Monangambééé

Samedi 15 janvier 2022, 18h00 – Salle 300

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EnglishFrançais
Directed by Sarah Maldoror

Cast Mohamed Zinet, Carlos Pestana, Elisa Andrade

France, Algerie, Angola • 1968 • 20 minutes • 35 mm • Noir & Blanc

The film’s script (written by Sarah Maldoror in collaboration with Serge Michel) is based on a short story by the white Angolan writer and political activist Luandino Vieira, who had been sentenced by the Portuguese colonial regime to serve a fourteen-year term at the camp of Tarrafal in Cape Verde.
Filmed in Algiers, Monangambée is a film about torture and, in a larger sense, the incomprehension that exists between the colonized and the colonizers.

Quinzaine des Réalisateurs, Festival de Cannes 1971

Sarah Maldoror

© Archive personnelle S. Maldoror

The main founder in Paris in 1956 (with Samba Ababacar, Toto Bissainthe, Timiti Bassori etc.) of the first black theatre company « Les Griots », she grasped the importance of audiovisual media for the liberation struggles at the end of the 50s and decided to go to Moscow in 1961 to train in cinema. On her return, Sarah Maldoror moved to Algeria, where she made her first film two years later. A militant black filmmaker of international stature, a companion of Mario de Andrade, one of the leaders of the Popular Movement for the Liberation of Angola, of whom she would have two daughters, Sarah Maldoror was committed to the liberation struggle. At the end of the 60s and the beginning of the 70s, when the wars of independence were raging in the Portuguese colonies and were largely obscured in the West, Sarah Maldoror was the only one to succeed in bringing the voice of African militants in the struggle to the screen. A voice that speaks of ignorance and contempt for the culture of the colonised, the torture and imprisonment of opponents of colonisation, the commitment of women and human solidarity in the face of oppression. …  » Monagambée » (1969, based on the novel by an Angolan writer who was imprisoned by the Portuguese colonial powers – Sarah’s first film, which had already won several awards, including Best Director at the Carthage Festival), « Des fusils pour Banta » (1970, filmed in Guinea Bissau when Sarah herself was involved in the maquis) and « Sambizanga » (1972, filmed in the Congo during the war of liberation in Angola, winner of the Tanis d’or at the Carthage Festival and the Ouagadougou Catholic Office Prize) established Sarah Maldoror’s reputation for professionalism and made her a benchmark for the international militant movement. Her films are characterised by great subtlety in their treatment of subjects, and by a constant poetic breath and aesthetic quality. Among the thirty or so documentaries and films she has made to date, we have selected seven major themes from her work, which she illuminates with an « insider’s » view that can be seen by women and men alike: – contemporary African wars of liberation and perseverance in the struggle, – women in the struggle, – insidious, everyday racism, – solidarity between the oppressed, – political repression in ‘peacetime’ (for those who refuse to submit to confinement, psychiatric internment… the rehabilitation of black history and its heroes, a history deliberately obscured and distorted by colonial power, and which it is up to the colonised to reappropriate (historical struggles waged against the slavery system by the descendants of Africans deported to the Americas, etc.). – film in progress « Les Révoltés de Matouba »). Over the course of her career, Sarah Maldoror has won awards at numerous festivals in Europe, the Americas and Africa, and has been invited on several occasions by American universities to present her films.

Filmography

  • 1969 : Monangambee
  • 1972 : Sambizanga,
  • 1977 : Un homme une terre (entretien avec Aimé Césaire)
  • 1978 : Et les chiens se taisaient (sur une pièce d’Aimé Césaire, coréalisé avec Bernard Favre et Vincent Blanchet
  • 1998 : La Tribu du bois de l’É

Au Forum des images le film a été présenté par Annouchka de Andrade (directrice artistique et fille de la cinéaste Sarah Maldoror)

de Sarah Maldoror

avec Carlos Pestana, Noureddine Dreis
Ang.–Alg. fict. vostf 1968
n&b 17min (cin. num.)

« Monangambééé! » – Cri de la révolte en Angola « Monangambééé ! Transmis de case en case, de village en village, ce cri en Angola pâlit même les plus courageux. Hommes, femmes et enfants ont fui et se sont réfugiés dans la brousse. Monangambééé : ça veut dire quelque chose comme la mort blanche, mais au moins une déportation sûre sans retour. Ce cri accompagnait l’arrivée des négriers portugais. Aujourd’hui encore, le même cri se fait entendre, le même sifflement sur l’immensité de l’Angola : c’est un signe de reconnaissance et un signal de ralliement pour le Front populaire de libération. Monangambééé est aussi le titre d’un film de Sarah Maldoror, adapté d’une nouvelle de l’écrivain nationaliste angolais Luandino Vieira. Vieira a été arrêté en 1961 et purge actuellement une peine de 14 ans de prison.

Quinzaine des Réalisateurs, Festival de Cannes 1971

Sarah Maldoror

© Archive personnelle S. Maldoror
© Archive personnelle S. Maldoror

Sarah Maldoror est une cinéaste française, née en 1929 et décédée en 2020. Née d’un père guadeloupéen et d’une mère gersoise, elle choisit le nom d’artiste « Maldoror » en hommage au poète surréaliste Lautréamont.

Sarah Maldoror est la principale fondatrice à Paris en 1956 (avec Samba Ababacar, Toto Bissainthe, Timiti Bassori etc.) de la première compagnie théâtrale noire « Les Griots ». Elle saisit dés la fin des années 1950 l’enjeu de l’audiovisuel pour les luttes de libération et choisit de partir à Moscou en 1961 pour se former au cinéma.

À son retour Sarah Maldoror s’installe en Algérie où elle réalise deux ans plus tard son premier film. Cinéaste noire militante de stature internationale, compagne de Mario de Andrade, l’un des leaders du Mouvement Populaire de Libération de l’Angola, Sarah Maldoror est engagée dans la lutte de libération.

À la fin des années 1960 et au début des années 1970, alors que les guerres d’indépendance font rage dans les colonies portugaises et sont en Occident largement occultées, Sarah Maldoror est seule à parvenir à porter au cinéma la voix des militants africains en lutte. Une voix qui dit : l’ignorance et le mépris de la culture des colonisés, la torture et l’emprisonnement des opposants à la colonisation, l’engagement des femmes, la solidarité humaine face à l’oppression.

Monangambééé (1969, basé sur le roman d’un écrivain angolais alors emprisonné par le pouvoir colonial portugais – premier film de Sarah et qui se voit déjà décerner plusieurs prix dont celui de meilleur réalisateur par le Festival de Carthage), Des fusils pour Banta (1970, tourné en Guinée Bissau alors que Sarah Maldoror est elle-même engagée dans le maquis) et Sambizanga (1972, tourné au Congo sur la guerre de libération de l’Angola, Tanit d’or du Festival de Carthage, Prix de l’Office catholique de Ouagadougou) assoiront sa réputation de professionnalisme et feront d’elle une référence du mouvement militant international.

Ses films se caractérisent par une grande subtilité dans le traitement des sujets, par une qualité esthétique et un souffle poétique constants. Parmi la trentaine de documentaires et films qu’elle a réalisés, nous retenons sept thèmes majeurs de son œuvre qu’elle sait éclairer d’un regard « vu de l’intérieur », où les femmes comme les hommes peuvent se retrouver :

– les guerres africaines contemporaines de libération et la persévérance dans la lutte,

– les femmes dans la lutte,

– le racisme insidieux et quotidien,

– la solidarité entre opprimés,

– la répression politique en « temps de paix » (pour ceux qui refusent de se soumettre enfermements, internements psychiatriques…),

– la lutte via la culture, avec des portraits de Toto Bissainthe, Aimé Césaire ou Léon-Gontran Damas,

– la réhabilitation de l’histoire noire et de ses héros, histoire sciemment occultée et distordue par le pouvoir colonial, et qu’il appartient aux colonisés de se réapproprier;

Sarah Maldoror a au cours de sa carrière été sollicitée et primée par de très nombreux festivals d’Europe, des Amériques et d’Afrique, et été invitée à plusieurs reprises par des universités américaines pour y présenter ces films.

Au Forum des images le film a été présenté par Annouchka de Andrade (directrice artistique et fille de la cinéaste Sarah Maldoror)