier long métrage Ayrouwen en 2008, dans le désert algérien.

Brahim continuera d’écrire notamment un scénario intitulé Milord, avec son fils El Habib, mais le film ne trouve pas de producteur, et le cinéaste s’enfonce dans la maladie.

Filmographie :

– Les Enfants du vent (1981)

– Histoire d’une rencontre (1983)

– Les Enfants des néons (en France, 1990)

– Ayrouwen (Il était une fois) (2008)

Revue de presse

Africiné – Brahim Tsaki, « le cinéaste poète »

En présence de Catherine Ruelle (journaliste, spécialiste des cinémas d’Afrique) et Nabil Djedouani (fondateur des Archives numériques du cinéma algérien)

Suivi d’un débat modéré par Saad Chakali (critique de cinéma)

Burning an illusion

Samedi 22 janvier 2022, 21h00 – Salle 300

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de Menelik Shabazz

avec Cassie McFarlane,
Victor Romero Evans
UK fict. vostf 1981 coul. 1h45 (35mm)

Pat (Cassie McFarlane) est une jeune noire indépendante et sophistiquée avec son propre appartement et un job de secrétaire. Elle sort avec ses copines, mais rêve d’avoir une relation stable. Lors d’une soirée elle rencontre Del (Victor Romero Evans), un jeune ouvrier. Rapidement, Del vient s’installer chez elle. Mais leur relation vire au vinaigre quand elle voit que Del n’a pas de projet et veut juste profiter de la vie. Quand il perd son travail et ne fait aucun effort pour en trouver un autre, Pat décide qu’il est peut être temps de se séparer.

Second long métrage de l’histoire du cinéma black-british, où le regretté Menelik Shabazz orchestre la rencontre de l’amour, de la politique et de la musique.

Grand Prix, Festival international du film d’Amiens 1981

Copie en provenance du British Film Institute

Menelik Shabazz

Menelik Shabazz (né en 1954) est un réalisateur, éducateur et écrivain de la Barbade, reconnu comme pionnier dans le développement d’un cinéma britannique indépendant, étant à l’avant-garde de la production cinématographique britannique contemporaine depuis plus de 30 ans.

Menelik Shabazz est surtout connu pour le film de 1981 Burning an Illusion, son premier long métrage. Il a également été co-fondateur dans les années 1980 de la société de production cinématographique Kuumba et Ceddo Film and Video Workshop, ainsi que « père fondateur du projet médiatique BFM » comme éditeur de Black Filmmakers Magazine et créateur du Festival international du film BFM.

Présenté par Newton I. Aduaka (cinéaste)

Nahla

Samedi 22 janvier 2022, 18h30 – Salle 300 ou 500

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de Farouk Beloufa

avec Yasmine Khlat, Nabila Zitouni
Algérie fict. vostf 1979 coul. 1h54 (vidéo num.)

Après la bataille de Kfar Chouba au Liban, en janvier 1975, Larbi Nasri, un jeune journaliste algérien, est pris dans le tourbillon des évènements qui précèdent la guerre civile.

Farouk Beloufa

Le cinéaste Farouk Beloufa, né en 1947, figure célébrée et maudite du cinéma algérien, il est l’auteur d’un unique long métrage devenu mythique : Nahla, tourné à Beyrouth au milieu des années 70, en une période troublée de l’histoire du Liban contemporain, dont il se fait l’écho avec une intensité rare.

Invisible dans les décennies qui suivirent sa sortie remarquée, le film est redécouvert à partir de 2009 en Algérie, pour la joie des cinéphiles du monde entier. Cette réapparition sera l’occasion de retrouver la parole d’un homme dont la mémoire du cinéma savait trop peu.

Revue de presse

Nahla de Farouk Beloufa – Algeriades.com

«Nahla», film élégiaque – Le Monde diplomatique

Hommage à Farouk Beloufa (Nahla) / 1ère partie avec Olivier Hadouchi & Saad Chakali

Présenté par Dyana Gaye et Valérie Osouf (programmatrices)

Mueda, memoria e massacre

Samedi 22 janvier 2022, 16h30 – Salle 300

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EnglishFrançais

Mueda, memoria
& massacre

Directed by Ruy Guerra

Mozambique, 1979, 75 min

Synopsis

The film depicts an anti-colonial work on memory, a re-enactment played by amateurs of the massacre of Mueda that was carried out by Portuguese soldiers on 16th June 1960 when they opened fire on demonstrators, killing hundreds. This was the catalyst for the anti-colonial movement and popular theater started exploring it in 1968, while the war of independence (1964 – 1974) was still going on. Not only is the brutality of the colonial power depicted, but the stupidity and ridiculousness of its representatives too, as well as the ignominious role played by their collaborators.

Ruy Guerra

Ruy Alexandre Guerra Coelho Pereira is a Portuguese-Brazilian film director, screenwriter, film editor, and actor. Guerra was born a Portuguese citizen in Lourenço Marques (today Maputo) in Mozambique, when it was still Portuguese colony.

Guerra studied at IDHEC film school in Paris from 1952. In 1958 he started his career as an assistant director in several French films. Later on he immigrated to Brazil, where he directed his first feature film, Os Cafajestes (1962). It was entered into the 12th Berlin International Film Festival. In 1964, Guerra directed Os Fuzis, which placed him in the forefront of the emerging Cinema Novo movement. The film was entered into the 14th Berlin International Film Festival where it won the Silver Bear Extraordinary Jury Prize. After that, he directed the international production Tendres Chasseurs (1969), starring Sterling Hayden, and Os Deuses e os Mortos (1970). The tumultuous political landscape in 1970’s Brazil forced Guerra to stop filming until 1976, when he directed A Queda. The film was entered into the 28th Berlin International Film Festival, where it won the Silver Bear Special Jury Prize. In 1980, he returned to Mozambique where he shot Mueda, Memória e Massacre, that country’s first feature film. While in Mozambique, Guerra shot many short films and helped the creation of the National Institute for Cinema. In 1982, Guerra shot Eréndira in Mexico, based on the work by Gabriel García Márquez. He also directed the musical comedy A Ópera do Malandro (1985), based on Chico Buarque’s free theatrical adaptation of Bertold Brecht’s Threepenny Opera; the TV film Os Amores Difíceis, another adaptation of García Márquez; and Kuarup (1989). In 2000, Guerra’s Estorvo was nominated for the Golden Palm at the 2000 Cannes Film Festival. It was Guerra’s third nomination in the festival, after Erêndira and Kuarup. His 2004 film Portugal S. A. was the only film he did in Portugal and entered into the 26th Moscow International Film Festival.

Filmography

1954 : Quand le soleil dort (court métrage)

1962 : La Plage du désir (Os cafajestes)

1964 : Les Fusils (Os Fuzis)

1969 : Tendres Chasseurs (Ternos Caçadores)

1970 : Les Dieux et les Morts (Os Deuses e os Mortos)

1978 : La Chute (A Queda) coréalisé avec Nelson Xavier

1980 : Mueda, mémoire et massacre (Mueda, Memória e Massacre)

1981 : A Carta Roubada (court métrage)

1983 : Eréndira

1986 : Opéra de Malandro (Ópera do Malandro)

1988 : Fábula de la Bella Palomera

1989 : Kuarup

2000 : Estorvo

2004 : Portugal S.A.

2004 : O Veneno da Madrugada

2016 : Quase Memória

Press release

Mueda, memória e massacre (Mueda, memory and massacre) (1978) | Center for Documentary Research and Practice

Africiné – Mueda, Mémoire et Massacre (Mueda, Memória e Massacre)

La projection de ce film sera précédée de It still rotates

de Ruy Guerra

avec Romao Canapoquele,
Filipe Gunoguacala
Mozambique fict. vostf 1979 coul. 1h15 (35 mm)

Le 16 juin 1960 à Mueda, au Mozambique, l’armée portugaise exécute six cents personnes parmi la population, sur ordre du gouverneur portugais. Depuis l’indépendance de leur pays, les habitants de Mueda revivent chaque année cet événement en jouant dans une pièce de théâtre les rôles des bourreaux, victimes et spectateurs. Ce film fonde historiquement la mémoire cinématographique du processus de décolonisation et le travail de deuil du peuple.

Ruy Guerra

Né le 22 août 1931 à Lourenço Marques, aujourd’hui Maputo (Mozambique), Ruy Alexandre Guerra Coelho Pereira est un réalisateur et scénariste mozambicain, vivant au Brésil à partir de 1958. Fils de colons portugais, Ruy Guerra a vécu son enfance au Mozambique. Il poursuit ses études au Portugal, puis à l’IDHEC en France de 1952 à 1954.

Il sera l’assistant de Georges Rouquier et de Jean Delannoy. Il part alors pour le Brésil et participe à la fondation du Cinema Novo avec deux œuvres surprenantes : La Plage du désir (Os cafasjestes) en 1962, peinture aiguë des jeunes vitelloni de la petite-bourgeoisie carioca et Les Fusils (Os Fuzis) en 1964, film sur la paysannerie extrêmement pauvre du Nordeste. Les Fusils remporte le Grand prix du jury (Ours d’argent) au Festival de Berlin 1964. En 1969, il tourne en France Tendres Chasseurs (1969), un film étrange sur un ornithologue enfermé dans une île avec sa femme et son fils. L’année suivante, il met en scène un « film-opéra » tropicaliste Les Dieux et les Morts, mêlant magie et mythes sur fond de rivalités entre fazendeiros du Nordeste. En 1978, il coréalise avec Nelson Xavier La Chute (A Queda) qui se présente comme une suite aux Fusils et raconte la destinée de ses personnages retournés en ville. Présenté à la Berlinale 1978, le film remporte l’Ours d’argent – Prix spécial du jury. En 1980, Ruy Guerra retourne au Mozambique où il tourne Mueda, mémoire et massacre (Mueda, Memoria e Massacre), le premier long métrage du pays récemment indépendant et participe à la création de l’Institut du Cinéma à Maputo. En 1982, Guerra réalise Eréndira au Mexique, d’après l’œuvre de Gabriel García Márquez, présenté au Festival de Cannes 1983. En 1986, il dirige la comédie musicale Opera de Malandro adaptée de la pièce de théâtre écrite par Chico Buarque, chanteur-compositeur brésilien pour lequel Guerra a également écrit des paroles de chansons. Il est à nouveau en compétition officielle du Festival de Cannes avec Kuarup en 1989 et Estorvo en 2000.  Ruy Guerra est, avec Glauber Rocha, l’un des réalisateurs les plus importants de la nouvelle vague du cinéma brésilien des années 1960, le Cinema novo.

Filmographie

1954 : Quand le soleil dort (court métrage)

1962 : La Plage du désir (Os cafajestes)

1964 : Les Fusils (Os Fuzis)

1969 : Tendres Chasseurs (Ternos Caçadores)

1970 : Les Dieux et les Morts (Os Deuses e os Mortos)

1978 : La Chute (A Queda) coréalisé avec Nelson Xavier

1980 : Mueda, mémoire et massacre (Mueda, Memória e Massacre)

1981 : A Carta Roubada (court métrage)

1983 : Eréndira

1986 : Opéra de Malandro (Ópera do Malandro)

1988 : Fábula de la Bella Palomera

1989 : Kuarup

2000 : Estorvo

2004 : Portugal S.A.

2004 : O Veneno da Madrugada

2016 : Quase Memória

Revus de presse

Mueda, memória e massacre (Mueda, memory and massacre) (1978) | Center for Documentary Research and Practice

Africiné – Mueda, Mémoire et Massacre (Mueda, Memória e Massacre)

La projection de ce film sera précédée de It still rotates

TIGRITUDES COLOGNE

SEPT 2023

Polisario : un peuple en armes

Samedi 22 janvier 2022, 14h00 – Salle 300

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de Med Hondo

avec les voix de Toto Bissainthe,
Marceline Alessé
Mauritanie doc. vostf 1978
coul.1h25 (vidéo num.)

Un témoignage. Ce sont les images et les sons enregistrés sur toute l’aire de lutte du peuple sahraoui et ils témoignent de sa volonté de vivre libre chez lui tout en replaçant le « problème sahroui » dans un contexte véritable. Ex-colonie espagnole dont les richesses sont considérables, le Sahara Occidental devait, comme beaucoup de pays africains, accéder à l’indépendance selon les résolutions des Nations-Unis. L’aveuglement colonial et les tergiversations politiques entrainèrent une prise de conscience plus grande du peuple. Un mouvement national, le Front polisario, fut créé le 10 Mai 1973. Dès le 20 Mai la lutte armée était déclenchée. L’appétit des voisins s’est révélé lors de l’agonie de Franco en Espagne. Depuis 1975, les choses ont bien changé avec la création de la République Sahraoui Démocratique et de l’existence de « zones libérées ». Les soldats marocains sont cantonnés dans les villes. La Mauritanie est sortie de la guerre et a reconnu le Front Polisario. Il s’agissait pour nous de témoigner. La cause du peuple sahraoui est juste. Les moments passés avec lui rendent bien compte de sa détermination à vivre chez lui.

Med Hondo

Né en 1936 en Mauritanie, descendant d’une famille d’esclaves affranchis, Med Hondo arrive à Marseille en 1958. Là commence une vie de petits boulots, une prise de conscience politique et le développement d’une passion pour l’art dramatique et le cinéma.

Après avoir réalisé deux courts-métrages, il entreprend le tournage de Soleil Ô (1969), film au budget dérisoire tourné durant les week-ends. Malgré ces contraintes techniques, ce premier long-métrage démontre la maîtrise cinématographique du réalisateur et une réflexion forte sur la désillusion d’un immigrant africain arrivant sur le sol français. À l’enchantement des premiers instants fait place l’amertume face à un racisme ordinaire et à la peur croissante d’une « invasion noire ». 

Ce film préfigure déjà les thématiques de l’œuvre de Med Hondo. Un cinéma, pourtant encore méconnu en France, qui questionne et met à mal les rapports entre les peuples Africains et leurs anciens colonisateurs. West Indies ou les nègres marrons de la liberté (1979) illustre parfaitement cette problématique au travers d’une comédie musicale sur la traite des esclaves et sur l’asservissement des populations antillaises à la culture européenne.

C’est aussi l’émancipation des peuples d’Afrique qui se trouve au coeur du cinéma de Med Hondo. Polisario : un peuple en armes (1978) et Nous aurons toute la mort pour dormir (1977) documentent la lutte armée du Front Polisario pour l’indépendance du Sahara Occidental. Dans Sarraounia (1987), Med Hondo évoque la vie de la reine africaine du même nom ayant résisté avec son peuple face aux massacres perpétrés par les colonisateurs de la sanglante mission Voulet-Chanoine à la fin du XIXe siècle.  

Depuis le dépôt de sa filmographie et de ses archives en 2015, Ciné-Archives gère les droits de diffusion de ses films et oeuvre à leur conservation et à leur valorisation. En 2017, son premier film Soleil Ô a été restauré par la World Film Foundation de Martin Scorsese, au laboratoire l’Immagine Ritrovata à Bologne ouvrant la voie à une redécouverte de ce cinéaste profondément imprégné d’une culture marxiste.

Revue de presse

Against Ethnic Absolutism: The Hybrid Cinema of Med Hondo – Los Angeles Review of Books

Entretien avec Med Hondo | Sabzian

La projection de ce film sera précédée de Rain

Alyam Alyam

Vendredi 21 janvier 2022, 20h30 – Salle 300

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d’Ahmed El Maânouni

avec les habitants de Toualàa
(Oulad Ziane)
Maroc fict. vostf 1978 coul. 1h34 (cin. num.)

Abdelwahed, jeune fellah, rêve de fuir sa campagne et de s’exiler en France. Premier film marocain en compétition officielle à Cannes qui se propose d’observer le quotidien en monde rural.

Sélection Un certain regard, Festival de Cannes 1978

Restored in 2015 by The Film Foundation’s World Cinema Project in collaboration with Ahmed El-Maanouni. Restoration carried out at Cineteca di Bologna/L’Immagine Ritrovata laboratory; 4k scan performed at Eclair laboratories.

Ahmed El Maânouni

Né en 1944 à Casablanca (Maroc).

Il étudie l’économie, le théâtre et ensuite le cinéma, à l’I.N.S.A.S. de Bruxelles. Directeur de la photographie sur de nombreux films, il a également écrit pour le théâtre et la télévision.

Filmographie :

1978 : Alyam, Alyam 

1981: Al hal 

1984: Les Yeux du golfe 

1992: Les Goumiers marocains 

1999: La Vie et le règne de Mohamed V 

2006 : Maroc- France, une histoire commune  

2007: Al quoloub al mouhtariqua 

2015 : Mohammed V, les chemins de la liberté.

Revue de presse

«Alyam Alyam», premier film marocain sélectionné au Festival de Cannes en… 1978